Extrait du Tafsir de Ibn Kathir

Extrait du Tafsir de Ibn Kathir

مقتطفات من ابن كثير

Extrait du Tafsir de Ibn Kathir

 


Par l’imam Ibn Kathir

 

Sommaire :


Introduction________________________________________________________________3
Sourate 1 : Le Prologue [Al Fatiha]______________________________________________6
Sourate 2 : La vache [Al Baqara]_______________________________________________14
Sourate 3 : La famille d'Imran [Ali 'Imran]_______________________________________34
Sourate 4 : Les femmes [an Nissa]______________________________________________40
Sourate 5 : La table servie [Al Ma ‘ida]__________________________________________44
Sourate 9 : Le repentir [at Tawba]______________________________________________48
Sourate 25 : Le discernement [Al Fourqan]_______________________________________50
Sourate  30 : Les romains [Ar-Roum]___________________________________________51
Sourate  30 : Les groupes [Az-Zoumar]__________________________________________51
Sourate  60 : L’éprouvé [Al Moumtahana]_______________________________________52
Sourate 79 : Les anges qui arrachent les âmes [An-Naziyate]_________________________52
Sourate 80 : Il s'est renfrogné ['Abasa]__________________________________________61
Sourate 86 : L'astre nocturne [At-Tariq]_________________________________________64
Sourate 99 : La secousse [Az-Zalzalah]__________________________________________67
Sourate 101 : Le fracas [Al-Qâri'a]_____________________________________________69
Sourate 102 : La course aux richesses [At-Takâthour]______________________________70
Sourate 103 : Le temps [Al-‘Asr]______________________________________________72
Sourate 104 : Les calomniateurs [Al-Houmaza]___________________________________72
Sourate 105. L'Eléphant [Al-Fil]_______________________________________________73
Sourate 106 : Les qouraychites (Qouraych)_______________________________________81
Sourate 107 : L’ustensile [Al-Mâ'oûn]___________________________________________82
Sourate 108 : L'abondance [Al-Kawthar]________________________________________83
Sourate 109 : Les infidèles [Al-Kâfiroûn]________________________________________85
Sourate 110 : Les secours [An-Nasr]____________________________________________86
Sourate 111 : Les fibres [Al-Masad]____________________________________________87
Sourate 112 : Le monothéisme pur [Al-Ikhlâs]____________________________________89
Sourate 113 : L'aube naissante [Al-Falaq]________________________________________91
Sourate 114 : Les hommes [An-Nâs]____________________________________________92

 

 


 
Introduction
Louange à Dieu qui a commencé Son Livre par la louange, en disant :

« Louange à Dieu, Seigneur de l'univers »
(Sourate 1, verser 2)

Qui a commencé aussi Son œuvre de création par la louange, en disant :

« Louange à Dieu qui a créé les cieux et la terre, et établi les ténèbres et la lumière »
(Sourate 6, verset 1)

Et qui en a terminé par la louange, en disant, après avoir indiqué le devenir des gens du Jardin et ceux du Feu :

« Et il sera jugé entre eux en toute équité, et l'on dira : ‹Louange à Dieu, Seigneur de l'univers› »
(Sourate 39, Verset 75)

A Lui donc les louanges pour la première et la dernière, c.-à-d, pour la totalité de ce qu'Il a créé et ce qu'Il créera. Pour tout cela, Il est le Loué; et c'est pourquoi Il inspire aux habitants du Jardin le Tahmîd et le Tasbih à Lui adressées, autant que le souffle leur est inspiré :

« Là, leur invocation sera ‹Gloire à Toi, Ô Dieu›, et leur salutation : ‹Salam›, [Paix!] et la fin de leur invocation : ‹Louange à Dieu, Seigneur de l'Univers› »
(Sourate10, Verset 10)

Louange encore à Dieu :

« qui a envoyé Ses envoyés annonciateurs et avertisseurs, afin qu'après la venue des messagers il n'y eût pour les gens point d'argument devant Dieu »
(Sourate 4, verset165),

Et qui a clôturé leur envoi avec le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- analphabète, arabe et mecquois, celui-là qui guide au plus clair des chemins. Dieu l'a envoyé à tous Ses créatures d'entre les humains et les djinns, de l'instant où Il l'a envoyé jusqu'à l'avènement de l'Heure, comme Dieu le dit ici :

« Dis : ‹Dieu est témoin entre moi et vous; et ce Coran m'a été révélé pour que je vous avertisse, par sa voie, vous et tous ceux qu'il atteindra.› »
(Sourate 6, verset19)

L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a confirmé cela, en disant : « On m'a envoyé au Rouge et au Noir ». Il est donc l'envoyé de Dieu à tous les hommes et les djinns, pour leur communiquer ce que Dieu a révélé du Livre :

« Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant ni par derrière : c'est une révélation émanant d'un Sage, Digne de louange. »
(Sourate 41, verset 42)

Par conséquent, il est du devoir des savants de jeter la lumière sur les significations de la Parole divine, d'en donner l'exégèse, de la rechercher à la source, d'apprendre cela et de l'enseigner aux gens. Dieu le Très-Haut dit :

« Dieu prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement : ‹Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas›. Mais ils l'ont jeté derrière leur dos et l'ont vendu à vil prix. Quel mauvais commerce ils ont fait! »
(Sourate 3, verset 187)

Ainsi Dieu blâme-t-Il les Gens du Livre pour s'être détournés de Son Livre, s'être rués sur les choses de l'ici-bas.

En ce qui nous concerne donc, nous devons nous interdire ce pour quoi Dieu a blâmé les Gens du Livre, suivre ce qu'Il ordonne, à savoir apprendre Son Livre et le faire apprendre, le comprendre et le faire comprendre. Dieu le Très-Haut dit :

« Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s'humilient à l'évocation de Dieu et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? »
(Sourate 57, verset 16)

Ce verset attire l'attention sur ce fait : Comme Dieu vivifie la terre après sa mort, Il fait revivre les cœurs par la croyance, les rend tendres après avoir été endurcis par les péchés et les désobéissances. Nous avons bon espoir et belle demande que Dieu nous fasse vivifier le cœur, car Il est Généreux. Par ailleurs, si quelqu'un demandait quelle serait la meilleure méthode pour expliquer le Coran, on répondrait : Pour cela, la meilleure méthode est d'expliquer le Coran par le Coran lui-même. Car ce qui est global en un passage est expliqué dans un autre passage. Si cette méthode te fatigue, tu as la Tradition (du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-) à ta disposition, parce que cette dernière explique le Coran, le met en lumière. Dieu le Très-Haut dit :

« Et Nous n'avons fait descendre sur toi le Livre qu'afin que tu leur montres clairement le motif de leur dissension, de même qu'un guide et une miséricorde pour des gens croyants »
(Sourate 16, verset 64)

Et c'est pourquoi l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « On m'a octroyé le Coran et avec lui son équivalent »; c.-à-d, la Tradition du Prophète. Le but est donc que tu recherches l'exégèse du Coran dans le Coran lui-même. Mais si tu n'y trouves pas cela, tu le trouveras alors dans la Tradition. Et si on ne trouve pas cette exégèse dans le Coran ou la Tradition, on se reporte sur les avis des compagnons. Ces derniers en sont plus connaissant, parce qu'ils étaient des témoins directs, parce qu'ils se distinguaient d'une compréhension accomplie, d'un agir et d'une science juste; surtout les savants et les notables d'entre eux, comme les quatre premiers khalifs et les illustres imams et aussi Abdallah Ibn Mas’oud -qu’Allah les agrée- . Celui-ci a dit entre autres : « Par Celui en dehors de qui il n'y a pas de dieu, il n'y a pas de verset du Livre de Dieu descendu sans que je ne sache à propos de qui il est descendu et où il est descendu; et j'irai (voir) n'importe qui si je sais qu'il est plus connaissant du Livre de Dieu que moi. »

Et il y a aussi le cousin de l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, Abdallah Ibn 'Abbâs -qu’Allah l’agrée-, très connu pour être l'Interprète du Coran. Il le fut vraiment, grâce à l'invocation de l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- en sa faveur : «  Ô Dieu! Accorde-lui science en religion, apprends-lui la compréhension ».

Ibn Mas'oud a également dit d'Ibn 'Abbas -qu’Allah les agrée- : « Oui, l'Interprète du Coran est bien Ibn Abbâs »

Ibn Mas'oud mourut en l'an 32 et Ibn Abbâs vécut 36 ans après lui. Alors, que penser de la science (considérable) qu'il s'est acquise après Ibn Mas'oud ?

D'ailleurs, c'est pour ces raisons que la plupart de ce que rapporte as-Suddy dans son Exégèse est rapporté de ces illustres personnages (Ibn Mas'oud et Ibn Abbâs).

D'autre part, si on ne trouve pas d'explication dans le Coran et la Tradition et qu'on ne la trouve pas aussi chez les compagnons, c'est que nombre d'imams se réfèrent à la génération suivante, comme Moujâhid Ibn Jabr qui fut un prodige en exégèse du Coran. Ce dernier a dit :

« Trois fois, j'ai exposé le Muçhafà Ibn Abbâs, de son prologue jusqu'à son épilogue, et à chaque verset je l'arrêtais et je l'interrogeais sur lui ».

C'est pourquoi Sufyân ath-Thawry témoigne en faveur de Moujâhid... (En outre, d'autres sont comme Moujâhid), tels que Saîd ibn Jubayr, Ikrima l'auxiliaire d'Ibn Abbâs, Atâ' Ibn Rabâh, al-Hasan al-Basri, Masrûq Ibn al-Ajda, Saîd Ibn al- Musayib, Qatâda, az-Zahhâk, -qu’Allah lui fasse Miséricorde- ainsi que les autres de même génération et ceux qui viennent après eux.

Quant à celui qui veut expliquer le Coran suivant sa propre opinion, cela lui est illicite, en raison de ce que le Prophète  -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Celui qui dit sur le Coran son opinion ou ce qu'il ne sait pas, qu'il s'attende à voir sa place dans le Feu ».

 C'est pourquoi les anciens se refusaient de faire l'exégèse de ce qu'ils ne savaient pas, en autres Abou Bakr -qu’Allah l'agrée-, qui a dit : « Quel ciel me ferait-il ombrage et quelle terre me porterait-elle, si moi je disais sur le Livre de Dieu ce que je ne sais pas.. » Par contre, chacun doit parler de ce qu'Il sait sur le Coran, quand on lui adresse la question, en raison de la Parole divine :

« ‹Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas› »
(Sourate 3, verset187).

Ainsi que du hadîth : « Si quelqu'un est interrogé sur un savoir et qu'il le tait, on lui mettra au Jour de la résurrection, des mors de feu ».


Sourate 1 : Le Prologue [Al Fatiha]
 
On l'appelle ainsi parce que c'est par elle que commence la récitation dans les prières. Appelée la Mère du Livre, elle a encore d'autres noms, entre autres la sourate de la louange, la sourate de la guérison, la Prémunissante, la Suffisante, le Fondement du Coran.

Selon al-Bukhâri, elle est appelée la Mère du Coran, grâce à son écriture au début de la transcription du Coran et à sa récitation au début des prières.

Selon At-Tabary, les Arabes appellent "Mère" toute chose qui rassemble ou qui est à l'avant. Ainsi, selon eux, la peau qui maintient le cerveau est appelée "la mère de la tête", le drapeau de l'armée sous lequel les troupes se rassemblent est aussi appelée "la mère".
Selon Abu Hurayra, le Prophète (prières et bénédiction sur lui) a dit, à propos de la Mère du Livre : "Elle est la Mère du Livre ; elle est les Sept répétés ; elle est le Coran sublime."

Quelques avis sur les mérites du Prologue

Abu Sa'id ben al-Mu'allâ -qu’Allah l’agrée- : « J'étais entrain de prier, quand l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- m'a appelé. Je ne lui ai répondu qu'après avoir terminé la prière. Alors, je suis allé à lui :
- "Qu'est-ce qui t'a empêché de venir à moi ? m'a-t-il dit.
- Ô Envoyé de Dieu, j'étais entrain de prier, ai-je dis.
- Dieu le Transcendant ne dit-Il pas Vous qui croyez, répondez positivement à Dieu et à l'Envoyé, quand il vous appelle à ce qui vous donne la vie, a-t-il dit.
- Je vais t'apprendre la plus sublime sourate du Coran, avant de sortir de la mosquée."
Puis, il m'a pris la main et quand il a décidé de sortir de la mosquée, je lui ai dit :
- "Ô Envoyé de Dieu, tu m'as dit que tu allais m'apprendre la plus sublime sourate du Coran.
- Oui, (c'est la) Louange à Dieu, Maître des univers. Elle est les Sept répétés, le Coran sublime que j'ai reçu. »

Selon Ubay ben Ka'b, -qu’Allah l’agrée-  l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Dieu n'a pas fait descendre dans la Torah et dans l'Evangile d'équivalent à la Mère du Livre ; elle est les Sept répétés et "elle est répartie en deux moitiés entre Moi et Mon adorateur." »

Abu Sa'id al-Khudry -qu’Allah l’agrée- : « Lors d'un déplacement, quand nous nous sommes arrêtés, une servante est arrivée et a dit : "Le seigneur de la tribu souffre d'une morsure et nos hommes sont absents ! Y a-t-il parmi vous un exorciste ?"
Alors, un homme l'a accompagnée. Un homme que nous ne soupçonnions pas de magie. Il a exorcisé le mal, rétablissant ainsi le seigneur. Celui-ci ordonna trente brebis au profit de notre compagnon et nous abreuva de lait. Et, lorsque nous nous sommes retirés, nous lui avons dit :
- "Est-ce que tu savais t'y prendre ou est-ce que tu étais entrain d'exorciser ?
- Que non ! a-t-il dit, je n'ai fait qu'exorciser par la Mère du Livre."
Nous nous sommes alors dit : "N'inventez rien jusqu'à ce que nous interrogions (là-dessus) l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam-." A notre retour à Médine, nous en avons fait le récit au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et il a alors dit :
- "Et qu'est-ce qui lui fait croire qu'elle est une magie ? Faites-en la répartition et laissez-moi une part. »
 
Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Pendant que l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- recevait Gabriel (paix sur lui), il entendit un bruit au dessus. Alors Gabriel (paix sur lui) leva son regard vers le ciel et dit :
- "C'est une porte qui vient de sortir dans le ciel. Elle n'avait jamais été ouverte auparavant."
Un ange en était donc descendu et était allé au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, pour lui dire :
- "Sois heureux des deux lumières qui te viennent d'être transmises. Elles ne l'ont pas été à aucun Prophète avant toi. Ce sont le Prologue du Livre et les Epilogues de la Vache... »

Selon Abu Hurayra -qu’Allah l’agrée-, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit :
« - "Celui qui fait une prière sans récitation de la Mère du Coran, elle est avortée, avortée, incomplète."
Alors, on dit à Abu Hurayra : "Même si nous sommes derrière l'imam." Ce qui fit dire à Abu Hurayra : "Récite-la dans ton for intérieur. J'ai entendu l'Envoyé (prières et bénédiction sur lui) dire : "Dieu a dit : J'ai réparti la prière en deux moitiés entre Moi et Mon adorateur ; à Mon adorateur ce qu'il demande. Si l'adorateur dit Louange à Dieu, Maître des univers, Dieu dit : Mon adorateur M'a louangé, et quand il dit le Tout miséricorde, le Miséricordieux, Dieu dit : Mon adorateur M'a glorifié, et quand il dit le Roi du jour de la Rétribution, Il dit : Mon adorateur M'a glorifié, et quand il dit C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons, Dieu dit : C'est cela qu'il y a entre Moi et Mon adorateur ; à Mon adorateur ce qu'il demande, et quand il dit Guide-nous sur la voie de rectitude, la voie de ceux que tu as gratifiés, non pas (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, Dieu dit : Cela est pour Mon adorateur ; à Mon adorateur ce qu'il demande." »

Des avis propres à ce hadith spécifique au Prologue

1. Il y est donné le terme de "Prière", pour désigner la récitation, comme dans : N'énonce pas ta prière à voix trop forte, non plus qu'assourdie.
Donc, Dieu signale la grande importance de la récitation dans la prière, qui est en effet le plus grand de ses piliers. Le terme de "récitation" y est donné : il se prend dans le sens de "prière", comme dans : la récitation du Coran à l'aube.

2. Il y a divergence sur une question qui peut se formuler ainsi : En prière, est-ce qu'il y a prescription du Prologue ou bien y a-t-il autre chose qui peut suffire ? Comme réponse à cette question, il existe deux avis célèbres.

  a) Pour Abu Hanîfa et ses partisans, le Prologue n'est pas prescrit : au contraire, ce qui est récité du Coran suffit. Pour ce faire, ils se réfèrent à la généralité de Donc récitez ce que vous pouvez faire aisément du Coran, et au hadith concernant la personne qui n'accomplit pas bien sa prière, et où le Prophète (prières et bénédiction sur lui) a dit : "Puis récite du Coran ce qui est disponible à toi." Donc, Le Prophète (prières et bénédiction sur lui) ordonne à l'adorateur de réciter ce qui lui est disponible, sans lui déterminer le Prologue.

   b) Le deuxième avis, qui est celui de Mâlik, Ahmad et ach-Châfi'y, prescrit la récitation du Prologue. Pour eux, la prière ne s'accomplit pas sans le Prologue. En cela, ils prennent pour argument le hadith qui dit que la prière "est avortée", celui qui dit qu'il n'y a "pas de prière pour qui ne récite pas avec le Prologue du Livre", et celui qui dit que "n'est pas suffisante la prière dans laquelle on ne récite pas avec la Mère du Livre."

3. Une question : L'orant dirigé dans la prière doit-il faire la récitation du Prologue ?
Cette question suscite trois avis.

- Le premier, qui s'appuie sur l'ensemble des hadiths précédents, dit que l'orant dirigé doit le réciter comme l'imam.

- Le second avis pense que l'orant n'est pas obligé du tout de le réciter, ni à voix haute, ni dans son for intérieur, en raison de ce hadith : "Celui qui a devant lui un imam, la récitation de celui-ci est pour lui une récitation."

- Le troisième avis voit que l'orant dirigé doit réciter le Prologue dans son for intérieur mais pas à voix haute, en raison de ce hadith : "L'imam a été institué pour être suivi. Quand il lance le Tekbîr vous lancez le Tekbîr et quand il récite vous écoutez."

L'exégèse de l'action de chercher refuge auprès de Dieu

Voici des versets : « Si quelque agacerie vient de Satan t'agacer, cherche en Dieu refuge : Il est Entendant, Connaissant ; Dis : "Maître, en Toi soit mon refuge contre les pressions des satans, en Toi soit mon refuge contre leur approche même." ; ou alors te démange une démoniaque démangeaison : dans ce cas réfugie-toi auprès de Dieu : Il est l'Entendant, le Connaissant. »

Ce sont là trois versets qui n'ont pas de quatrième équivalent dans la signification. Ainsi donc, Dieu recommande d'entourer l'ennemi d'entre les humains de prévenances et de bienfaisances, afin de repousser son humeur et gagner son alliance et sa cordialité. Cependant, Il ordonne de chercher refuge auprès de Lui contre l'ennemi du genre humain (Satan), parce que ce dernier n'accepte ni prévenance ni bienfaisance. Cet ennemi ne veut que la perte du fils d'Adam : « Satan vous est ennemi. Traitez-le en ennemi ; Le prendrez-vous, lui et sa descendance, comme protecteurs au lieu de Moi, quand ils vous sont ennemis ? »

Satan a juré devant Adam et lui a menti. Comment donc en serait-il de son attitude envers nous, alors qu'il a jadis dit « Alors, par ta Toute-Puissance ! puissé-je tous les fourvoyer ? »  En outre, des récitants s'appuient sur l'apparence du contexte du verset pour dire : "On recherche refuge après la récitation." Cependant, l'avis le plus connu auprès des savants consiste en ce que la recherche du refuge contre Satan intervient avant la récitation, pour repousser le tentateur. La signification du segment « Quand tu veux réciter le Coran » est : "Si tu veux réciter le Coran", à l'exemple du segment « si vous vous mettez en devoir de prier, alors rincez-vous... » qui veut dire : "Quand vous voulez vous lever (pour la prière)." La preuve réside en ce qui rapporté du Prophète (prières et bénédiction sur lui). En effet, quand celui-ci se levait la nuit pour la prière, il ouvrait sa prière par le tekbîr et la louange puis disait : "Mon refuge soit Dieu l'Entendant, le Connaissant contre Satan le lapidé, contre sa tentation, son insufflation, son souffle."

La parole Mon refuge soit Dieu contre Satan le lapidé se récite pour que ce dernier ne nous fasse pas de mal dans notre foi ou dans notre vie de l'ici-bas, de nous empêcher de faire ce dont nous avons reçu l'ordre. Parce qu'il n'y a que Dieu qui peut le détourner de l'homme.
Le satan, dans la langue arabe, est celui qui, par sa perversion, se place à l'écart de tout bien : c'est pourquoi on appelle ainsi tout rebelle djinn, humain ou animal : des satans d'entre les humains et les djinns.

Al Fatiha


1. Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.  


Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- ne savait la fin de la sourate que quand descendait sur lui Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux. »

C'est avec ce verset que les compagnons ouvraient le Livre de Dieu. Donc, cela est recommandable au début de tout discours ou autre travail. A cet effet, il est rapporté que l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : "Toute chose qui ne commence pas avec Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux est mutilée. "

Par conséquent, cela est recommandable au début des ablutions, en raison de ce hadith : « Pas d'ablutions pour qui ne cite pas sur elles le nom de Dieu. », au début du repas, en raison de ce hadith : « Dis Au nom de Dieu, mange avec la main droite ; mange de ce qui est à la portée de ta main ? », au début de l'acte sexuel, en raison de ce hadith : « Quand l'un d'entre vous veut commencer avec son épouse, si il dit au nom de Dieu ; Dieu, dévie de nous le diable, dévie le diable de ce que Tu nous attribues, et qu'ensuite un enfant leur est prédestiné, le diable ne peut jamais lui faire mal. »

Concernant le segment Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, des exégètes présupposent qu'il veut dire : "Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux est mon commencement en..." ; "Je commence Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux " ; "J'ai commencé Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ". Ces avis sont justes puisque tout acte doit avoir une origine. Le fondé dans tout cela est de citer le nom de Dieu au début de toute action, pour gagner Ses bénédictions, tirer bon augure, être assisté dans l'accomplissement des actions : Embarquez-y ! Au nom de Dieu navigation et mouillage ! ; Lis ! au nom de ton Maître qui créa.

Dieu : C'est le nom du Maître, Béni et Transcendant. C'est, dit-on, le nom le plus sublime, du fait qu'on lui renvoie tous les attributs : Il est Dieu. Il n'est de Dieu que Lui. Il est Celui qui connaît le mystère et la présence. Il est le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. En outre, Dieu considère attributs tous les noms qui restent : A Dieu appartiennent les noms les plus beaux ; Sous quelque nom que vous L'invoquiez, c'est Lui qui a les noms les plus beaux. Selon Abu Hurayra -qu’Allah l’agrée-, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms - cent moins un. Quiconque les énumère entrera au Jardin. ».

Dieu (Allah) est un nom propre à Dieu le Transcendant, parce qu'Il ne l'a pas employé pour désigner une autre personne. C'est Son nom immuable, fixe, selon l'avis d'un groupe de savants illustres. Ar-Râzy choisit l'idée disant que c'est un nom non dérivé. C'est là l'avis de la majorité des savants.

Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux : Ce sont deux noms dérivés de la miséricorde, à figure d'hyperbole. Cependant, le "tout miséricorde" est plus intense en hyperbole que le "miséricordieux". Certains savants pensent que ces deux termes sont non dérivés.

Al-Qurtuby -qu’Allah lui fasse Miséricorde- rapporte ce hadith divin : « Je suis le Tout Miséricorde ; J'ai créé la matrice (ar rahim, en arabe) et J'en ai dérivé un nom de Mon nom... »

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Le Tout Miséricordieux veut dire que Dieu l'est pour toutes les créatures ; le Très Miséricordieux veut dire que Dieu l'est seulement pour les croyants. »

C'est pourquoi il est dit le Miséricordieux, sur Son Trône siégeant. Dieu cite donc le fait de siéger en citant Son nom (le Tout Miséricordieux), pour signifier qu'Il généralise Sa miséricorde sur toutes Ses créatures. Ailleurs Dieu dit Il est Miséricordieux aux croyants, pour distinguer les croyants, par Son nom (le Très Miséricordieux).

Le nom "Le Tout Miséricorde" est exclusif à Dieu : Invoquez Dieu, ou bien invoquez le Tout Miséricorde ; avons-nous donné, hors le Tout Miséricorde, des dieux à adorer ? En outre, il existe d'autres noms propres à Lui, par exemple le Créateur. Quant au terme de "Miséricordieux", Dieu l'emploie, ainsi que d'autres (le Tendre, le Miséricordieux, l'Entendent, le Clairvoyant...), pour qualifier d'autres personnes.

2. Louange à Allah, Seigneur de l'univers.
 
Commentaire : Le verset Louange à Dieu, Maître des univers exprime la reconnaissance totale pour Dieu seul qui octroie bienfaits innombrables à Ses adorateurs. A notre Maître donc la louange pour tout cela, en premier et en dernier lieu.

Le segment Louange à Dieu est aussi un éloge que Dieu fait à Lui-même. Et à travers cela, Il ordonne à Ses adorateurs de Le louer. C'est comme si Dieu nous recommande ceci : Dites : Louange à Dieu.

Ce que soutient Ibn Jarîr mérite réflexion car cela est célèbre chez nombre de savants qui pensent que la louange est le fait de Le louer par Ses attributs inséparables et transitifs, et que la reconnaissance ne se fait qu'avec Ses attributs transitifs.

Dans la Tradition, on trouve ces hadiths : "Le meilleur Rappel est il n'y a de Dieu que Dieu, la meilleure invocation est la louange à Dieu." ; "Ô Maître, dit un adorateur, à Toi la louange comme il se doit, pour la majesté de Ta face et l'immensité de Ton pouvoir." Cela posa problème aux deux anges et ne surent comment l'inscrire. Ils montèrent auprès de Dieu et Lui dirent : "Maître, un adorateur vient de dire un propos et nous ne savons comme l'inscrire. - Que vient de dire Mon adorateur ? demanda Dieu, qui sait cependant mieux que quiconque ce que Son adorateur venait de dire. - Ô Maître, dirent-ils, il a dit à Toi la louange comme il se doit, pour la majesté de Ta face et l'immensité de Ton pouvoir. - Inscrivez cela comme Mon adorateur a dit. Quand il viendra à Ma rencontre, Je le récompenserai pour cela, dit Dieu."

La louange à Dieu englobe tous les genres de louange destinés à Lui, à l'exemple de ce que dit le hadith suivant : "Dieu, à Toi la louange en entier ; à Toi la royauté en entier ; dans Ta main Tu détiens le bien en entier ; à Toi revient le décret en entier."

Le segment Maître des univers : Pour le terme de "maître", il ne s'emploie en dehors de Dieu que si on lui ajoute un complément (le maître de maison). Quant au terme de "Maître", il ne se dit que pour Dieu. Concernant le terme des univers, c'est un pluriel désignant tout ce qui existe, sauf Dieu. Pour al-Farâ' et Abu 'Ubayd, le terme singulier d'univers désigne ceux qui raisonnent, c'est à dire les humains, les djinns, les anges et les démons. Quant aux animaux, ils ne sont pas désignés par ce terme. Cependant, selon Az-Zajjâj, ce terme désigne tout ce que Dieu a créé dans l'ici-bas et dans la vie dernière ; al Qurtuby soutient cet avis en référant au verset Moïse dit : "Le Maître des cieux et de la terre et de leur entre-deux, pour autant que vous soyez accessibles à la certitude."

3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

Commentaire : Le verset le Tout Miséricorde, le Miséricordieux, al-Qurtuby l'explicite comme suit : Dieu s'est décrit ainsi après dit Maître des univers, pour faire coïncider le désir et la crainte : Informe Mes adorateurs que c'est Moi le Tout pardon, le Miséricordieux, et que Mon châtiment est le châtiment douloureux ; Votre Maître est prompt dans la punition. Il est Tout pardon, Miséricordieux. Avec le terme le Maître, il y a la crainte ; avec les termes le Tout miséricorde et le Miséricordieux, il y a le désir.

Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit : "Si le croyant savait ce qu'il y a de punitions auprès de Dieu, aucun ne convoiterait Son jardin ; si le dénégateur savait ce qu'il y a de miséricorde auprès de Dieu, aucun ne désespérerait de Sa miséricorde."

4. Maître du Jour de la rétribution.

Commentaire : Le verset le Roi du Jour de la Rétribution : Le terme roi vient du fait de posséder : C'est Nous qui hériterons de la terre et de tous ceux qu'il y a sur elle, et c'est à Nous que de tous il sera fait retour. Ce terme dérive du terme royauté : A qui, ce Jour-là, la royauté ? La royauté de Vérité, ce Jour-là, est au Tout Miséricorde. Le fait de lier la royauté au Jour de la rétribution ne nie rien d'autre, puisque le verset précédent dit que Dieu est le Maître des univers. Mais Il a ajouté la royauté au Jour de la Rétribution, pour que personne ne prétende là-bas à quelque chose et ne parle sans Sa permission : car en ce Jour, l'esprit et les anges debout en lignes ne parleront que sur l'autorisation du Tout miséricorde, et à charge de pertinence ; Le Jour où il vient, nulle âme n'ose parler qu'Il ne l'y autorise. Selon Ibn Abbâs, le Jour de la rétribution est le Jour des comptes pour les créés. En ce jour, Dieu rétribuera chacun d'eux selon ses œuvres : qui aura fait du bien aura du bien ; qui aura fait du mal aura du mal, excepté celui à qui Il pardonnera.

En vérité, le Roi est Dieu le Transcendant. Quant à l'appellation donnée aux monarques des pays, elle n'est que d'un emploi métaphorique. Dans les çahîhs, l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-  dit : "Dieu saisira la terre puis pliera le ciel avec Sa main droite. Ensuite Il dira : "C'est Moi le Roi ! où sont les rois de la terre ?"

La rétribution : c'est la rémunération et le jugement : nous sommes vraiment rétribués ? c'est à dire sanctionnés, jugés. Dans la Tradition : "L'éveillé est celui qui juge sa personne et œuvre pour ce qui est après la mort."

5. C'est Toi (Seul) que nous adorons, et c'est Toi (Seul) dont nous implorons secours.
 
Commentaire : Le verset C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons : Pour l'adoration, c'est ce qui réunit la plénitude de l'amour, de la soumission et de la crainte. Le verset signifie donc : Nous n'adorons que Toi et nous ne nous en remettons qu'à Toi. Et c'est là la plénitude de l'obéissance. La religion réside dans sa totalité en ces deux sens, le premier étant de s'innocenter de l'associance, le second d'avouer son incapacité et de s'en remettre à Dieu : Adore-Le. Remets-t'en à Lui ; Il est le Tout Miséricorde. Nous croyons en Lui. Nous Lui faisons confiance. Dans le texte coranique, le discours passe d'un niveau à un autre direct. En effet, après avoir loué Dieu, c'est comme si l'adorateur se rapproche et est présent de Lui : C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons.

Le segment C'est Toi que nous adorons devance le segment Toi de qui le secours implorons, pour montrer que c'est l'adoration qui est visée. L'imploration du secours en est un moyen, le principe étant de mettre le plus important en premier lieu. Et puis, qu'en est-il de la signification du "nous" ? Si le "nous" désigne un pluriel, l'invocateur est par contre un. Le "nous", ici, désigne le genre des adorateurs. L'orant, qui est un individu, qu'il soit au milieu d'un groupe ou imam, informe sur sa propre personne et sur ses frères croyants de l'adoration pour laquelle ils ont été créés. De plus, il intercède pour quelque bien en leur faveur.

L'honorabilité de la place occupée par l'adorateur est confirmée, puisque Dieu désigne Son Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- par le terme "adorateur" et qu'Il dit : Louange à Dieu qui a fait descendre sur Son adorateur le Livre ; Et pourtant dès que l'adorateur de Dieu se fut dressé pour L'invoquer ; Transcendance de Celui qui fit aller de nuit, en un instant de la nuit, Son adorateur. Donc, Dieu lui a donné le nom d'adorateur, quand Il a fait descendre le Livre sur lui, quand celui-ci se dressa pour l'invocation et lors du Trajet Nocturne.

6. Guide-nous dans le droit chemin,

Commentaire : Le verset Guide-nous sur la voie de rectitude : Comme la louange est faite à Dieu, il devient alors convenable d'invoquer. C'est cela la parfaite des conditions pour celui qui demande : il louange Dieu puis Lui demande ce dont il a besoin. Elle est la plus réussie pour ce dont on a besoin et la plus efficace pour la réponse. C'est pourquoi Dieu nous oriente à cela.

La guidance, ici, signifie "la direction" et "la réussite". Quant à la voie de rectitude, c'est, dans le langage des Arabes, la voie claire qui n'a pas de virage ou de distorsion. Donc, ces derniers emploient le terme "voie" pour toute parole et toute action qualifiées de rectitude ou de distorsion. Par ailleurs, l'explicitation de la voie de rectitude donne des avis variés qui aboutissent à la même chose : c'est suivre Dieu et Son Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Selon ces avis donc, la voie de rectitude désigne le Livre de Dieu ; l'Islam ; la religion de Dieu.

Ibn al-Hanafiya -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « C'est la religion de Dieu ; Dieu n'accepte de Ses adorateurs aucune autre religion. »

Selon An-Nuwâs ben Sam'ân, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : "Dieu a donné l'exemple ; celui d'une voie de rectitude. Sur les bords de la voie, deux murs ayant des portes ouvertes. Sur les portes, des rideaux pendants. Devant la porte de la voie, un invitant qui dit : "Ô gens, entrez tous dans la voie et ne louvoyez pas !" Et un (autre) invitant au-dessus de la voie : si un homme veut ouvrir quelque chose de ces portes-là, il lui dit : "Malheur à toi ! ne l'ouvre pas ; si tu l'ouvres, tu t'y engouffres." Ainsi donc, la voie c'est l'Islam, les deux murs ce sont les normes de Dieu, les portes ouvertes ce sont les interdits de Dieu, l'invitant à l'entrée de la voie c'est le Livre de Dieu, l'autre invitant c'est le pêcheur de Dieu dans le for intérieur de chaque musulman.

Si on demande comment le croyant demande la guidance en tout temps de prière alors qu'elle le distingue, la réponse sera ainsi : L'adorateur a en tout moment besoin de Dieu pour être maintenu, affermi dans la guidance : Vous qui croyez, croyez en Dieu et en Son Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Ce qui est visé par cela c'est la constance et l'assiduité dans les oeuvres déterminées à cet effet.

7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.

Commentaire : Le segment la voie de ceux que Tu as gratifiés est l'explicitation de la voie de rectitude. Quant aux gratifiés, ce sont ceux qui ont été cités dans ce verset car obéir à Dieu et à Son Envoyé, c'est rejoindre ceux que Dieu a gratifiés : prophètes, hommes de vérité, martyrs et justifiés. Oh ! la compagnie excellente. Selon Ibn Abbâs, ceux que Tu as gratifiés sont ceux que Dieu a gratifiés d'obéissance et d'adoration, c'est à dire les anges, les prophètes, les hommes véridiques, les chahîds et les saints. Selon Ar Rabî ben Anas, ce sont seulement les prophètes. Selon Ibn Jurayj et Mujâhid, ce sont les croyants. Mais l'exégèse d'Ibn Abbâs est plus globale, plus générale. Le segment non (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, qui est coordonné au précédent, veut dire : Guide-nous sur la voie de rectitude de ceux que Tu as gratifiés, c'est à dire, les définis précédemment, non sur la voie des réprouvés qui connaissent la Vérité mais s'en détournent, non plus sur la voie des égarés qui ont perdu la connaissance, se démènent dans l'errance sans pouvoir bien se guider, c'est à dire la voie des Juifs et celle des Chrétiens.

La voie des croyants englobe aussi bien la connaissance de la Vérité que le fait de se conformer à elle. Les Juifs ont perdu cette conformité et les Chrétiens cette connaissance. C'est pourquoi les premiers sont frappés de réprobation et les seconds atteints d'égarement : Celui que Dieu maudit, fit encourir Sa colère ; Ne suivez pas les passions d'un peuple qui jadis s'est égaré, en égara d'autres en grand nombre et perdit le droit chemin. En outre, il est rapporté que 'Ady ben Hâtim a dit : "J'ai interrogé l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- sur ce verset et il m'a dit : "Non (celle) des réprouvés : ce sont les Juifs ; non plus que de ceux qui s'égarent : ce sont les chrétiens."

Enfin, il est préférable à celui qui récite le Prologue de conclure par âmin qui signifie : "Dieu, donne Ton assentiment".

Selon Abu Hurayra -qu’Allah l’agrée-, "Quand l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- terminait par non (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, il disait âmin, si bien que la première rangée (d'orants) l'entendait."

Peut-il y avoir mieux que la gratitude reçue de Dieu ceux que Tu as gratifiés ? Evidemment, Dieu est Lui Seul qui détient la guidance et l'égarement : Quiconque Dieu égare, ne trouvera point de guide.

Les tenants de la prédestination se trompent quand ils disent que les adorateurs choisissent eux-mêmes leur voie. Ils défendent cette nouveauté en prenant pour prétexte les versets non péremptoires (mutachâbihât), tout en ignorant les versets péremptoires qui sont clairs, parfaitement compréhensibles.


Sourate 2 : La vache [Al Baqara]  

Selon Abou Hourayra -qu’Allah l’agrée-, l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Ne laissez pas vos maisons devenir des tombes ! La maison dans laquelle on récite la sourate "la vache", le diable n'y entre pas ».
Selon Sahl ibn Sa'd -qu’Allah l’agrée-, l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Toute chose a une protubérance. Celle du Coran c'est ‘la vache’. Quiconque la récite une nuit dans sa maison, le diable n'y entre pas pendants trois jours ».
Selon Abou Hourayra -qu’Allah l’agrée-, « L'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- reçut une nombreuse délégation : il examina alors chacun sur ce qu'il savait du Coran. Parvenu à un homme qui était le plus bas, il lui dit : "Qu'est-ce que tu as avec toi, Un Tel ?" -J'ai avec moi telle chose et telle chose et la sourate "la vache", dit le jeune homme. "Tu as avec toi la sourate de la "vache ?" "Oui". "Va" dit le Prophète, "tu es leur émir" »
Selon Abou Amâna -qu’Allah l’agrée-, l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Récitez le Coran, parce qu'il intercède le Jour de la résurrection à ceux qui le récitent; récitez les deux Illuminantes (la vache et la famille d'Imran) parce qu'elles arrivent le Jour de la résurrection comme deux nuages ou comme deux nuées d'oiseaux en ordre, pour argumenter en faveur de ceux qui les ont récitées". Ensuite il a dit : "Récitez "la vache", parce que sa prise est une bénédiction, son abandon un regret. De plus, les sorciers ne peuvent rien contre elles »

Selon an Nuwâs ibn Sam'ân -qu’Allah l’agrée-, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Le jour de la résurrection on amènera le Coran et ceux qui s'y conformaient, ainsi qu'à leur tête la sourate de "la vache" et de "la famille d'Imran". »
1. Alif, Lam, Mim
Commentaire : Les exégètes divergent au sujet des lettres se trouvant au début des sourates. Selon certains, Dieu s'est réservé l'exclusivité de la connaissance de ces lettres; ainsi ils n'en ont pas fait l'exégèse (par exemple al Qurtuby, dans son Exégèse). D'autres en donnent des interprétations différentes. Donc, ces lettres sont les noms des sourates (c'est l'avis de la majorité - az Zamakhchary); elles sont le début du nom des attributs de Dieu : le 'Ali f est la clef du nom Dieu, la Lam est la clef de Latîf (le Subtil), la Mim est la clef de Majîd (le Glorieux). En outre, ces lettres sont une démonstration du caractère innimitable du Coran : les créés sont incapables d'en faire de même (al Mubrad, al Fara', az Zamakhchary, Ibn Taymiya, Abou al Hajjâj).

Ar Zmakhchary voit en elles un défi, ainsi qu’une réprimande (à l'adresse des mécréants). Il constate ainsi qu'elles sont en nombres déterminés; une seule lettre (çad), deux lettres (ha, mim), trois lettres (alif, lam, mim), quatre lettres (alif, lam, mim, çad), cinq lettres (kaf, ha, ya, 'ayn, çad) et pas plus, parce que les modes de la langue arabe se construisent ainsi.

2. C'est le Livre
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Voici ce Livre ».
Les arabes emploient indifféremment les démonstratifs.
Le Livre : c'est le Coran. Ainsi donc, ce segment veut dire que ce Livre, qui est le Coran, est descendu sans aucun doute de la part de Dieu : « l'exposé détaillé du Livre en quoi il n'y a pas de doute, venu du Seigneur de l'Univers » (10/37) Selon certains savants, ce segment est une information dont la teneur réside dans la prohibition à douter du Coran. Et puis la guidance est propre aux pieux : « pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison (41.44) Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants cependant » (17.82) D'autres versets encore montrent que, grâce au Coran, le bien est attribué aux croyants. Parce que le Coran est en lui-même guidance, laquelle guidance ne peut être acquise que par les vertueux : « pour les croyants un guide et une miséricorde » (27.77).
2... c'est un guide pour les pieux
Commentaire : as Suddy -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « En lumière aux pieux. »
Ibn Abbâs : « Ceux qui se prémunissent sont les croyants qui se prémunissent de l'association et se conforment aux obéissances de Dieu. »
Al Hasan al Basri -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ce sont eux qui se prémunissent de ce qui leur est interdit et en accomplissent ce qui leur est dicté. »

Qatâda -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « ce sont ceux qualifiés par : « qui croient à l'invisible et accomplissent la Salat et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué (2.3) »

La guidance s'emploie dans le sens de Foi (croyance) qui se stabilise dans le cœur. Mais cela ne peux se produire dans les coeurs des gens que grâce à la volonté de Dieu : « Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes : mais c'est Dieu qui guide qui Il veut » (28.56) « Ce n'est pas à toi de les guider (vers la bonne voie), mais c'est Dieu qui guide qui Il veut » (2.272) « Quiconque Dieu égare, pas de guide pour lui » (7.186) Elle s'emploie aussi dans le sens d'explicitation du Vrai : « Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit » (42.52) « et à chaque peuple un guide » (13.7) « Et quant aux Tamud, Nous les guidâmes; mais ils ont préféré l'aveuglement à la guidée » (41.17)

Umar a interrogé Ubay ibn Ka'b sur ce que signifie le "fait de se prémunir" : « N'as-tu jamais pris un chemin plein d'épines ? -Si. -Et qu'est-ce que tu as fait ? -Je me suis retroussé et j'ai fait des efforts. -C'est cela le "fait de se prémunir". »

Dans la langue, le terme "croyance" se dit quand c'est le fait d'accorder créance sincère : « Il croit en Dieu et fait confiance aux croyants » (9.61) « Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité » (12.17). Il s'emploie aussi conjointement avec les actions salutaires : « Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres » (84.25) Mais lorsque ce terme est employé dans l'absolu, la croyance exigée ne peut être qu'avec la Foi, en paroles et en actes (Ach Châfi'y, Ahmad, etc.) Selon cet avis, la croyance, qui est parole accompagnée d'action, augmente et diminue. Selon d'autres exégètes, la croyance signifie la crainte : « qui craignent leur Seigneur malgré qu'ils ne Le voient pas » (35.18) Ainsi la crainte est considérée comme étant le résultat de la croyance et de la connaissance : « Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Dieu » (35.28)

3... l'invisible
Commentaire : C'est croire en Dieu, Ses anges, Ses Livres, Ses envoyés, Son Jardin, Sa rencontre et la vie après la mort (Abou al 'Aliya); c'est ce qui est invisible aux yeux des hommes, c'est à dire les choses du Jardin, les choses du Feu et ce qui est cité dans le Coran (Ibn Abbâs, Ibn Mas'ûd).

'Atâ -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Celui qui croit en Dieu croit en l'invisible. »
Ibn Mas'ûd -qu’Allah l’agrée- : « La cause de Muhammad est claire pour qui la voit. Par Dieu ! Personne ne croit jamais d'une croyance meilleure que la croyance en l'invisible. Puis il a récité : « qui croient à l'invisible [...] ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future) » (2.3-5)

Abou Jum'a -qu’Allah l’agrée- rapporte aussi ceci : « Nous avons soupé avec l'Envoyé. Abou Ubayda ibn al Jarrâh, qui était avec nous, a dit : "Ô Envoyé de Dieu, est-ce qu'il y en a qui sont mieux que nous ? Nous avons cru à l'Islam avec toi, nous avons combattu avec toi. -Oui, a répondu le Prophète, des gens viendront après vous et croiront en moi sans m'avoir vu. »

3... accomplissent la Salat
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Accomplissent le rukû', le sujûd, ainsi que la récitation, le recueillement »
Qatâda -qu’Allah l’agrée- dit : « C'est le fait de perpétuer la prière dans ses heures fixes, ses ablutions, son rukû' et son sujûd. »
3... et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « C'est l'aumône légale qu'on fait sur ses biens ». C'est la dépense de l'homme en faveur de sa famille (d'autres compagnons du Prophète). Cela a été avant la descente du verset de l'aumône légale.

Qatâda -qu’Allah l’agrée- : « Faites dépense de ce que Dieu vous donne. Ses biens vont s'avarier. Et puis, ô Fils d'Adam, ce sont des dépôts chez toi, et tu es sur le point de t'en séparer. »

Ibn Jarîr, quant à lui, choisit l'avis qui dit que ce segment est général à l'aumône et aux dépenses.

Il est à remarquer que Dieu cite fréquemment ensemble la prière et la dépense sur les biens. La prière, ainsi que son adoration, est un droit de Dieu. Elle comprend la déclaration permanente de Son unicité, Sa louange, Sa glorification, Son invocation, le fait de s'en remettre à Lui. La dépense, c'est la bienfaisance envers les créatures : les premiers à en bénéficier sont d'abord les proches, puis viennent les étrangers. Toutes les dépenses exigées et l'aumône légale imposée sont incluses dans ce segment : « et dépensent [dans l'obéissance à Dieu], de ce que Nous leur avons attribué. »

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Et qui accordent créance à ce que tu as apporté de Dieu et à ce que les autres envoyés avaient apporté aussi, sans discrimination aucune entre tous les envoyés, et sans récuser ce que ces envoyés ont apporté de leur Seigneur. »

4. Et qui croient fermement à la vie future

Commentaire : Et sont certains de l'avènement de la résurrection, du Jardin, du Feu, du Jugement et de la Balance. On appelle ainsi la vie dernière parce qu'elle vient après la vie de l'ici-bas. Quant à l'identification des qualifiés dans ce segment les exégètes nous en donnent trois avis. D'abord, les qualifiés en premier lieu sont les mêmes qualifiés en second lieu, c.-à-d. tous les croyants (les croyants des Arabes et les croyants des gens du Livre).

Selon le deuxième avis, les qualifiés sont les Gens du Livre : ainsi le et coordonne les qualifications mentionnées dans le verset, comme dans « Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très Haut, Celui Qui a crée et agencé harmonieusement, qui a décrété et guidé » (87.1-3)

Enfin, selon le dernier avis, les qualifiés en premier lieu désignent les croyants des Arabes et les qualifiés en second lieu, par Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi sont les croyants des Gens du Livre.

Cet avis a été adopté par Ibn Jarîr qui s'appuie sur : « Il y a certes, parmi les gens du Livre ceux qui croient en Dieu et en ce qu'on a fait descendre vers vous et en ceux qu'on a fait descendre vers eux » (3.199) « Ceux à qui, avant lui [le Coran], Nous avons apporté le Livre, y croient. Et quand on le leur récite, ils disent : Nous y croyons. Ceci est bien la vérité émanant de notre Seigneur. Déjà avant son arrivée, nous étions Soumis. » (28/52-53)

Selon l'avis de Mujâhid, qui est évident, la sourate de la Vache contient quatre versets pour qualifier les croyants, deux pour qualifier les mécréants et treize pour qualifier les hypocrites : par conséquent, ces quatre versets s'appliquent à tout croyant qui s'y conforme, qu'il soit arabe, non arabe ou un des Gens du Livre, humain ou djinn. Car une des qualifications ne peut être valable sans l'autre : croire en l'invisible n'est valable qu'en croyant à ce qui est apporté par l'Envoyé et à ce qui fut apporté par les autres envoyés et en ayant la certitude à la vie dernière : « Ô les croyants! Soyez fermes en votre foi en Dieu, en Son Messager, au Livre qu'il a fait descendre sur Son Messager, et au Livre qu'il a fait descendre avant » (4.136)

« Et dites : Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c'est à Lui que nous nous soumettons » (29.46) « Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Dieu, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers> » (2.285)

5. Ceux-là (ceux qui se conforment aux qualifications précédentes), sont sur le bon chemin de leur Seigneur (suivent la lumière, l'évidence venant de Dieu) ce sont eux qui réussissent (triomphent dans la vie de l'ici-bas et la vie dernière).

Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Suivent la lumière venue de leur Maître et se conforment à ce qu'il leur a envoyé ».

Ce sont eux qui réussissent : ceux-là sont ceux qui trouveront ce dont ils sont en quête, et se délivreront du mal de ce qu’ils fuient.

6. Ceux qui couvrent la Vérité et la cachent, que tu leur donnes l'alarme ou que tu ne la leur donnes pas, cela leur est égal

Commentaire : Ils ne croiront pas en ce tu leur apportes. « Ceux contre qui la parole (la menace) de ton Seigneur se réalisera ne croiront pas, même si tous les signes leur parvenaient, jusqu'à ce qu'ils voient le châtiment douloureux » (10.96-97) Ainsi donc il n'y a pas de bonheur à qui Dieu predestine l'infortune, il n'y a pas de guidance à qui Dieu écrit la perdition. « Alors, ne sois pas triste pour eux, transmets-leur le Message; celui qui répond favorablement aura large grâce et celui qui se détourne t'importe peu : ton devoir est seulement la communication du , et le règlement de compte sera à Nous » (13.40)

Selon Ibn Abbâs, l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- tenait énormément à ce que tous les hommes croient et suivent la guidance : Dieu l'informa alors que ne croirait que celui à qui Dieu avait écrit le bonheur dans le Rappel premier, et ne s'égarait que celui à qui Dieu avait écrit l'infortune dans le Rappel premier.

6... ils ne croiront jamais

Commentaire : Ils sont dénégateurs dans les deux cas. Le segment confirme ce qui précède.

7. Dieu a scellé leurs coeurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue

Commentaire : Cela veut dire qu'ils ne voient pas de guidance, n'entendent pas, ne comprennent pas et ne raisonnent pas. Selon Mujâhid, le cœur des dénégateurs est scellé sous-entend que les péchés se fixent dans leur cœur si bien qu'ils l'entourent complètement. En outre, Il donne la métaphore du scellage de leur cœur, en raison de leur dénégation : « Non pas! Seulement Dieu y posa le sceau de la dénégation. »

Selon Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Certains disent que Dieu a scellé leurs cœurs veut dire que Dieu nous informe sur l'orgueil des dénégateurs et leur refus d'entendre la Vérité à laquelle ils sont appelés. ».

Comme on dit, telle personne est sourde à ce qu'on lui dit, quand elle refuse d'entendre. Mais cela est inexact dans ce verset, puisque c'est Dieu qui nous informe qu'il a scellé aux dénégateurs le cœur et l'ouïe. En outre, la Tradition jette une lumière qui montre ce qui est juste. En effet, il est rapporté que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Si le croyant commet un péché, un point noir s'installe dans son cœur. S'il s'en repent, s'en décolle, se blâme, son cœur se récure. Mais s'il en rajoute, le point noir augmente, si bien qu'il domine son cœur. C'est cela dont parle Dieu : « non pas ! mais leur cœur s'est souillé de leurs propres acquis. » » Donc, l'Envoyé informe que si les péchés se succèdent sur le cœur, celui-ci se ferme, permettant ainsi l'arrivée du scellage décidée par Dieu. Et alors la croyance n'y trouvera plus d'issue, non plus que la dénégation n'y trouvera d'échappatoire.

Ici, Dieu commence par montrer ce qu'il en est réellement des hypocrites. Ces derniers manifestent la croyance, tout en dissimulant la dénégation au fond d'eux-mêmes. Comme leur vérité est difficile à être vue des croyants, Dieu s'étend sur le sujet, dans plusieurs sourates (S. IX, S. XXIV, S. LXIII), afin de les faire connaître.

Donc, l'hypocrisie se définit ainsi : manifester le bien tout en dissimulant le mal. Et puis, il y a plusieurs catégories d'hypocrisie : l'hypocrisie idéologique qui conduit en Enfer et celle pratique qui est définie comme le plus grave des péchés. Chez l'hypocrite, la parole contredit l'action, et le dissimulé l'apparent. Les traits caractéristiques des hypocrites ont été révélés dans les sourates médinoises, car à la Mecque, il n'y avait pas d'hypocrisie mais plutôt de la dénégation. Par ailleurs, Dieu attire l'attention sur les traits distinctifs des hypocrites, pour que les croyants ne se leurrent pas et pour qu'il n'y ait pas de corruption généralisée.

8. Parmi les gens, il y a ceux qui disent : ‹Nous croyons en Dieu et au Jour dernier!›

Commentaire : Les hypocrites disent cela du bout des lèvres seulement. Ailleurs, il est dit « Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : Nous attestons que tu es certes le Messager de Dieu » (63.1) : ils disent cela quand ils viennent à toi seulement, tandis qu'en fait, ils n'y croient pas : dénonce leur fausse croyance. Ailleurs : « et Dieu atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs » (63.1) dément leur attestation déclarée.

9. Ils cherchent à tromper Dieu et les croyants

Commentaire : Ils cherchent à tromper Dieu et les croyants, par la manifestation de la croyance et la dissimulation de la dénégation. Ignorants qu'ils sont, ils pensent berner ainsi Dieu, et que cela leur sera inutile auprès de Lui. C'est pourquoi il est dit « mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et ils ne s'en rendent pas compte. »

10. Il y a dans leurs cœurs une maladie

Commentaire : Dans le cœur il y a de la suspicion.

10... et Dieu laisse croître leur maladie

Commentaire : Dieu leur a ajouté de la suspicion.

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « La maladie dont il s'agit est l'hypocrisie. »

Abdarrahmân ibn Aslam -qu’Allah l’agrée- : « Cela est une maladie qui touche la foi, non une maladie qui atteint le corps. » Donc, la maladie dont parle le verset est la suspicion qui investit les hypocrites à propos de l'Islam. et Dieu laisse croître leur maladie : Dieu leur a ajouté de l'opprobre : « Et quand une Sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit : ‹Quel est celui d'entre vous dont elle fait croître la foi?› Quant aux croyants, elle fait certes croître leur foi, et ils s'en réjouissent. Mais quant à ceux dont les coeurs sont malades elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance » (9.124-125) Il leur a ajouté un mal à un mal, un égarement à un égarement. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti : ils auront le châtiment qu'ils méritent, parce qu'ils sont des menteurs et dénient l'existence de l'invisible. D'autre part, s'agissant de la vie "normale" que vécurent les hypocrites contemporains du Prophète, sa justification se trouve dans ce hadith du Prophète : Je déteste que les Arabes disent que Muhammad tue ses compagnons. Ach-Châfi'y donne une autre raison qui, selon lui, empêcha l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- de tuer les hypocrites : ils manifestaient leur islam. A cet effet, il est rapporté que l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « J'ai reçu ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent il n'y de dieu que Dieu. S'ils la disent, ils sauvegardent leur sang et leurs biens, en dehors de ce qui est de droit, et ainsi leur jugement dépend de Dieu. » Par conséquent, la proclamation de la formule du monothéisme entraîne formellement l'application des règles de l'Islam. Donc, si l'individu qui la proclame y croit vraiment, il trouvera bonne rétribution dans la vie dernière, mais s'il n'y croit pas, elle ne lui sera d'aucune utilité : « les hypocrites appellent (les élus) : ‹N'étions-nous pas avec vous?› leur crieront-ils. ‹Oui, répondront [les autres] mais vous vous êtes laissés tenter, vous avez comploté (contre les croyants) et vous avez douté et de vains espoirs vous ont trompés, jusqu'à ce que vînt l'ordre de Dieu » (57.14).

Selon as-Suddy, qui se réfère à Ibn Mas'ûd, cette parole divine concerne les hypocrites; le dégât sur la terre est la dénégation, ainsi que la désobéissance à Dieu.

11. Et quand on leur dit : ‹Ne semez pas la corruption sur la terre›

Commentaire : Abou al-Aliya -qu’Allah l’agrée- a dit : « Ne commettez pas de désobéissance sur la terre ».

Le dégât qu'ils font est donc de la désobéissance, et celui qui désobéit à Dieu ou ordonne une désobéissance à Lui, commet du dégât sur la terre.

Le bon état du ciel est de la terre sont tributaires de l'obéissance à Dieu.

Mujâhid -qu’Allah l’agrée- a dit : « Lorsqu'ils se livrent à la désobéissance et qu'on leur dit : "Ne faites pas telle chose, ne faites pas telle autre chose.", ils rétorquent : "Au contraire, nous sommes sur la bonne voie des conciliateurs." »

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Les gens d'hypocrisie sont des faiseurs de dégât sur la terre par leur désobéissance à Dieu, leur acharnement sur Ses interdits, leur abandon de Ses obligations, leur suspicion sur Sa religion et leurs actions de berner les croyants. Ils pensent ainsi être des réformateurs, des conciliateurs. Avec leur apparence de croyants, ils bernent les croyants (dotés de) leur vérité foncière, ils s'allient avec les dénégateurs contre les croyants. S'ils se suffisaient à leur apparence, leur mal serait moins dangereux. »

C'est pourquoi il est dit : « Et quand on leur dit : ‹Ne semez pas la corruption sur la terre›, ils disent : ‹Au contraire nous ne sommes que des réformateurs!› », C.-à-d. nous voulons flatter le parti des croyants et celui des dénégateurs, s'entendre avec les uns et les autres.

11. Au contraire nous ne sommes que des réformateurs !

Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Nous voulons concilier les deux parties que sont les croyants et les gens du Livre. »

12. Certes, ce sont eux les véritables corrupteurs, mais ils ne s'en rendent pas compte

Commentaire : Ce que les hypocrites prétendent est en fait le cache en soi mais ils n'en ont pas conscience par ignorance.

13. Croyez comme les gens ont cru

Commentaire : Croyez comme les gens qui croient en Dieu, Ses anges et Ses envoyés, à la résurrection, au Jardin, au Feu, et qui se conforment aux prescriptions divines.

13... Croirons-nous comme ont cru les faibles d'esprit?›

Commentaire : Est un propos dit par les hypocrites, qui vise les compagnons du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, et qui signifie qu'ils dédaignent devenir leurs égaux en croyance.

Autrement dit : Quand ces hypocrites rencontrent les croyants, ils leur disent du bout des lèvres seulement qu'ils croient en Dieu et qu'ils sont leurs alliés.

14. mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables

Commentaire : Ibn Mas'ûd -qu’Allah l’agrée- : « Quand ils se retirent et se retrouvent seuls avec leurs chefs, leurs présidents en associance et en hypocrisie, leurs présidents d'entre les rabbins juifs; quand ils se retrouvent avec leurs présidents en dénégation »

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Quand ils se retrouvent avec leurs compagnons juifs qui leur demandent de démentir, de contredire le du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- »;

Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Quand ils se retrouvent avec leurs compagnons hypocrites et associants » ;

Qatâda -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Quand ils se retrouvent avec leurs présidents et leurs dirigeants en associance et en malfaisance. »

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Le démon peut être un humain, un djinn, en s'appuyant sur : « des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées. » (6.112)

14. Nous sommes avec vous

Commentaire : Nous suivons la même chose que vous.

14. nous ne faisions que nous moquer (d’eux)

Commentaire : Nous nous moquons d'eux, nous nous jouons d'eux (les compagnons du Prophète)

15. C'est Dieu qui Se moque d'eux et les endurcira dans leur révolte

Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit : « Dieu se moque d'eux, par vengeance, Il leur dicte ».

Selon Mujâhid, la deuxième partie veut dire que Dieu leur ajoute, comme Sa parole : « S'imaginent-ils que ce que Nous leur dispensons de richesses et de fils ne soit de Notre part que façon de hâter pour eux les biens (éternels) ? Mais non ! ils n'ont pas conscience. »

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Dieu informe qu'il fera ainsi des hypocrites le Jour de la résurrection : « Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront à ceux qui croient : ‹Attendez que nous empruntions [un peu] : de votre lumières> » (57.13)

D'autres exégèses pensent que la dérision divine est Sa remontrance qui s'abattra sur les hypocrites. D'autres encore disent : Sa parole : « C'est Dieu qui Se moque d'eux, et Sa parole Les hypocrites cherchent à tromper Dieu, mais Dieu retourne leur tromperie (contre eux-mêmes) » (4.142) , et Sa parole : « Ils ont oublié Dieu et Il les a alors oublié » (9.67) est leurs semblables sont une information divine signifiant que Dieu punira les hypocrites de la même manière dont ils ont fait usage « la rétribution d'une mauvaise action sera l'équivalent » (10.27); « quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale » (2.194)

15...  prolongera sans fin leur égarement

Commentaire : Les hypocrites sont désorientés, désemparés dans leur égarement, leur dénégation d'où ils ne peuvent sortir, car Dieu leur a scellé le cœur.

16. Ce sont eux qui ont troqué le droit chemin contre l'égarement

Commentaire : Ibn Mas'ûd -qu’Allah l’agrée- : « Les hypocrites prennent l'errance et délaissent la guidance »;

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Ils achètent la dénégation moyennant la croyance »;

Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ils croient puis dénient »;

Qatâda dit -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ils préfèrent l'errance à la guidance. »

L'avis de Qatâda est très proche de c que Dieu dit sur les Thamoûd : « Et quant aux Tamud, Nous les guidâmes; mais ils ont préféré l'aveuglement à la guidée » (41.17)

En résumé donc, les hypocrites se sont détournés de la guidance à l'errance, ont opté pour l'errance au prix de la guidance, puisque la suite s'exprime ainsi « Eh bien, leur négoce n'a point profité. Et ils ne sont pas sur la bonne voie. » Autrement dit, dans ce marché, leur transaction n'a pas gagné et ils n'étaient pas raisonnables avec leur méfait.

17. Dieu les compare dans leur transaction perdante à celui qui allume un feu en pleine nuit

Commentaire : Celui-ci voit la flamme illuminer les alentours, profite d'elle en regardant à gauche, à droite, partout. Mais dès l'extinction de la flamme, il se retrouve dans une épaisse obscurité qui le prive de voir et de s'orienter. De plus, il ne peut ni entendre ni parler ni voir ni revenir à la situation où il était. Les hypocrites se trouvent dans la même situation, parce qu'ils ont fait une mauvaise affaire, en échangeant l'errance contre la guidance. Enfin, cette comparaison montre que les hypocrites étaient croyants puis ont dénié.

Ar-Râzy -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « La comparaison est parfaitement juste, parce qu'avec leur croyance ils ont gagné la lumière mais ont ensuite anéanti cette lumière avec leur hypocrisie plongeant ainsi dans une très grande confusion. »

17. Dieu a fait disparaître leur lumière

Commentaire : Dieu emporte ce qui leur est bénéfique (la lumière) et leur laisse ce qui leur est nuisible (les cendres et la fumée).

17. et les a abandonnés dans les ténèbres

Commentaire : Dieu les laisse dans leur doute, leur dénégation, leur hypocrisie.

17. où ils ne voient plus rien

Commentaire : Ne se guident à aucun chemin de bien, ni ne le connaissent;

18. sourds  

Commentaire : Ils n'entendent aucun bien;

18. muets

Commentaire : Ils ne conversent pas sur ce qui leur est bénéfique;

18. aveugles

Commentaire : Ils sont dans l'égarement : « Car ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent, mais, ce sont les coeurs dans les poitrines qui s'aveuglent » (22.46) C'est pour cela qu'ils ne peuvent revenir à leur ancienne situation de guidance.

Abdarrahmân ibn Zayd -qu’Allah l’agrée- : « C'est cela la caractéristique des hypocrites. Ils étaient croyants si bien que la croyance illumina leur cœur comme la flamme qui illumine leurs alentours de ceux qui allument le feu, puis ils ont dénié : Alors Dieu la lumière de la croyance, à la manière de la disparition de la flamme, et les a abandonnés aveugles dans les ténèbres. »

19. [On peut encore les comparer à ces gens qui, ] au moment où les nuées éclatent en pluies, chargées de ténèbres, de tonnerre et éclairs, se mettent les doigts dans les oreilles, terrorisés par le fracas de la foudre et craignant la mort; et Allah encercle de tous côtés les infidèles.

Commentaire : C'est là un autre exemple que Dieu donne pour un type d'hypocrites. Ceux-là même qui tantôt voient la Vérité tantôt sombrent dans le doute. Dans leur état critique, leur cœur ressemble à une nuée d'averse dans un ciel chargée de ténèbres, c.-à-d. les doutes, la dénégation et l'hypocrisie, de tonnerre, c.-à-d. la peur qui pèse sur le cœur des hypocrites, et d'éclairs, c.-à-d. ce qui provient de la lumière de la croyance et qui brille parfois dans le cœur de ce type d'hypocrites. C'est pourquoi il est dit se mettent les doigts dans les oreilles, terrorisés par le fracas de la foudre et craignant la mort; et Dieu encercle de tous côtés les infidèles, c.-à-d. leur précaution prise ne leur est d'aucune utilité, parce que Dieu les encercle de Son pouvoir et Sa volonté : « T'est-il parvenu le récit des armées, de Pharaon, et de Tamud? Mais ceux qui ne croient pas persistent à démentir, alors que Dieu, derrière eux, les cerne de toutes parts » (85.17-20)

20. L'éclair presque leur emporte la vue

Commentaire : L'éclair risque de les aveugler, à cause de ion intensité et de sa puissance conjuguée à la faiblesse de leur clairvoyance et à leur instabilité dans la croyance. Ibn Abbâs dit que leur vue risque d'être emportée à cause de la lumière intense de la vérité.

20. chaque fois qu'il leur donne de la lumière, ils avancent; mais dès qu'il fait obscur, ils s'arrêtent;

Commentaire : Chaque fois que quelque chose de la croyance surgit à eux, ils reprennent confiance et le suivent; quand les doutes et les suspicions se proposent à eux, leur cœur sombre dans les ténèbres et ils se figent désemparés.

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit : Les hypocrites connaissent le Vrai. D'après ce qu'ils disent, ils sont sur le droit chemin mais dès qu'ils opèrent un retour sur la dénégation, ils se figent, c.-à-d. ils deviennent désemparés. Ainsi seront-ils le Jour de la résurrection, quand on donnera à chacun a lumière selon sa croyance. Parmi eux, il y en aura qui recevront une lumière servant à éclairer une marche de plusieurs lieues, il y en aura qui tantôt éteindront sa lumière tantôt l'allumeront, il y en aura qui tantôt marchent sur le droit chemin tantôt s'arrêteront, et puis il y en aura qui éteindront complètement sa lumière. A propos des vrais hypocrites, il est dit Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront à ceux qui croient : « Attendez que nous empruntions [un peu] : de votre lumières. Il sera dit : ‹Revenez en arrière, et cherchez de la lumière » (57.13); à propos des croyants, il est dit Le jour où tu verras les croyants et les croyantes, leur lumière courant devant eux et à leur droite; (on leur dira) : « Voici une bonne nouvelle pour vous aujourd'hui : des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux pour y demeurer éternellement. » (57.12)

20. Si Dieu le voulait Il leur enlèverait certes l'ouïe et la vue

Commentaire : Dieu pouvait bien leur enlever ces sens, parce qu'ils ont abandonné le Vrai après l'avoir connu (Ibn Abbâs).

20. Dieu a pouvoir sur toute chose

Commentaire : Dieu est Capable de punition ou de pardon envers les hommes.

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Dieu s'est décrit ici d'omnipotence, pour mettre en garde les hypocrites contre Son impétuosité. »

En outre, Ibn Jarîr avec de nombreux exégètes pensent que ces deux exemples ont été donnés pour un seul type d'hypocrites. Le ou est dans ce verset un ou d'inclusion. comme dans le segment : « [On peut encore les comparer à ces gens qui,] au moment où les nuées éclatent en pluies. »

Quant à nous, nous disons : cela serait selon le genre des hypocrites. Car ils sont de types différents et se caractérisent par des conditions et des attributs, comme il est cité dans la sourate du Repentir. Donc, les deux exemples sont donnés pour deux types d'hypocrites, et ils correspondent parfaitement à leurs conditions, leurs attributs. Dieu donne deux exemples dans la sourate de la Lumière, pour deux catégories de dénégateurs (les apôtres et ceux qui suivent) : Quant à ceux qui ont mécru, leurs actions sont comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau. Puis quand il y arrive, il s'aperçoit que ce n'était rien; mais y trouve Dieu qui lui règle son compte en entier, car Dieu est prompt à compter. [Les actions des mécréants] sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde : « des vagues la recouvrent, [vagues] au dessus desquelles s'élèvent [d'autres] vagues, sur lesquelles il y a [d'épais] nuages. Ténèbres [entassées] les unes au-dessus des autres. Quand quelqu'un étend la main, il ne la distingue presque pas. Celui que Dieu prive de lumière n'a aucune lumière. » (24.39-40)

21. ô hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous à la piété. 22. C'est Lui qui vous a fait la terre pour lit,

Commentaire : Pour montrer qu'il est Unique, Dieu commence par dire qu'il est le Bienfaiteur des humains, puisqu'il les a créés du néant et les a couverts de Ses bienfaits apparents et cachés, qu'il leur a fait de la terre un lit, c.-à-d. qu'elle est bien solide, bien ferme comme les montagnes, du ciel un toit, qui est une voûte : « Et Nous avons fait du ciel un toit protégé. et cependant ils se détournent de ses merveilles. » (21.32)

22. qui précipite la pluie du ciel vise les nuages chargés de pluie, laquelle donne les différents produits agricoles pour les hommes et pour le bétail.

Commentaire : Sa veut dire que Dieu est le Créateur et le Pourvoyeur qui possède tout. C'est pourquoi il est dit dans la suite : « 22. ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela). ». Donc, Dieu doit être adoré sans aucun associé.

A cet effet, il est rapporté qu'Ibn Mas'ûd -qu’Allah l’agrée- a dit : « J'ai demandé : " Ô Envoyé de Dieu, quel est pour Dieu le péché le plus grave ? C'est, dit-il, que tu donnes à Dieu un égal alors que c'est Lui qui t'a créé. " » En outre, il est rapporté un hadith semblable : Sais-tu quel est le droit de Dieu sur Ses adorateurs ? C’est qu'ils L'adorent sans rien Lui associer.

Selon Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- aux deux parties, les dénégateurs et les hypocrites, Dieu dit Ô hommes! Adorez votre Seigneur. Donc, ils doivent proclamer que Dieu est l'Unique et qu'il les a créés, eux et leurs devanciers.

22. ne Lui cherchez donc pas des égaux

Commentaire : N'associez aucun des égaux qui ne font ni bien ni mal.

22. alors que vous savez.

Commentaire : Il n'y a en dehors de Lui aucun maître qui puisse pourvoir, vous connaissez maintenant que l'appel à Dieu l'Unique apporté par le Prophète est véridique.

22. ne Lui cherchez donc pas des égaux

Commentaire : Abou al-Aliya -qu’Allah l’agrée- dit : « Ne Lui donnez pas des semblables associés. »

22. ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez.

Commentaire : Mujâhid -qu’Allah l’agrée- dit : « Vous savez qu'il est l'Unique, dans la Torah et l'Evangile. »

Selon al-Hârith, le Prophète a dit : Dieu, le Puissant et Transcendant, ordonna à Yahya b. Zakariya de se conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d'Israël de s'y conformer. Peu s'en faut que Yahya retardât la chose. Alors le Christ lui dit : " Tu as reçu ordre de te conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d'Israël de s'y conformer. Ou tu les transmets ou c'est moi qui les transmets ? - Ô frère, répondit Yahya, je crains, si tu me devances, que je subisse châtiment ou que je ne sois rabaissé. " Ainsi, Yahya b. Zakariya rassembla les Fils d'Israël dans le Temple de Jérusalem, si bien que ce dernier se remplit. Il s'assit sur une tribune, louangea Dieu puis dit : " Dieu m'a ordonné de me conformer à cinq mots et de vous ordonner de vous y conformer :
Le premier est adorez Dieu sans rien Lui associer, c'est à la semblance de celle de qui achète un esclave, de sa propre fortune, en papier ou en or. Cet esclave commence à travailler mais verse le produit à un autre que son seigneur. Qui d'entre vous se réjouit que son esclave soit ainsi ? Dieu vous a créés et vous attribue de Ses bienfaits; adorez-Le donc sans rien Lui associer.
Il vous ordonne la prière : Dieu dirige Sa face vers la face de Son adorateur, tant que celui-ci ne tourne pas la tête. Alors, quand vous priez, ne tournez pas la tête.
Il vous ordonne Je jeûne : c'est à la semblance de celle de qui a une bourse de musc dans le turban, tout le monde trouve (bon) la senteur du musc, cependant, pour Dieu, la bouche (l'haleine) du jeûneur est plus bonne que la senteur du musc.
Il vous ordonne l'aumône : c'est à la semblance de celle de qui est capturé par l'ennemi, ils lui ligotent les mains au cou et l'avancent pour le frapper au cou, alors il leur demande s'ils acceptent qu'il se rachète par le rançonnement. Après quoi, il se met à payer la rançon avec le peu et le prou, jusqu'à l'acquisition de sa liberté.
En outre, Ilvous ordonne de rappeler beaucoup Dieu : c'est à la semblance de celle de qui est poursuivi par l'ennemi, il s'enfuit dans un fort et s'y retranche. L'homme est plus immunisé contre le diable s'il rappelle Dieu. "

C'est dire que ce verset témoigne sur l'importance de vouer l'adoration à Dieu l'Unique. En effet, si l'on médite sur les êtres existants on mesurera peut-être l'omnipotence et la sagesse du Créateur. A cette question, par exemple : "Qu'est-ce qui prouve l'existence du Maître (des univers) ?", un Bédouin répondait : "Transcendance à Lui ! le crottin est la preuve du chameau, la trace des pieds est la preuve de la marche. Alors ! un ciel plein de constellations, une terre pleine de vallées, des mers remplies de vagues, tout cela ne témoigne-t-il pas de l'existence du Subtil, de l'Informé ?" Selon ar-Râzy, l'imam Mâlik ayant été interrogé par ar-Rachîd sur le même sujet, il donna pour preuves (de l'existence de Dieu) les langues différentes, les sons variés, les nuances des tons. Abou Hanîfa a aussi été interrogé par des Mazdéens sur le même thème, et il a répondu ainsi : "Epargnez-moi un moment, parce que je suis en train de réfléchir sur un sujet qui m'a été communiqué. On m'a dit qu'il existait un navire croulant de différentes marchandises mais n'ayant personne à son bord pour le garder ou le conduire. Il va et vient tout seul, pourfend les énormes vagues, circule où il veut, sans la conduite de personne... Cela ne peut être dit par quelqu'un raisonnable ! Malheur à vous ! reprit-il alors, ces êtres existant dans le mor supérieur et le monde inférieur (...) n'ont-ils pas leur Artisan ?" Surpris pai réponse, ces Mazdéens-là se convertirent à l'Islam. A une question semblable, ach-Châfi'y répondit ainsi : "Ceci est une feuille de mûrier qui a un seul goût. On la mange : le ver en donne de la soie, l'abeille en donne du miel, la brebis, la vache, les bestiaux en donnent de la crotte... Pourtant c'es la même chose." Quant à Ibn Hanbal, il répondit ainsi : "Là, une muraille impénétrable, lisse, qui n'a ni porte ni la moindre ouverture, à l'apparence d'argent blanc et à l'intérieur d'or soyeux. Etant ainsi, voilà que se fissure son mur qui laisse sortir un animal qui entend et qui voit, un animal de belle forme et à la voie admirable." Cet animal dont parlait l'imam est évidemment le poussin. D'autres exégètes : Qui regarde la voûte céleste et médite sur ses galaxies, leur hauteur, leur immensité, leurs étoiles, petites ou non, immobiles ou non, et observe comment chacune d'elles circule avec cet immense sidéral, en effectuant sa révolution jour et nuit, à une vitesse propre à elle, et regarde ces mers qui entourent le continent de tous côtés, les montagnes enracinées dans la terre pour que ses habitants s'y fixent et y habitent, en dépit de leurs différences de forme et de couleur (...), les rivières qui vagabondent d'un pays à un autre au bénéfice (des hommes, la variété des animaux et des plantes dans une (parfaite) union de la terre et de l'eau; qui médite sur tout cela, verra que c'est l'œuvre de l'Artisan Omnipotent, Sage, Subtil, Tout miséricorde, Bienfaiteur envers Sa création.
Après Sa confirmation qu'il n'est de dieu que Lui, Dieu confirme là la prophétie dans Son discours adressé aux dénégateurs.

23. Si vous doutez de ce que Nous faisons descendre sur Notre serviteur

Commentaire : Si vous doutez de ce que Nous révélons; Prophète Muhammad -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, produisez une sourate semblable à ce qu'il apporte, si vo prétendez que cela vient de quelqu'un d'autre que Dieu, et en cela, demandez l'ai de qui vous voulez : ainsi vous êtes prévenus, vous ne pourrez rien à cela.

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit : « Vos témoins1' signifie "vos appuis" : autrement dit, appelez v dieux à l'aide, pour qu'ils vous pourvoient et vous soutiennent. Dieu leur lança même défi, lorsque le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- était à la Mecque : dis : « Amenez donc de devi Dieu une Ecriture plus propre que ces deux-ci à guider, et suivez-la; pour autant que vous soyez véridiques. »; « Dis : "Si les hommes et les djinns s'unissaient pour produire un semblable à ce Coran, ils y échoueraient, même en se soutenant les uns les autres. »

[...]

190. Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs.

Commentaire : C'est le premier verset concernant le combat qui fut révélé à Medine, car l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- combattait ceux qui lui déclaraient la guerre et cessait toute hostilité avec ceux qui voulaient la paix, jusqu'à ce que la sourate At Tawbah (sourate 9) fut révélée.

[...]

216. Le combat vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.

Commentaire : Selon ce verset le Jihad -le combat dans la voie d‘Allah est devenu une obligation pour tout fidèle afin de repousser l'agression de ceux qui veulent combattre l'Islam. Tout homme qui y avait déjà pris part ou non devra le faire en portant aide, secourir et même de répondre à l'appel quand il sera appelé. Sans doute les hommes ont en général une aversion pour le combat car on s'expose à être tué ou blessé en supportant les peines du voyage et l'affrontement de l'ennemi. Mais Allah devine ce que les hommes pensent en leur disant: «... il vous arrive de détester ce qui vous convient » étant donné qu'après le combat, il en résulte: la victoire sur l'ennemi, l'acquisition du butin, des captifs et d'autres, et la conquête des pays ennemis. Par contre, il se peut qu'on aime une chose qui n'engendre que le malheur comme le fait de renoncer au combat et par la suite on sera vaincu et dominé par un ennemi à qui on doit se soumettre. Allah I termine le verset en faisant connaître aux hommes qu'il sait mieux qu'eux leur intérêt dans la vie présente et dans la vie future, ce qui leur convient afin de rester dans le chemin droit.

[...]

255. Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même “al-Qayyum”. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône “Kursiy” déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. .

Ce verset se compose de dix phrases arabes complètes :
 
1) Allah ! Point de divinité à part Lui

Commentaire : Il s’agit d’une information qu’Allah est l’Unique divinité pour toutes les créatures.

2) Le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même « Al-Qayyûm »

Commentaire : C’est-à-dire Celui qui tire Sa vie de Lui-même, Qui ne meurt point et sur Qui dépendent toutes les créatures. Tous les êtres ont besoin de Lui et Il n’a pas besoin d’eux. Rien ne subsiste sans Lui. Allah dit : « Et parmi Ses signes le ciel et la terre sont maintenus par Son ordre ».

3) Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent

Commentaire : C’est-à-dire que rien ne Lui manque, Il n’est pas sujet au sommeil, à l’inconscience ou à l’ignorance à l’égard de Ses créatures. Il est plutôt conscient et contrôle tout ce qu’une âme gagne. Il témoigne de toute chose, rien n’échappe à Son Omnipotence et aucun secret ne peut se dissimuler à Son savoir. Ce qui fait de Lui Celui qui subsiste par Lui-même est le fait qu’Il ne succombe jamais à la somnolence et au sommeil. Par conséquent, Allah dit : « ne Le saissisent » ce qui signifie qu’Il n’est pas pris par la somnolence et le sommeil. « Ni sommeil » car il est plus fort que la somnolence.

Abû Mûssâ -qu’Allah l’agrée- dit : Dans un sermon, le Messager d’Allah - صلى الله عليه و سلم - dit en quatre mots qu’Allah : « Ne dort jamais, Sa Majesté ne peut subir le sommeil, Il fait descendre et monter la balance, les actes de la nuit avant ceux du jour. Son voile est une lumière ou un feu, si le voile est levé, les rayons de Son visage brûleraient les créatures que Sa vue touche. »
 
4) A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre.  

Commentaire : Il nous informe ici qu’Il est le Souverain de Ss serviteurs qui forment une partie de Sa Royauté et qui sont sous Son pouvoir et Son autorité. Allah dit à cet effet : « Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront auprès du Tout Miséricordieux, (sans exception), en serviteurs. Il les a certes dénombrés et bien comptés. Et au Jour de la Résurrection, chacun d’eux se rendra seul auprès de Lui. »
 
5) Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ?

Commentaire : Ce sens est similaire a celui du verset dans lequel Allah dit : « Et que d’Anges dans les cieux dont l’intercession ne sert à rien, sinon qu’après qu’Allah l’aura permis, en faveur de qui Il veut et qu’Il agrée. » et aussi : « Et ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux qu’Il a agrées. » Ceci traduit la Grandeur et la Majesté d’Allah, personne n’ose intercéder pour quelqu’un sans Sa permission de faire autant. Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- « Je viens au-dessous du Trône et je me prosterne, Il me laisse tant qu’Il veut avant de me dire : Lève ta tête, parle et tu seras entendu, intercède et ton intercession sera acceptée. Puis, Il m’accordera une proportion que je fais entrer au Paradis. »
 
6) Il connaît leur passé et leur futur

Commentaire : Ceci est une preuve que le Savoir d’Allah contourne toutes les créatures, leur passé, leur présent et leur futur. Allah dit par ailleurs au sujet des Anges : « Nous ne descendons que sur ordre de ton Seigneur. A Lui tout ce qui devant nous, tout ce qui est derrière nous et tout ce qui est entre les deux. Ton Seigneur n’oublie rien. »

7) Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut

Commentaire : C’est-à-dire que personne n peut acquérir une partie du savoir divin hormis ce qu’Allah autorise. Il est aussi possible que cette phrase signifie que les créatures ne savent rien en ce qui concerne les attributs et les qualités d’Allah sauf ce qu’Il permet. Il dit à ce propos : « Alors qu’eux-mêmes ne Le cernent pas de leur science »
 
8) Son Kursî déborde les cieux et la terre.

Commentaire : Dans son exégèse, Wakia rapporta qu’Ibn ‘Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit que le Kursî est l’emplacement des pieds et que personne ne peut estimer le Trône a sa juste valeur.

Al-Hakîm rapporta aussi ce récit dans son ‘Mustadrak’ et l’attribua à Ibn ‘Abbâs qui l’attribua pour sa part au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- Il le qualifia d’authentique a condition qu’Al-Bukhârî et Muslim le confirment, mais ces derniers ne le rapportèrent pas dans leurs recueils.
Adh-Dhahâk rapporta qu’Ibn ‘Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit : « Si les sept cieux et les sept terres étaient aplanis et mis cote à côté, leur dimension ne représentera qu’un anneau dans le désert en comparaison avec le Kursî. »

Abû Bakr ibn Mardawayh rapporta qu’Abû Dharr Al-Ghifâri -qu’Allah l’agrée- s’enquit auprès du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- sur le Kursî. Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- lui dit : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, les sept cieux et les sept terres ne sont qu’un anneau jeté dans le désert en comparaison avec le Kursî ; les mérites du Trône sur le Kursî sont ceux du désert sur l’année. ».
 
9) Dont la garde ne Lui coûte aucune peine

Commentaire : C’est-à-dire que la préservation des cieux et de la terre et ce qui se trouve entre eux ne constitue pas une charge pour Lui. Au contraire, la protection de la création est une tache facile pour Allah, car Allah est Le Pourvoyeur de la subsistance a toutes Ses créatures et le Surveillant de toute chose, rien n’échappe a Son savoir et rien ne constitue un secret pour Son Omnipotence. Tout est insignifiant et modeste devant Lui et tout dépend totalement de Lui. Il ne dépend de rien et c’es Lui qui mérite toutes les louanges, c’est Lui qui fait toute chose selon Sa volonté absolue. Il ne répond a personne dans ce qu’Il fait et toutes les créatures répondent à Lui. Tout est soumis à Son Pouvoir suprême et Sa conscience universelle. Il est le Très-Haut, Le Grand et il n’y a nulle divinité en dehors de Lui, Il est le Seigneur Unique.
 
10) Et Il est le Très-Haut, Le Très Grand

Commentaire : Ces versets et d’autres qui comportent les même sens ainsi que les Hadîth sahîh doivent être traités de la même manière dont les traitèrent ceux de la première génération du Salaf, c’est-à-dire qu’il faut les accepter sans comparaison ni similitude.

[...]

284. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Que vous publiiez ce que vous avez en l'âme ou que vous le cachiez, Dieu vous en demandera compte. Il pardonnera à qui Il veut et châtiera qui Il veut--Dieu est omnipotent.

Commentaire : Dieu est, informe-t-Il, Le Seigneur de la terre et des cieux, Le Connaissant de tout ce qui existe, qu'il soit apparent ou caché, grand ou infime. Il jugera Ses créés, nous dit-il aussi, pour tout ce qu'ils ont fait et pour tout ce qu'ils ont caché au fond de leur cœur.

Ce verset est comme : « Que vous cachiez ce qu'il y a dans vos poitrines ou que vous le publiiez, Dieu le connaît ; Lui ... sait l'arcane (Mystères, secrets) et ce qui est encore plus caché. »

Cependant, il contient une information de plus, c'est celle de la demande des comptes. Après la descente de ce verset, les compagnons du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- eurent peur de lui et du Jugement de Dieu, car ils savaient qu'ils feraient des actions bonnes et des actions moins bonnes.

Abu Hurayra -qu’Allah l’agrée- a dit : « Après la révélation de ce verset, les compagnons trouvèrent cela pénible pour eux. Ils allèrent alors trouver le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et lui dirent : « O Envoyé de Dieu, nous avons été chargés d'accomplir des actions que nous pouvons faire : la prière, le jeûne, le combat, l'aumône. Mais ce verset qui est descendu sur toi, nous n'en sommes pas capables. »

Il -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit : « Vous voulez dire comme avaient dit vos devanciers les gens du livre : " Nous avons entendu, nous désobéissons ? " Dites plutôt : « Nous avons entendu, nous obéissons ! Nous implorons Ton Pardon, Notre Maître ! Vers Toi est La Déstination ! » »

Les compagnons reprirent en effet cela, si bien que leurs langues l'apprivoisèrent.

Alors Dieu fit descendre : « 285. L'Envoyé a cru en ce qui sur lui est descendu de Son Maître, ainsi que les croyants. Tous ont cru en Dieu, en Ses Anges, en Ses Ecritures et en Ses Envoyés. Nous ne faisons aucune différence entre Ses Envoyés. Ils ont dit : " Nous avons entendu ! Nous obéissons ! Nous implorons Ton Pardon, notre Maître ! Vers Toi est La Déstination ! ».

Quand les compagnons du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- eurent dit cela, Dieu abrogea ce verset en faisant descendre : « 286. Dieu n'impose à une âme que selon sa capacité. En sa faveur ce qu'elle aura acquis, à sa charge ce qu'elle aura commis... »

Il est rapporté que le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Dieu a dit : Si mon adorateur a une intention de faire une malfaisance, ne la lui inscrivez pas. S'il la fait, insrivez-la-lui comme telle. S'il a une intention de faire une bienfaisance et qu'il ne la fait pas, inscrivez-la-lui comme telle. S'il l'a fait inscrivez-la-lui comme dix. »; Si un musulman fait bonne conduite de son Islam, pour chaque bienfaisance accomplie par lui, il aura inscrites en sa faveur de dix équivalentes jusqu'à sept cent. Tandis que chaque malfaisance s'inscrit comme telle.

285. L'Envoyé a cru en ce qui sur lui est descendu de Son Maître, ainsi que les croyants

Commentaire : Est une information de la part de Dieu affirmant que le prophète et les croyants ont vraiment cru.

285. Tous ont cru en Dieu, en Ses Anges, en Ses Ecritures et en Ses Envoyés. Nous ne faisons aucune différence entre Ses Envoyés

Commentaire : Atteste en tant qu'information de la foi de tous les croyants en Dieu l'Unique et en toutes Ses Révélations et sur tous Ses Envoyés.

Ibn Jarîr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : Après la descente de : « 285. L'Envoyé a cru en ce qui sur lui est descendu de Son Maître...Vers toi est La Déstination, »

Gabriel -‘aleyhi salam- dit au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-: « Dieu a excellé en éloge pour toi et ta communauté. Demande donc : On t'attribuera ! ».

Alors le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- demanda : « 286. Dieu n'impose à une âme que selon sa capacité » jusqu'à la fin du verset. C'est cette parole qui abrogea : « Que vous publiiez ce que vous avez en l'âme ou que vous le cachiez, Dieu vous en demandera compte. »


286. En sa faveur ce qu'elle aura acquis, à sa charge ce qu'elle aura commis

Commentaire : Concerne les actions de bienfaisances ou de malfaisances entrant dans le cadre des prescriptions et des proscriptions.

286. Notre Maître, ne nous en veuille pas de nos omissions, non plus que de nos erreurs

Commentaire : Ne nous tiens pas rigueur, si nous faillissons par mégarde à nos obligations ou si nous commettons quelque chose d'illicite, ou si nous nous trompons par inculture dans nos actions.

286. Notre Maître, ne nous fais pas porter un faix aussi lourd qu'à nos devancier

Commentaire : Ne nous charge pas d'actions pénibles, même si elles nous sont supportables, comme celles que Tu as instituées aux communautés qui nous ont devancés.

286. Notre Maître, ne nous fais pas porter plus que nous ne pouvons

Commentaire : Ne nous charge pas de choses lourdes, de malheurs ou d'épreuves.

286.  Passe sur nos fautes, Pardonne-nous, aie de nous miséricorde

Commentaire : Passe sur nos manquements, nos carences, nos faux pas que nous avons commis à Ton égard, accorde nous Ton Pardon pour ce qui existe entre nous et les autres hommes, et ne leur découvre pas nos défauts et nos mauvaises actions, couvre-nous de Ta Miséricorde pour notre devenir, et ne nous fais pas tomber dans un autre péché. « Car Tu Est Notre Patron » (notre Maître et notre Partisan qui nous soutient et nous appuie).

286.  Accorde-nous la victoire sur le peuple du déni

Commentaire : Accorde nous la victoire sur ceux qui ne reconnaissent pas Ta Religion, l'Envoyé, nient Ton Unicité et adorent des idoles.


Sourate 3 : La famille d'Imran [Ali 'Imran]

1. Alif, Lam, Mim. 2. Allah ! Pas de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même “al-Qayyum” .

Commentaire : Nous avons déjà traité du sujet du Alîf Lâm Mîm (cf. S.II, v.1) et aussi du nom de Dieu dans le verset du Siège (v.255). La suite des versets

3. Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité,

Commentaire : Ô Muhammad, dit Dieu, Nous avons fait descendre sur toi le Coran, sans le moindre atome de doute. C'est Nous qui l'avons fait descendre selon Notre connaissance, les anges étant des témoins. D'ailleurs, Mon témoignage est suffisant.

3. confirmant les Livres descendus avant lui. Et Il fit descendre la Thora et l'évangile

Commentaire : Le Coran descendu sur le Prophète  est venu pour confirmer toutes les Ecritures antérieures qui ont dans leur unanimité fait l'annonce du dernier Prophète, celui de l'Islam. Comme Dieu a fait descendre le Coran sur Muhammad, Il a auparavant fait descendre la Torah sur Moïse fils de 'Imrân et l'Evangile sur Jésus fils de Marie

4. auparavant, en tant que guide pour les gens. Et Il a fait descendre le Discernement.

Commentaire : Il avait révélé ces deux Ecritures en leurs époques, en tant que guidance pour les hommes. Il avait également révélé le Discernement qui discerne le Vrai du faux, la rectitude de l'errance, au moyen de preuves incontestables et de signes éclatants.

Qatâda et ar-Rabî' -qu’Allah les agrée- disent : « Le Discernement » c'est le Coran » ; D’autre disent c'est la Torah.

Ibn Jarîr penche pour l'avis disant que le Discernement est la source, puisque le Coran comme la Torah sont nommément cités dans ce verset.

4... Ceux qui ne croient pas aux Révélations d'Allah auront, certes, un dur châtiment ! Et, Allah est Puissant, Détenteur du pouvoir de punir.

Commentaire : La fin du v.4 promet un châtiment sévère eux qui n'accordent pas créance aux signes de Dieu, d'autant que Sa puissance et Sa royauté sont sans bornes. Sa vengeance sera dirigée sur ceux-même qui ont opposé dernies signes, contredit Ses envoyés.

[...]

139. Ne vous laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais croyants. 140. "Si une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi l’ennemi. Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens, afin qu’Allah reconnaisse ceux qui ont cru, et qu’Il choisisse parmi vous des martyrs - et Allah n’aime pas les injustes ; 141. et afin qu’Allah purifie ceux qui ont cru, et anéantisse les mécréants. ! 142. Comptez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne distingue parmi vous ceux qui luttent et qui sont endurants? 143. (Bien sûr, vous souhaitiez la mort avant de la rencontrer. Or vous l’avez vue, certes, tandis que vous regardiez

Commentaire : Après les tristes événements qui eurent lieu à la bataille de Ouhod et la mort de soixante-dix musulmans. Allah s'adresse aux fidèles rappelant que de pareilles épreuves avaient touché des peuples avant eux qui, cependant, avaient suivi honnêtement leurs Prophètes, mais à la fin ils avaient emporté la victoire sur les incrédules qui traitaient les signes d’Allah de mensonge.

« C'est un avertissement pour les hommes ». Il s'agit du Coran qui contient les enseignements clairs, la bonne Direction et des exhortations pour ceux qui ont la foi et appliquent la loi divine.

Puis, pour réconforter les fidèles après cette défaite, Allah leur dit : « Ne vous laissez pas abattre ». Ne perdez pas courage ! « Ne vous lamentez pas, et vous aurez le dessus si vous avez la foi ». Vous serez certes victorieux à la fin si vous êtes des croyants.

« Si une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi l’ennemi ».

Car des blessures et des morts ont accablés vos ennemis non loin de vous dans d'autres combats : « Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens ». C’est à dire que la guerre a des alternatives et cela dépend toujours de la sagesse d’Allah afin qu'Il reconnaisse ceux qui croient, qui sont constants, et qui sont martyrs dans Sa voie rien que pour obtenir Sa satisfaction, car II n'aime pas les injustes.

« ... et d'anéantir les incrédules ». Qui, une fois victorieux, ne tarderont pas à opprimer et semer la corruption, un tel comportement ne provoquera que leur perte et leur anéantissement.
Puis Allah fait connaître aux hommes par Sa sagesse qu'Il les mettra à l'épreuve pour distinguer ceux qui sont fidèles et constants :

« Comptez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne distingue parmi vous ceux qui luttent et qui sont endurants? »

Il affirme cela dans d'autres versets quand II a dit: « Espérez-vous entrer au Paradis sans passer par les épreuves qu'ont subies vos prédécesseurs? La privation et les maladies ne les épargnèrent pas. Et ils furent ébranlés... » Et :

« Les hommes pensent-ils qu'on les laissera dire: «Nous croyons» sans les éprouver? »

Il rappelle aux fidèles leurs souhaits : « Vous souhaitiez la mort avant de la voir face à face. Maintenant vous l'avez vue. Vous l'avez bien vue »
C’est à dire avant ce jour-là -le jour de Ouhod-vous souhaitiez rencontrer l'ennemi avec empressement désirant l'affronter afin de manifester votre constance, voilà maintenant ce que vous aviez tant souhaité, allez-y et combattez.

L'Envoyé d'Allah -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit dans un hadith authentique: « Ne souhaitez pas la rencontre de l'ennemi, plutôt demandez à Allah de vous accorder le pardon et la bonne santé. Mais si vous le rencontrez, soyez constants et sachez que le Paradis est sous l'ombre des sabres. » (Rapporté par Boukhari et Mouslim).

[...]

169. Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus ; 170 et joyeux de la faveur qu’Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. 171. Ils sont ravis d’un bienfait d’Allah et d’une faveur, et du fait qu’Allah ne laisse pas perdre la récompense des croyants. 172. Ceux qui, quoique atteints de blessure, répondirent à l’appel d’Allah et du Messager, il y aura une énorme récompense pour ceux d’entre eux qui ont agi en bien et pratiqué la piété. 173. certes ceux auxquels l’on disait: "Les gens se sont rassemblés contre vous; craignez-les" - cela accrut leur foi - et ils dirent: "Allah nous suffit; Il est notre meilleur garant".

Commentaire : Allah fait connaître aux hommes que les martyrs, s'ils sont morts dans ce bas monde, leurs âmes sont vivantes dans la demeure de la stabilité Au sujet des hommes que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- avait envoyé aux habitants de « Bir-Ma'ouna » Anas Ibn Malek -qu’Allah l’agrée- raconte: « Je ne connais pas si leur nombre était quarante ou soixante- dix, l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- les a envoyés a « Bir-Maouna » (le puits Maouna) qui appartenait à Amer Ben Toufaïl Al- Ja'far. Ces gens-là, qui étaient des compagnons de l'Envoyé d'Allah -qu'Allah le bénisse et le salue-, campèrent dans une grotte qui surplombe le puits. Certains dirent aux autres: « Qui de vous est prêt pour communiquer le message du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- aux habitants de cet endroit? » Abou Milhan AI-Ansari se leva et dit: « Moi. »
Il sortit de la grotte et se dirigea vers les demeures et, arrivé tout près d'elles, il s'écria: « O habitants de Bir Maouna, je suis l'émissaire de l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- j'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Allah et que Mouhammad est Son serviteur et Son Envoyé. Croyez en Allah et en Son Prophète » Un homme apparut du côté d'une maison et lui jeta une lance qui perça son flanc et sortit de l'autre. Abou Milhan dit alors: « J'ai réussi, je jure par le Seigneur de la Ka'ba ». Les habitants de ce lieu suivirent les traces d'Abou Milhan jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à la grotte et Amer Ben AI-Toufa'il tua les compagnons d'Abou Milhan. »

Au sujet de ces fidèles qui ont été massacres Anas Ben Malek a dit que des versets du Coran furent descendus, dont le sens est le suivant: « Faites connaître à nos concitoyens que nous avons rencontré notre Seigneur, II est satisfait de nous et nous sommes satisfaits de Lui. Les fidèles avaient lu et récité longtemps ce verset, puis il fut abrogé et substitué par celui-ci: « Ne croyez pas que ceux qui ont été tués au service d'Allah soient morts. Non, ils sont vivants. Ils sont auprès d'Allah qui pourvoit à tous leurs besoins. » Mouslim a mentionné dans son Sahih que Masrouq demanda à Abdullah -qu'Allah soit satisfait d’eux- de lui interpréter ce verset: « Ne croyez pas que ceux qui ont été tués au service d'Allah... » Il lui répondit: « Nous avons déjà posé la même question à l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et il nous dit: «Leurs âmes sont dans les gésiers d'oiseaux verts qui ont des abris comme des lanternes suspendues au Trône. Ils parcourent le Paradis à leur gré puis reviennent le soir pour s'abriter dans ces lanternes. Allah les observe et leur demande: «Désirez-vous quelque chose? » Ils lui répondent: «O Seigneur, quelle chose désirons-nous encore alors que nous parcourons dans tous les coins du Paradis?. Mais, voyant que Allah ne les laisse pas sans Lui demander quelque chose, ils Lui disent: «O Seigneur, nous désirons être ramenés à la vie et retournés au bas monde afin d'être tué de nouveau dans Ta voie». Lorsque Allah constate qu'ils n'ont besoin de rien. II les laisse tranquilles» (rapporté par Mouslim)

Jaber -qu'Allah soit satisfait de lui- raconte: « L'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- me dit: «Sais-tu que Allah a ramené ton père à la vie et lui dit: «Demande-moi ce que tu veux» II Lui répondit: «Rends-moi à la vie pour que je sois tué encore une fois dans Ton chemin» Allah lui répondit:«J'ai décrété que-les martyrs- ne reviendront plus au bas monde. »

Jaber -qu'Allah soit satisfait de lui- raconte aussi: « Lorsque mon père fut tué, je le pleurai en découvrant son visage. Les compagnons m'interdisaient mais le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- ne le faisait pas, il me dit: «Ne le pleure pas car les anges ne cessèrent de l'envelopper de leurs ailes jusqu'à ce que son âme fut élevée au ciel. »

Les rapporteurs des hadiths ont relaté plusieurs versions concernant le père de Jaber et les autres martyrs et qui, d'ailleurs, ne diffèrent l'un de l'autre que dans les petits détails. Ce qu'il faut retenir consiste à savoir que Allah honore le martyr et lui accorde un grand mérite. Son âme parcourt le Paradis, se délecte à cueillir de ses fruits, jouit de la plus haute considération divine et voit ce que Allah a préparé aux croyants. Selon un hadith:  « L'âme du croyant prendra la forme d'un oiseau au Paradis. Quant aux âmes des martyrs, elles sont dans des gésiers d'oiseaux verts, et la différence entre les deux, est que ces dernières s'envolent et parcourent là où elles voudront. « Heureux des bienfaits qu'Allah leur a distribués... » Jusqu'à la fin du verset: signifie que les martyrs qui sont tués en combattant dans le sentier d’Allah seront pourvus de toutes sortes de bienfaits et de la grâce magnifique du Seigneur, vivront dans un grand bonheur, se réjouiront parce qu'ils constatent que ceux qui viendront après eux n'éprouveront aucune crainte ni chagrin, et ils ne regretteront rien de ce qu'ils ont laissé dans le bas monde.

« Les fidèles qui ont répondu à l'appel d'Allah et du Prophète, bien que l'adversité les ait frappés ». Ce verset fut révélé à la suite de la bataille de « Hamra AI-Assad », car en ce jour-là, après que les polythéistes avaient accablé les fidèles de quelques pertes (Ohoud), ils retournèrent vers leur pays mais, chemin faisant ils regrettèrent de n'avoir pas conquis Médine pour mettre fin à la propagation de l'Islam. Ayant eu vent de cet événement, l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- demanda aux musulmans de s'élancer à leur poursuite pour les effrayer et leur montrer qu'ils sont encore très forts. Parmi les fidèles qui n’ont pas pris part à la bataille de Ouhod, seul Jaber Ben Abdullah était autorisé à joindre les hommes qui poursuivaient les polythéistes, comme nous allons le relater plus loin.

Ikrima -qu’Allah l’agrée-, de sa part, raconte « Après la bataille de Ouhod et le retour des polythéistes à leur pays, leurs concitoyens leur dirent: «Vous avez mal agi car vous n'avez pas tué Mouhammad -salla Allahou ‘alayhi wa salam-ni avez fait des captives parmi les musulmanes. Retournez » Ayant eu vent de ces propos, l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, envoya les fidèles à la poursuite des polythéistes. Arrivés à Hamra AI-Assad, ils ne trouvèrent personne car les infidèles avaient dit: «Nous reviendrons l'année prochaine pour attaquer les musulmans». A la suite de cet événement qui a été compté en tant qu'expédition, Allah révéla ce verset : « Les fidèles qui ont répondu à l'appel d'Allah et du Prophète... »

Ibn Ishaq rapporte que Abou As-Saëb l'affranchi de 'Aicha Bent Othman a raconté: « Parmi ceux qui ont pris part à la bataille de Ouhod avec l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- un homme a dit: «Mon frère et moi prîmes part à la bataille de Ouhod et fûmes tous deux blessés. Entendant l'appel du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- pour aller à la poursuite des impies, je dis à mon frère: « Allons-nous rater une expédition que nous devons accomplir en compagnie de l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, non par Allah,» à savoir que nous n'avions aucune monture pour la monter; et chacun de nous éprouvait la douleur de ses blessures. Comme les miennes étaient moins graves, je dus porter mon frère sur mon dos à chaque fois que je pouvais le faire jusqu'à notre arrivée à l'endroit désigné.

AI-Hassan AI-Basri -qu’Allah lui fasse miséricorde-, en commentant ce verset: « Les fidèles qui ont répondu à l'appel d'Allah et de Son Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- » a dit: «Après qu'Abou Soufian et ses compagnons avaient infligé aux musulmans de certaines pertes et retournèrent à leur pays, l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit aux fidèles: « Abou Soufian s'est retourné et Allah a jeté la frayeur dans son cœur. Qui se porte volontaire pour l'attaquer ? » Lui, Abou Bakr, Omar, Othman, Ali et une foule des compagnons se mirent alors à la poursuite d'Abou Soufian. Etant informé de cette contre attaque, Abou Soufian rencontra une caravane et dit aux commerçants:

« Repoussez Mouhammad et vous recevrez telle et telle chose, dites-lui que j'ai préparé une grande armée et j'irai à leur rencontre  ». Les commerçants transmirent le message à l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- qui leur répondit: « Allah nous suffit, c'est le meilleur protecteur » et c'est à cette occasion que ce verset fut révélé.

Ibn Abbas -qu’Allah l’agrée- a dit que lorsque Abraham fut jeté au feu, il s'écria: « Allah nous surfit, c'est le meilleur protecteur », ainsi Mouhammad -salla Allahou ‘alayhi wa salam- l'a déclaré quand on lui dit « les gens ont sûrement réuni leurs forces contre vous, craignez-les » Alors la foi des croyants augmentait et ils ne mettaient leur confiance qu'en Allah.

Il a été rapporté dans un hadith: «Lorsque vous vous trouvez dans une situation difficile et dans la gêne, dites: «Allah nous suffit, c'est le meilleur protecteur».

« Ces mauvaises nouvelles, c'est l’œuvre de Satan, qui toujours fait entrevoir ses dangers à ses adeptes» c'est à dire que le démon effraye les gens par ses suppôts et qu'ils sont si puissants et peuvent leur nuire mais Allah dit aux croyants, en répondant aux agissements de Satan:

« Ne vous laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais croyants. » Donc les fidèles ne doivent se fier qu’à Allah et ne rechercher un refuge qu'auprès de Lui car c'est Lui qui leur suffit et leur accorde la victoire, comme II le montre dans un autre verset: « Allah ne suffit-Il pas à Son esclave [comme soutien]? Et ils te font peur avec ce qui est en dehors de Lui. Et quiconque Allah égare n’à point de guide. » Allah rassure Ses serviteurs croyants et les exhorte à ne prendre aucun protecteur en dehors de Lui, en mettant toute leur confiance en Lui, II leur accordera la réussite et la victoire. Plusieurs versets affirment cela dont nous citons à titre d'exemples ces quelques-versets.


Sourate 4 : Les femmes [an Nissa]

60. N’as-tu pas vu ceux qui prétendent croire en ce qui t’a été révélé et ce qui fut révélé avant toi, ils veulent recourir au jugement du Tâghoût alors que c’est en lui qu’on leur a ordonné de ne pas croire ! Mais Satan veut les égarer loin dans l’égarement.

Commentaire : C’est un réprimande de la part d’Allah envers celui qui prétend avoir foi en ce qu’Allah a révélé à Son messager et aux autres prophètes d’avant lui, et en même temps veut prendre un autre juge, lors de ses disputes, que le Livre d’Allah et la Sounnah du messager -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, comme cela fut mentionné dans la cause de la révélation du verset : Il fut révélé sur une dispute entre un homme des Ansar et un juif. Le juif disait « Entre toi et moi (tranchera) Mouhammad ! » et l’autre dit « entre toi et moi (tranchera) Ka’b Ibn Al Achraf ». Il fut aussi dit qu’un groupe d’hypocrites qui faisaient semblant d’être musulmans voulurent prendre pour juge les juges païens, et d’autres choses furent dites. Mais le verset est plus général que cela : il blâme quiconque se détourne du Coran et de la sounnah, et demande le jugement à d’autres choses fausses, et c’est ça le Tâghoût dont il s’agit ici.

74. Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense. 75. Et qu’avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles: hommes, femmes et enfants qui disent: "Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur" 76. Les croyants combattent dans le sentier d’Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Tâgût. Eh bien, combattez les alliés du Diable, car la ruse du Diable est, certes, faible. 77. N’as-tu pas vu ceux auxquels on dit: "Abstenez-vous de toute mauvaise action, accomplissez la Salât et acquittez la Zakat!" Puis lorsque le combat leur fut prescrit, voilà qu’une partie d’entre eux se mit à craindre les gens comme on craint Allah, ou même d’une crainte plus forte encore, et à dire: " Notre Seigneur ! Pourquoi nous as-Tu prescrit le combat? Pourquoi n’as-Tu pas reporté cela à un peu plus tard?" Dis: "La jouissance d’ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque est pieux. Et on ne vous lésera pas, fût-ce d’un brin de noyau de datte. 78. Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous dans des tours imprenables. Qu’un bien les atteigne, ils disent:"C’est de la part d’Allah." Qu’un mal les atteigne, ils disent: "C’est dû à toi (Muhammad)." Dis: "Tout est d’Allah." Mais qu’ont-ils ces gens, à ne comprendre presque aucune parole?"

Commentaire : Allah exhorte les croyants a combattre pour sa cause et dans Sa voie, comme preuve de leur foi, ceux qui échangent la vie présente contre la vie future. Ceux qui vendent leur foi contre un bien éphémère de ce bas monde manifestant ainsi leur incrédulité et leur obstination. Il annonce ensuite la bonne nouvelle aux fidèles combattants: « A qui combat dans la voie d'Allah, qu'il périsse ou qu'il triomphe, J'accorderai un belle récompense ». A ce propos il est cité dans les deux Sahih d'après Abou Houraira -qu'Allah soit satisfait de lui-, que l'Envoyé d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit: « Allah s'est porté garant du sort de celui qui part pour combattre dans le chemin de Allah, n'ayant d'autre but que le combat dans Son chemin, croyant en Lui et en Ses Envoyés, qu'Il lui garantira de le faire entrer au Paradis où de le rendre à sa demeure qu'il a quittée avec ce qu'il a obtenu comme récompense céleste ou un butin de guerre ». (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
Allah I incite les fidèles à combattre dans Sa voie pour sauver les faibles qui vivaient à La Mecque, hommes, femmes et enfants, qui s'écriaient: « Seigneur, fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont injustes » et L'imploraient de leur accorder un protecteur et un défenseur. A ce propos Abdullah raconte qu'il a entendu Ibn Abbas dire: « Ma mère et moi étions parmi ces faibles ». Puis Allah exhorte aussi les fidèles à combattre, pour Sa cause, les suppôts de Satan, et les pièges de Satan sont vraiment faibles.

Au début de l'ère islamique, les fidèles qui se trouvaient à La Mecque, étaient ordonnés de faire la prière, la zakat, de soulager les pauvres d'entre eux, de pardonner aux polythéistes et d'endurer leurs méfaits. Ils brûlaient de désir de recevoir l'ordre du combat pour se venger de leurs ennemis. Mais la situation était inconvenante pour plusieurs raisons: leur nombre inférieur par rapport à celui des impies, leur présence dans leur ville qui est sacrée et la plus honorée de toutes Ses autres cités du monde. Cet ordre ne leur fut donné que lorsqu'ils émigrèrent à Médine qui devint pour eux un lieu sûr et une demeure de protection, et se trouvant parmi des partisans.

Une fois reçu l'ordre de combattre, ils éprouvèrent une certaine crainte de faire face à l'ennemi et déclarèrent: « Seigneur, pourquoi nous imposes-tu de combattre aujourd'hui? Que n'as-Tu remis au plus tard cette obligation » Ils demandèrent donc à Dieu de reporter à plus tard !e combat dont le résultat ne sera que le meurtre et rendra les enfants orphelins et les femmes veuves': Ce verset est semblable à celui-ci: « Ceux qui ont cru disent: "Ah ! Si une Sourate descendait!" Puis, quand on fait descendre une Sourate explicite et qu’on y mentionne le combat, tu vois ceux qui ont une maladie au cœur te regarder du regard de celui qui s’évanouit devant la mort. Serait bien préférables pour eux, d’obéir à Allah ! » (Sourate 47 Mohammed, 20.)

Ibn Abbas -qu'Allah soit satisfait de lui- rapporte que Abdul Rahman et certains de ses compagnons vinrent trouver le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- à La Mecque et lui dirent: « O Prophète de Dieu, nous étions très puissants du temps de notre polythéisme, et nous voilà faibles et humiliés quand nous sommes devenus croyants. » Il leur répondit: « J'ai été ordonné de pardonner, ne cherchez pas querelle aux impies» Après son émigration à Médine, l'ordre du combat fut prescrit mais les hommes posèrent les armes. Dieu alors dit descendre ce verset: « N'as-tu pas remarqué ces gens à qui on a dit: «Abstenez-vous de toute mauvaise action ». As-Souddy a dit : « On ne leur avait prescrit que la prière et la zakat. Mais ils de mandèrent à Dieu de leur permettre de combattre, et une fois cet ordre fut donné, ils éprouvèrent une crainte de faire face à l'ennemi en redoutant la mort. Mais le Seigneur leur rappelle que la jouissance de la vie présente est précaire, et ils ne seront lésés même d'une pellicule de datte. »

« Où que vous soyez, la mort vous prendra. Fussiez-vous terrés dans des forteresses » C'est à dire: « La mort que vous fuyez vous atteindra, tout comme Dieu le montre dans ce verset : « Chaque âme passera par les affres de la mort ». La mort est donc la fin inévitable et nul ne s'en échappera, qu'il combatte ou non; qu'il soit dans un endroit quelconque ou dans un tour fortifié. « Le bonheur qui l'arrivé vient d'Allah » c'st à dire toute sorte de biens: fruits, récolte, enfants ou autre. Mais «le malheur qui te frappe» s'agit-il d'une sécheresse, une disette ou un manque de récolte ou la mort d'un enfant ou autre « vient de toi » voulant dire à cause de toi parce nous t'avons suivi et adhéré à ta religion. Leur cas est pareil à celui du peuple de Pharaon qu'on trouve dans ce verset: « Ils disaient, lorsqu'un bonheur leur arrivait: «Ceci est pour nous». Mais quand un malheur les frappait, ils rendaient Moïse et ses compagnons responsables de leur sort. » Ainsi c'était le cas des hypocrites qui ont embrassé l'Islam en apparence alors qu'ils le répugnaient. Lorsqu'un malheur les frappait ils prétendaient que c'était parce qu'ils avaient suivi le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-. Par contre s'il leur arrivait un bien ils disaient que cela leur venait de Dieu.

95. Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelque infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d'Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au - dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense; 96.des grades de supériorité de Sa part ainsi qu'un pardon et une miséricorde. Allah est Pardonneur et Miséricordieux".

Commentaire : Al-Boukhari rapporte qu'AI-Bara' a dit : « Lorsque l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- reçut cette révélation, il chargea Zaid pour l'écrire. « Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux » Entendant ce verset, Ibn Oum Maktoum (qui était aveugle) se présenta au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- en lui plaignant de sa cécité. Dieu alors fit révéler: « les malades exceptés ».Al-Boukhari rapporte un autre récit d'après Sahl Ben Sa'd As- Sa'idi qui a dit: « Apercevant Marwan ben AI-Hakam dans la mosquée, j'y entrai pour lui tenir compagnie. Il nous raconta que Zaid Ben Thabet lui a informé que l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- l'a chargé d'écrire ce verset: « Allah ne saurait traiter d'une même façon les croyants... » Au moment où il le transcrivait, Ibn Oum Maktoum arriva et s'écria : Envoyé de Dieu ! Par Dieu, si je pouvais combattre dans la voie de Dieu, je l'aurais fait» à savoir qu'il était aveugle. Dieu alors fit descendre: « les malades exceptés » alors que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- posait sa cuisse sur la mienne de sorte que je craignais qu'elle ne subisse une contusion, à savoir qu'il recevait à ce moment la révélation. »

Ibn Abbas a dit que ce verset fut révélé au sujet des fidèles qui sont sortis le jour de Badr pour combattre et ceux qui sont restés chez eux. Abdullah Ben Jahch et Ibn Oum Maktoum, qui était aveugle, vinrent demander à l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Etant aveugles ô Envoyé de Dieu, sommes nous exempts ? » Dieu aussitôt fit cette révélation. Dieu, promettant à tous ses serviteurs d'excellentes choses, a préféré ceux qui combattent aux non combattants qui ne sont pas excusés pour une difformité quelconque. Pour montrer les mérites des combattants plus que les autres, exceptés les malades, Anas rapporte que l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit: « II y a à Médine des hommes, vous ne parcourez une distance ou traversez une vallée sans qu'ils ne soient avec vous ».Les fidèles s'exclamèrent: « Comment peuvent-ils être avec nous ô Envoyé de Dieu? » Il répliqua: « La maladie seule les retient ». (Rapporté par Boukhari).

« Quoique les promesses d'Allah s'étendent aux uns et aux autres » il s'agit du Paradis et de la plus belle récompense. Ainsi ce verset prouve que le combat dans la voie de Dieu n'est pas une obligation pour chaque personne, il surfit qu'une partie le fasse pour en exempter les autres. Mais Dieu n'octroie pas la même rétribution aux uns et aux autres car « II accordera aux combattants une récompense plus belle qu'à Ses autres serviteurs » en les élevant auprès de Lui de plusieurs degrés, dans les demeures supérieures au Paradis, en leur accordant une absolution de leurs péchés, un honneur et une miséricorde.

Dans un hadith cité dans les deux Sahih. Abou Sa'id AI-Khoudri a rapporté que l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, a dit; « Au Paradis il y a cent degrés que Dieu a préparés pour ceux qui combattent dans Sa voie, la distance qui sépare un degré d'un autre est équivalente à celle qui existe entre le ciel et la terre. » (Rapporté par Boukhari et Mouslim).

140. Dans le Livre, il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les versets (le Coran) d’Allah et qu'on s'en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Allah rassemblera, certes, les hypocrites et les mécréants, tous, dans l’Enfer.

Lorsqu’Il dit : « Dans le Livre, il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les versets (le Coran) d’Allah et qu’on s’en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. […] » ; Cela veut dire que lorsque vous niez les signes d’Allah après qu’ils vous soient parvenus, et lorsque vous leur donnez votre agrément en vous asseyant parmi eux, en un lieu où l’on mécroit dans les signes d’Allah - qu’on s’en moque ou qu’on les critique -, et que vous approuvez cette attitude, vous vous associez à ce qui les caractérise. C’est pour cela que le Très Haut a dit : « […] Sinon, vous serez comme eux […] » dans le péché, ainsi que ce qui est dit dans le hadîth : « Celui qui croit à Allah et au Jour dernier, qu’il ne prenne pas part à une assemblée où circulent des boissons alcoolisées ».

Pour attester ce que ce verset contient d’interdiction de cela, je m’en réfère à ce qu’a dit le Très-Haut dans la sourate des Bestiaux, qui fut révélée à la Mecque : « Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d'eux […] » (S6, v68). Mouqâtil ibn Hayan a dit : « Ce verset de la sourate des Bestiaux a été abrogé. C’est-à-dire que ce verset « […] Sinon, vous serez comme eux […] » (S4, v140) a invalidé le verset suivant « Il n’incombe nullement à ceux qui sont pieux de rendre compte pour ces gens là. Mais c'est à titre de rappel. Peut-être craindront-ils [Allah] » (S6, v69). »

Et Il a dit : « […] Allah rassemblera, certes, les hypocrites et les mécréants, tous, dans l'Enfer. » (S4, v140), c’est-à-dire que de la même façon qu’ils se sont engagés dans la mécréance, Allah s’engage à ce qu’ils séjournent éternellement dans le feu de la Géhenne, et les rassemble dans le lieu du châtiment et des supplices, des carcans et des chaînes, où l’unique breuvage, loin d’être une eau pure, est souillé et brûlante »

Sourate 5 : La table servie [Al Ma ‘ida]

27. Et raconte-leur en toute vérité l'histoire des deux fils d'Adam. Les deux offrirent des sacrifices; celui de l'un fut accepté et celui de l'autre ne le fut pas. Celui-ci dit : "Je te tuerai sûrement". "Allah n'accepte, dit l'autre, que de la part des pieux". 28. Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Allah, le Seigneur de l'Univers. 29. Je veux que tu partes avec le péché de m'avoir tué et avec ton propre péché : alors tu seras du nombre des gens du Feu. Telle est la récompense des injustes. 30. Son âme l'incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants. 31. Puis Allah envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit : "Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère ? " Il devint alors du nombre de ceux que ronge le remords.
Commentaire : Nous allons rapporter un résumé de ce qu'ont dit de cette histoire les savants parmi les plus pieux devanciers. As-Suddî a rapporté d'après Ibn Mas'ûd et un groupe de compagnons, qu'Adam ne mariait pas le garçon et la fille nés d'une même portée et que Abel avait voulu épouser la sœur jumelle de Caïn. Or ce dernier était plus âgé que lui et sa sœur jumelle était plus jolie. Caïn l'a donc désirée pour lui bien qu'Adam lui ait ordonné de la laisse à son frère Abel.
Adam leur ordonna alors d'offrir un sacrifice à Dieu puis, il partit en pèlerinage à la Mecque. Avant de partir, il confia ses enfants aux Cieux mais ils refusèrent ; il les confia ensuite aux terres et aux montagnes, mais elles refusèrent. Il s'adressa alors à Caïn qui accepta ce dépôt.
Après le départ d'Adam, ses deux fils effectuèrent le sacrifice ; Abel offrit en guise de sacrifice une brebis grasse qu'il prit de son riche troupeau, tandis que Caïn offrit une botte de céréales de mauvaise qualité. Un feu descendit du Ciel et brûla l'offrande d'Abel en laissant celle de Caïn. Celui-ci se fâcha et dit à Abel : "je te tuerai afin que tu ne puisse pas épouser ma soeur". Abel lui répondit : "Dieu n'accepte que ce qui émane des pieux".
Quelques temps après, alors qu'il faisait nuit, Abel, parti faire paître son troupeau, s'attarda dehors, ce qui inquiéta Adam qui envoya Caïn à sa recherche. Ce dernier y alla et le trouva sur le chemin du retour. Une altercation eut lieu entre eux toujours au sujet des offrandes.
Caïn reprocha à son frère le fait que son offrande fut acceptée alors que la sienne rejetée. Abel lui répondit que Dieu n'acceptait que de la part des pieux. Cela mit mis en colère Caïn. Il frappa son frère d'une barre de fer qu'il avait sur lui et le tua. On rapporta aussi qu'il l'avait tué avec une grosse pierre qu'il lui lança sur la tête alors qu'il dormait.
Une autre version dit qu'il l'avait tué en l'étouffant et en le mordant comme le font les bêtes sauvages avec leurs proies, jusqu'à ce qu'il mourût mais Dieu est le plus Savant.
La réponse que fit Abel aux menaces de son frère : « Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Allah, le Seigneur de l'Univers. » (5,28) prouve sa piété et sa crainte de Dieu ainsi que son refus de recourir aux mêmes menaces que son frère.
C'est pour cela qu'il est dit dans un hadith rapporté par les deux Sahîh : « Lorsque deux musulmans se rencontrent avec leurs épées et s'entretuent, celui qui a tué comme celui qui est tué iront en Enfer!"
On demanda : "ô messager de Dieu, pour celui qui a tué cela va de soi, mais qu'en est il pour celui qui a été tué" Il répondit "Lui aussi désirait la mort de son adversaire !" »
Ce verset ou Abel s'adressa à son frère : « Je veux que tu partes avec le péché de m'avoir tué et avec ton propre péché : alors tu seras du nombre des gens du Feu. Telle est la récompense des injustes » (Sûrate 5, V 29), veut dire ceci : "je ne veux pas porter ma main sur toi pour te tuer, bien que je sois plus fort que toi; si donc tu es décidé à me tuer, tu assumeras mon péché et le tiens, c'est à dire que tu porteras le péché de mon assassinat qui viendra s'ajouter à tes péchés antérieurs".C'est l'avis notamment de Mujahid, As-Suddî et Ibn Jarîr.
Cependant, le verset ne signifie pas que le meurtrier endosse automatiquement les péchés de sa victime, comme semblent l'entendre certains, ce qui est du reste contraire à la position unanime des savants selon Ibn-Jarîr.
L'imam Ahmed, Abou Dawud et At-Tirmidhi ont rapporté que Sa'd Ibn Abû Waqqas a dit lors de la révolte contre le calife 'Uthman : « Je témoigne que l'envoyé de Dieu , -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : "Il y'aura une sédition : celui qui demeurera assis sera meilleur que celui qui se sera levé ; celui qui se sera levé sera meilleur que celui qui se sera mis en marche ; celui qui se sera mis en marche sera meilleur que celui qui ses sera mis à courir." »
On demanda : "Vois-tu si l'on entrait chez moi pour me tuer ?" Il dit : "Sois comme le fils d'Adam". Ibn Mardaway l'a rapporté d'aprés Hudhayfa Ibn al-Yaman ; le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : "Sois comme le meilleur des deux fils d'Adam". Mouslim ainsi que les autres auteurs des Sunan, excepté An-Nasâ'î l'ont également rapporté mais d'après Abû Dharr.
Pour sa part, l'imam Ahmad a rapporté, d'après Ibn Mas'ud que l'envoyé de Dieu, -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : "aucune âme n'est tuée injustement sans que le premier fils d'Adam n'en assume une part de responsabilité, car il fut le premier à commettre un meurtre."
Concernant la suite du verset : « Puis Allah envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit : "Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère ? " Il devint alors du nombre de ceux que ronge le remord. » (5/31), certains exégètes ont dit que lorsque Caïn tua son frère, il le porta sur son dos pendant un an. D'autres ont dit qu'il le porta durant cent ans jusqu'au jour ou Dieu lui envoya deux corbeaux.
As-Suddi a dit : "Les deux corbeaux étaient des frères ; ils s'entretuèrent et l'un deux tua l'autre. Ensuite le survivant se mit à creuser un trou ou il enterra la dépouille et la recouvrit de terre. Lorsque Caïn le vit, il dit : " "Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère ? " Il imita donc le corbeau et enterra son frère dans la fosse qu'il creusa dans la terre."
Mujahid a dit que Caïn fut puni par Dieu le jour même ou il assassina son frère : « Suspendu par le pied, son visage face au soleil, il tournait avec celui-ci, ce fut son châtiment terrestre pour avoir été injuste envers son frère et pour l'avoir jalousé. »
L'Envoyé de Dieu, -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Il n'est pas de péché qui mérite davantage de punition dans ce bas monde, en plus de celle de l'au-delà, que l'injustice et la rupture des liens de parenté. » (Ahmad)
Dans son Tarikh, L'Imâm Abû-Ja'far Ibn Jarîr a rapporté selon certains exégètes que Eve avait enfanté quarante enfants suite à vingt accouchements et qu'ils avaient été prénommés par Dieu Lui-même. C'est l'avis d'Ibn Ishaq.
Une autre version soutient qu'elle a accouché cent vingt fois, donnant chaque fois naissance à un garçon et une fille. Le dernier garçon était 'Abd Al-Muhghît et la dernière fille Amat Al-Mughît.
Ensuite, les gens se multiplièrent et se propagèrent un peu partout sur le Terre comme le dit ce verset : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci sont épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. » [Sûrate 4- V1]
Les historiens ont dit qu'Adam ne mourut qu'après avoir vu le nombre de ses enfants et petits enfants atteindre quatre cent mille. Et Dieu est plus Savant.
Par ailleurs, dans le hadith sur le récit du voyage nocturne, on rapporte que lorsque l'Envoyé d'Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- passa près d'Adam au premier Ciel et celui-ci lui dit : « Bienvenue, fils et Prophète vertueux". Le Prophète vit alors qu'Adam avait sur sa droite et sur sa gauche une multitude d'êtres. Dès qu'il tournait sa tête à droite, il riait, mais dès qu'il la tournait à gauche, il pleurait. Il dit à Gabriel : O Gabriel! Qu'est ce que c'est?" Il lui répondit : "Cet homme est Adam et ceux-là (qui sont à sa droite et a sa gauche) sont les âmes de ses descendants. Lorsqu'il regarde à droite, ou se trouvent les gens du Paradis, il rit, et lorsqu'il regarde à gauche ou se trouvent les habitants de l'Enfer, il pleure. »
Abû Bakr al-Bazzâr a rapporté, d'après Al-Hassan, qu'Adam avait l'intelligence de toute sa descendance.
D'autre part, certains savants ont dit au sujet de la parole du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Je suis passé à coté de Joseph et j'ai vu qu'il fut gratifié de la moitié de la beauté », c'est a dire la moitié de la beauté d'Adam, car Dieu a crée Adam et l'à façonné de Ses nobles Mains et lui a insufflé de Son esprit. Il ne peut donc être que le plus beau des hommes.
En outre, il a été rapporté plus haut le hadith disant que Dieu a crée Adam à Son image. Dans les autres recueils de hadiths, il est dit : « Dieu a crée Adam à l'image du Miséricordieux, qu'Il soit exalté ».
L'érudit Ibn 'Asâkir a rapporté, d'après Jâbir Ibn 'Abdullah : « Lorsque Dieu créa Adam et sa descendance, les anges dirent : " O Seigneur! Tu les as crées de façon à ce qu'ils mangent, boivent, se marient et aient des montures; consacre-leur donc le bas monde et à nous, l'au-delà!" Il leur répondit : Je ne réserverai pas à celui que j'ai crée de Mes Mains et en qui j'ai insufflé de Mon Esprit le même traitement qu'à celui à qui J'ai dit : "Sois! Et il fut!" » Ad-Dârami a rapporté un hadith similaire d'après 'Abdullah Ibn 'Amru. Mais Dieu est le plus Savant.
[...]
50. Est-ce donc le jugement de l’époque de l’ignorance qu’ils cherchent ? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de Jugement pour des gens qui ont une foi ferme ?
Commentaire :  Allah le Très Haut dénigre ceux qui sortent de la loi d'Allah comportant tout le bien et interdisant tout le mal, et se dirigent vers une autre loi composée d'opinions, de passions et de termes forgés par les hommes sans se baser sur la loi d'Allah (Shari'ah). Et cela est identique aux gens de la Djâhiliyah qui gouvernaient selon des lois ignorantes et égarées.

Et c'est identique à ce par quoi les Tatars gouvernent, issu de Gengis Khan, qui leur a forgé le Yâsiq, qui correspond à un livre de lois composé de différentes législations juives, chrétiennes et musulmanes, et où se trouvent beaucoup de lois qu'il a tout simplement tirées de sa pensée et de ses passions. Ce livre est devenu une législation suivie par ses descendants, qu'ils mettent en avant par rapport au jugement par le Coran et la Sounnah.
Or quiconque fait cela est devenu mécréant, et il est obligatoire de le combattre jusqu'à ce qu'il revienne à la loi d'Allah et de Son Envoyé, et qu'il ne gouverne que par cela, dans tous les domaines.

Il, dit : « Est-ce donc le Houkm du temps de l'Ignorance qu'ils cherchent ? » autrement dit, ils cherchent et désirent se tourner loin du Houkm d'Allah. « Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de Houkm pour des gens qui ont une foi ferme ? » En d'autres termes, qui est plus juste qu'Allah dans ses lois pour celui qui comprend qu'Allah est le Plus Sage des juges et Plus Compatissant envers Sa création que la mère l'est envers son propre enfant ? Et vraiment, Il, est Parfaitement Connaisseur des choses, Puissant sur toutes choses, Juste dans toutes choses.


Sourate 9 : Le repentir [at Tawba]

19. Ferez-vous de la charge de donner à boire aux pèlerins et d’entretenir la Mosquée sacrée (des devoirs) comparables [au mérite] de celui qui croit en Allah et au Jour dernier et lutte dans le sentier d’Allah? Ils ne sont pas égaux auprès d’Allah et Allah ne guide pas les gens injustes. 20. Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont lutté par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d’Allah, ont les plus hauts rangs auprès d’Allah... et ce sont eux les victorieux. Leur Seigneur leur annonce de Sa part, miséricorde et agrément, et des Jardins où il y aura pour eux un délice permanent.
 
Commentaire : Ibn Abbas a dit que le premier verset fut révélé en réponse à Al-Abbas qui a déclaré aux musulmans: «Si vous nous avez précédés dans la foi, l'émigration et le combat pour la cause de Allah, sachez que nous peuplions la mosquée sacrée, donnions à boire aux pèlerins et libérions les captifs» Allah fit alors descendre ce verset: « Ferez-vous de la charge de donner à boire aux pèlerins. »  jusqu'à la fin du verset. Il faut entendre par là que Dieu n'accepte aucune œuvre bonne ou de charité au moment où on est idolâtre. Quant à AI-Nou'man Ben Bachir AI-Ansari, il a raconté: « J'étais devant la chaire de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue avec certains de ses compagnons quand l'un a dit: « Je ne me soucierai pas de l’œuvre que je ferai après ma conversion à moins que ce ne soit l'abreuvage des pèlerins. Un autre déclara: « Plutôt le peuplement des mosquées est plus méritoire ». Un troisième leur répondit: « Non, c'est le combat dans le sentier d'Allah». En les entendant, Omar Ben AI-Khattab les rabroua en leur disant: « Ne haussez pas vos voix devant la chaire de l'Envoyé d'Allah, c'est un jour de vendredi ». Après la prière j'entrerai chez le Prophète qu'Allah le bénisse et le salue - pour lui demander son avis au sujet de votre discussion. Omar accomplit sa mission, et Dieu à Lui la puissance et la gloire fit descendre ce verset: « Ferez-vous de la charge de donner à boire aux pèlerins et d’entretenir la Mosquée » jusqu'à la fin du verset.

9 At Tawbah verset (23.24)

23. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour alliés, vos pères et vos frères s’ils préfèrent la mécréance à la foi. Et quiconque parmi vous les prend pour alliés... ceux-là sont les injustes. 24. "Dis: "Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre . Et Allah ne guide pas les gens pervers"

Commentaire : Dieu ordonne aux croyants de s'écarter des incrédules même s'ils sont les pères, les frères et les enfants, et de ne plus prendre nul parmi eux pour ami et confident, car ces gens-là préfèrent l'incrédulité à la croyance. Il les avertit d'agir contrairement à ses enseignements comme II a dit: « Ceux qui croient en Allah et au jour dernier ne sympathiseront Jamais avec ceux qui combattent Allah et Son Prophète, fussent-ils leur pere, leur fils, leur frère ou leurs alliés? » [Coran LVIII, 22]. Il demande ensuite à Son Messager de menacer ceux qui trouvent leurs pères, fils, épouses, clans, un négoce dont ils craignent le déclin et des demeures où ils se plaisent, leur sont plus chers que Dieu, Son Envoyé et le combat pour la cause de Dieu. Que ceux-là attendent donc à ce que vienne l'ordre de Dieu pour leur infliger le châtiment qu'ils méritent, car Dieu ne guide pas les méchants et les pervers.

L'imam Ahmed rapporte d'après Zouhra Ben Ma'bad, que son grand-père a dit: « Nous tenions compagnie à l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- alors qu'il tenait Omar Ben AI-Khattab par la main quand celui-ci lui dit: « O Envoyé de Dieu, par Dieu, tu m'es plus cher que toute chose, mais je ne te préfère pas à moi-même » II lui répondit: « Nul d'entre vous n'est un vrai croyant tant qu'il ne m'aime plus que soi-même ». Et Omar de répliquer: « Tu m'es donc plus cher que moi-même ». Le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue - rétorqua: « C'est maintenant ô Omar (que tu es un vrai croyant» (Rapporté par Abdul-Razzaq, Mousiim, Abou Daoud, Ibn Mardaweih, Ibn Hibban et Ibn Jarir).

Ibn Omar, quant à lui, a rapporté qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dire: « Si vous pratiquez la vente à terme (Al-'Ina), vous vous adonnez à la culture, vous vous contentez de la récolte en négligeant le combat dans la voie d’Allah Allah vous infligera une humiliation qui ne sera enlevée que lorsque vous retournerez à votre religion » (Rapporté par l'imam Ahmed et Abou Daoud)
 
36. Combattez les associateurs sans exception, comme ils vous combattent sans exception. Et sachez qu'Allah est avec les pieux.

Commentaire : Enfin Dieu ordonne aux fidèles sans exception « Combattez les idolâtres » totalement comme ils vous « combattent sans merci » et totalement, et sachez « qu'Allah est avec ceux qui le craignent ». des quatre mois sacrés, combattez les idolâtres...» [Coran IX, 5].

Quant aux dires d’Allah: « Combattez les idolâtres sans merci comme ils vous combattent sans merci » il est très probable qu'ils soient pour inciter les fidèles à combattre les polythéistes comme ils les combattent totalement, comme il se peut aussi qu'ils soient une autorisation au combat même dans le mois sacré si les idolâtres commencent l'hosti- lité, en tirant argument de ce verset: « Ne les combattez pas dans l'oratoire sacré à moins qu'ils ne vous y attaquent. S'ils vous y attaquent, tuez-les » [Coran II, 191]. Ainsi s'explique l'agir de l'Envoyé de Dieu - qu'Al-lah le bénisse et le salue - quand il a assiégé Taëf jusqu'à l'avènement du mois sacré, car ce siège faisait partie de la lutte contre la tribu Ha-wazen qui a commencé la guerre en appelant les hommes au combat contre les musulmans. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ne leur a pas laissé le temps de l'attaquer dans sa propre ville mais il a amené les fidèles à les combattre à l'intérieur de leur territoire. Les Hawazenites durent alors chercher refuge dans les forteresses qui furent attaquées par les mangonneaux, et l'état de siège dura quarante jours environ qui eut lieu au début du mois sacré. Après l'écoulement de quelques jours de ce mois sacré, l'état de siège fut levé et les fidèles retournèrent à Médine à savoir que, selon le principe connu, on pardonne la continuité de l'hostilité quand on est forcé, maison ne pardonne pas de la déclencher le premier.


Sourate 25 : Le discernement [Al Fourqan]

30. Et le Messager dit: "Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée!"
Commentaire : Allah nous informe de ce que dit Son messager Mouhammad –que les éloges de notre Seigneur et Ses bénédictions soit à jamais sur lui- : « Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée! ».

C’est parce que ceux qui donnent des associés à Allah ne prêtaient aucune attention au Coran ni ne l’écoutaient ; comme lorsqu’Allah a dit « Et ceux qui avaient mécru dirent: "Ne prêtez pas l'oreille à ce Coran, et faites du chahut (pendant sa récitation), afin d'avoir le dessus. »  [Sourate 41 verset 26]

Et lorsque que le Coran était récité sur eux ils se mettaient à faire du boucan et à parler d’autre chose pour ne pas entendre. C’est ça que veut dire « délaisser le Coran ».
C’est aussi le faite de délaisser son apprentissage et de le retenir par cœur, c’est aussi une forme de délaissement du Coran. Et également : le fait de ne pas croire en Lui et de ne pas y avoir Foi : c’est une forme de délaissement.

Et aussi : le fait de cesser de méditer dessus et de s’efforcer à le comprendre, et de le mettre en pratique et de se conformer à Ses ordres et de s’écarter de Ses interdit sont une autre forme de délaissement du Coran.

Et aussi le faite de s’écarter de Lui pour écouter d’autres choses comme de la poésie, des chansons, des futilités ou d’autres propos : tout ceci est une autre forme de délaissement du Coran.
Ainsi nous implorons Allah Le Généreux tout puissant, de nous purifier de tout ce qui Le fâche, et qu’Il nous utilise dans ce qui Le satisfait tel qu’apprendre Son Livre par cœur, et de le comprendre et de pratiquer assidument ce qu’il implique, nuit et jour, à la manière qui Lui plaise et qui Le satisfasse ; Il est certes généreux et grand donateur. »


Sourate  30 : Les romains [Ar-Roum]

21. Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.

Commentaire : Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.

Et la parole du Très-Haut : « Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses », c’est à dire qu’Il vous a créés des femmes de votre genre (le genre humain) pour qu’elles soient pour vous des épouses.
 
« pour que vous viviez en tranquillité avec elles » comme a dit le très-Haut :
 
« C’est Lui qui vous a créés d’un seul être (Adam) dont Il a tiré son épouse (Hawwâ), pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle » (Sourate 7 verset 189)
 
…c’est a dire qu’Allah a créé Hawwâ (Eve) d’Adam à partir de sa côte gauche. Et si Allah le Très-Haut avait créé tous les enfants d’Adam hommes, et qu’Il avait créé leurs femmes d’un autre genre différent, djinn ou animal, alors, il n’y aurait pas eu d’harmonie entre elles et les époux. Plutôt, il y aurait eu de l’aversion (entre eux) si les époux étaient de genre différent.
 
Ensuite, de par Sa parfaite miséricorde envers les enfants d’Adam, Il a fait que leurs épouses soit du même genre qu’eux, et Il a mis entre eux « de l’affection » et c’est l’amour et « de la miséricorde » et c’est la bonté.


Sourate  30 : Les groupes [Az-Zoumar]

17. Quant à ceux qui s’écartent de l’adoration du Tâghoût et reviennent à Allah, à eux la bonne nouvelle ! Annonce la bonne nouvelle aux croyants !
Commentaire : Le Tâghoût est le diable parce qu'il incarne chaque mauvais chemin que les païens avaient emprunté, comme le fait d'adorer les idoles, d'aller vers elles chercher le jugement et de leur demander de l'aide. Il est aussi très important de savoir que le Tâghoût doit être renié par la croyance, la langue et l'acte. Personne ne peut donc prétendre avoir renié le Tâghoût sans porter témoignage par ces moyens, car certains peuvent le rejeter par leur langue et leurs actes, mais pas par leur croyance, c'est le cas des hypocrites. D'autres peuvent rejeter le Tâghoût par la croyance, mais pas par la langue, comme ceux qui prêtent serment de respecter les idoles et Tâwaghît. D'autres rejettent le Tâghoût par la croyance, mais pas par l'acte, comme ceux qui se prosternent devant les Tâwaghît … ou vont chez eux chercher le jugement.

Sourate  60 : L’éprouvé [Al Moumtahana]

4. Vous aviez un bel exemple à suivre en Ibrâhîm et ceux qui étaient avec lui parmi les prophètes, lorsqu’ils dirent à leur peuple : nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d’Allah, nous vous renions, et entre vous et nous paîtra l’opposition et la haine pour toujours, jusqu’à ce que vous n’ayez Foi qu’en Allah uniquement. Sauf pour une parole d’Ibrâhîm qu’il dit à son père : Je demanderai pardon pour toi, mais je ne puis rien pour toi devant Allah. » Ô notre Seigneur, c’est à Toi que nous nous en remettons, et vers Toi que nous revenons repentant, et c’est vers Toi qu’est le retour.


Commentaire : Quand ils dirent à leur peuple: "Nous vous désavouons, vous » ça veut dire : nous nous séparons de vous « et ce que vous adorez en dehors d'Allah Nous vous renions. » c'est-à-dire nous renions votre religion et le chemin que vous suivez. « Entre vous et nous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées » C'est-à-dire qu’il y aura désormais une séparation et une haine à partir de maintenant, entre vous et nous tant que vous serez sur votre mécréance. A tout jamais nous faisons rupture avec vous et nous vous haïssons « jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul » c'est-à-dire jusqu’à ce que vous témoigniez de l’Unicité d’Allah et que vous Lui consacriez vos œuvres de culte, à Lui seul, et que vous vous sépariez de ce que vous adorez en dehors de Lui comme rivaux et idoles.


Sourate 79 : Les anges qui arrachent les âmes [An-Naziyate]

Dieu jure par cinq serments que le jour du Jugement aura lieu : Ibn Mas'oud, Ibn Abbas, Masrouk, Said Ibn Joubayr, Abou Salib, Aboud Doha et As Souddi disent que :
1. {Par ceux (les anges) qui arrachent violemment (les âmes des mécréants) !}
Commentaire : Signifie les anges qui arrachent les âmes des enfants d'Adam. Par eux, il y a ceux dont les âmes sont arrachées avec difficulté pour ces gens c'est comme s'il se noyaient durant l'arrachement. Il y a par contre, ceux dont les âmes sont arrachés facilement, ceux ci semblent paisibles pendant l'arrachement, car l'âme est pleine de vitalité. C'est donc cela la signification des propos de Dieu qui disent  :
2. {Et par ceux (les anges) qui recueillent avec douceur (les âmes des croyants) !}
Commentaire : Et c'est aussi l'avis d'Ibn Abbas. Ensuite, Dieu dit :
3. {Et par ceux (les anges) qui voguent librement}
Commentaire : Ibn Mas'oud dit qu'il s'agit des anges. Le même avis fut rapporté de 'Ali, Moujahid, Said Ibn joubayr et Abi Salih. Puis Dieu dit :
4. {puis s'élancent à toute vitesse}
Commentaire : Ali, Masrouk, Moujahid, Abou Salih et Al-Hasan disent qu'il s'agit des anges. Dieu (le Très-Haut) dit :
5. {et règlent les affaires!}
Commentaire : Ali, Moujahid, Ata, Abou Salih, Al-Hasan, Qatâda, Ar-Rabia Ibn Anas et As-Souddi disent qu'il s'agit des anges. Al-Hasan ajouta qu'ils contrôlent les affaires du ciel et de la terre par le commandement de leur Seigneur le Tout Puissant, le Majestueux.
La description du Jour du Jugement, les gens et ce qu'ils diront :
Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
6. {Le jour où (la terre) tremblera (au premier son du clairon) 7. Immédiatement suivi du deuxième}
Commentaire : Ibn Abbas dit qu'il s'agit des deux sons de la Trompe, le premier et le deuxième. Moujahid, Al Hasan, Qatâda, Ad Dahak et d'autres dirent la même chose. Pour sa part, Moujahid dit au sujet de ces propos divins
6. {Le jour où (la terre) tremblera}
Commentaire : Qu'ils signifient la même chose que les propos contenu dans le verset qui dit : {Le jour où la terre et les montagnes trembleront} (73 :14)
Quand à la deuxième partie qui parle du second son, elle ressemble au verset qui dit : {et que la terre et les montagnes seront soulevées puis tassées d'un seul coup} (69 :14)
Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
8. {Ce jour là, il y aura des cœurs qui seront agités d'effroi}
Commentaire : Ibn Abbas dit qu'il signifie avoir peur. Ce fut aussi l'avis de Moujahid et Qatâda. Puis, Il dit :
9. {et leurs regards se baisseront}
Commentaire : C'est-à-dire les yeux des gens. Leurs yeux seront abaissés et pleins de terreur de ce qu'ils verront. Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
10. {Ils disent : Quoi! serons nous ramenés à notre vie première}
Commentaire : C'est-à-dire les idolâtres kouraychites et tous ceux qui rejettent l'au-delà. Ils considèrent que la résurrection qui intervient après la vie et la mort est comme quelque chose de très improbable voir impossible. Cette explication est celle de Moujahid. Ils sont convaincus qu'il est impossible de ressusciter les corps après leur décomposition et la désintégration des ossements. Ainsi, Dieu (le Très-Haut) dit :
11. {quand nous serons ossements pourris ?}
Commentaire : Ibn Abbas, Moujahid et Qatâda disent que cela signifie en état de décadence. Ibn Abbas ajouta qu'il s'agit de l'os en décadence et contenant de l'air. Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
12. {Ce sera alors un retour ruineux !}
Commentaire : Mohammed Ibn Kaab dit que les Kouraychites disaient que si Dieu les ramenaient à la vie après la mort, ils seraient certainement des perdants.
13. {Il n'y aura qu'une sommation (la seconde sommation après le soufflement dans la trompe), 14. Et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}
Commentaire : C'est donc une question qui relève de Dieu et qui ne se répétera pas deux fois. Ainsi, il n'y aura pas de moyen pour le vérifier. Les gens seront debout se contentant de regarder. Ceci aura lieu quand il commandera Israphil de souffler dans la trompe signalant ainsi le début de la résurrection. A ce moment là, tout le monde, des premiers jusqu'aux derniers, se tiendront devant leur Seigneur tout en regardant ce qui se passe. C'est pour cela que Dieu dit dans un autre verset : {Le jour où Il vous appellera, vous Lui répondrez en Le glorifiant. Vous penserez cependant que vous n'êtes restés (sur terre) que peu de temps !} (17 :52). Il dit aussi : {et Notre ordre est une seule (parole); (il est prompt) comme un clin d'oeil} (54 :50).
Le Tout-Puissant dit dans un autre verset : {Et l'ordre (concernant) l'Heure ne sera que comme un clin d'œil ou plus bref encore} (16 :77).
Ensuite, Il dit ici :
14. {Et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}
Commentaire : Ibn Abbas dit que le terme arabe As-Sahirah signifie la terre entière. Saïd Ibn Joubayr, Qatâda, et Abou Salih dirent la même chose. Pour leur part, Ikrima, Al Hassan, Ad-Dahhak et Ibn Zayd disent qu'As-Sahirah signifie la surface de la terre.
Moujahid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Les gens seront au plus as niveau de la terre avant d'être ramenés au niveau le plus haut. »
Il dit ensuite « As-Sahirah signifie un lieu plat. »
14. {Et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}
Commentaire : Est identique au sens du verset qui dit : {au jour ou la terre sera remplacée par une autre, de même que les cieux et où (les hommes) comparaîtront devant Dieu, l'Unique, le Dominateur Suprême} (14 :48).
Et à celui qui dit : {Et ils t'interrogeront au sujet des montagnes. Dis : "Mon Seigneur les dispersera comme la poussière, et les laissera comme une plaine dénudée dans laquelle tu ne verras ni tortuosité, ni dépression} (20 :105-107).
Et Dieu dit par ailleurs : {Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre nivelée (comme une plaine)} (18 :47).
La terre sera amenée avec ses montagnes sur sa surface, mais elle ne sera pas la terre sur laquelle les péchés furent commis et le sang fut écoulé.
Le récit de Moïse et la leçon qu'il faut en tirer pour ceux qui craignent :
Dieu (le Très-Haut) informe Son Messager Mohammed (paix et bénédiction de Dieu sur lui) sur son Messager Moïse (sur lui la paix). Il lui dit qu'il avait envoyé Moïse au pharaon et lui accorda plusieurs miracles. Cependant, pharaon persista sur sa mécréance et sa transgression et Dieu dut le saisir par un dur et terrible châtiment. Dieu dit donc que tel est le châtiment qu'Il réserve à ceux qui s'opposent à Mohammed (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et rejettent ce qu'il leur apporte de la porte de la part de Dieu.
A la fin du récit, Dieu (le Très-Haut) dit :
26. {Il y a certes là un sujet de réflexion pour celui qui craint}
Commentaire : Dieu entame l'histoire en disant :
15. {Le récit de Moïse t'es-il parvenu ?}
Commentaire : C'est-à-dire, As-tu entendu cette histoire ?
16. {Quand son Seigneur l'appela}
Commentaire : Il l'appela et parla avec lui
16. {dans la vallée sanctifiée}
Commentaire : C'est-à-dire purifiée
16. {Towa}
Commentaire : Selon les explications les plus correctes, il s'agit ici du nom de la vallée. Ainsi Dieu (le Très-Haut) dit :
17. {Va vers Pharaon. Vraiment, il s'est rebellé}
Commentaire : C'est-à-dire qu'il est devenu très hautain, rebelle et arrogant.
18. {Puis dis lui : Voudrais tu te purifier ?}
Commentaire : Dieu lui commande de lui dire : "Veux tu suivre la voie qui te purifiera, autrement dit, soumets toi à la religion de Dieu et obéis,
19. {et que je te guide vers ton Seigneur}
Commentaire : Je te guiderai vers le culte de ton Seigneur,
19. {afin que tu Le craignes}
Commentaire : Afin que ton cœur soit imprégné d'humilité, d'obéissance et de soumission à Dieu et qu'il soit purifié du mal et de la dureté qu'il contient.
20. {Il lui fit voir le très grand miracle}
Commentaire : Moïse lui montra aussi, en plus de cet appel solennel, des preuves et des signes de la véracité de son Message divin.
21. {Mais il le qualifia de mensonge et désobéit}
Commentaire : C'est-à-dire que pharaon rejeta la vérité et s'opposa à Moïse refusant ainsi de se soumettre au commandement divin. Son cœur renia et Moïse ne put avoir de l'influence sur lui sur tous les niveaux. En dépit du fait qu'il savait que l'appel de Moïse était vrai et provenait de Dieu ne signifie pas y croire, car le savoir est une reconnaissance par le cœur, alors que la foi en est l'acte. Cette dernière implique la soumission à la vérité.
22. {Ensuite, il tourna le dos, s'en alla précipitamment}
Commentaire : C'est-à-dire qu'il réagit à la vérité par le faux. Au lieu de l'accepter, il rassembla ses magiciens pour confronter Moïse et son Message soutenu par des miracles,
23. {rassembla (les gens) et leur fit une proclamation}
Commentaire : De son peuple;
24. {il dit : "C'est moi votre seigneur, le Très Haut"}
Commentaire : Ibn Abbas et Moujahid disent que pharaon utilisa ce terme 40 ans après avoir dit : {je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi} (28 :38)
Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
25. {Alors Dieu le saisit de la punition exemplaire de l'au-delà et de celle d'ici-bas}
Commentaire : C'est-à-dire que Dieu se vengea de lui en lui infligeant un châtiment avilissant et fit de lui un exemple et une leçon pour tous les rebelles qui lui ressemblent dans ce monde; {et au Jour de la Résurrection. Quel détestable don leur sera donné !} (11 :99)
Dieu dit de même dans un autre verset : {Nous fîmes d'eux des dirigeants qui appellent les gens au Feu. Et au Jour de la Résurrection ils ne seront pas secourus} (28 :41)
Puis, Il dit ici :
26. {Il y a certes là un sujet de réflexion pour celui qui craint}
Commentaire : La création des cieux et de la terre est plus difficile que la recréation
En réfutant les présomptions qui renient la résurrection et l'acte de recréation, Dieu (le Très-Haut) dit :
27. {Etes-vous}
Ô gens !
27. {plus durs à créer ? ou le ciel}
Commentaire : C'est-à-dire que la création du ciel est encore plus difficile que la vôtre. Dieu dit de même dans un autre verset : {La création des cieux et de la terre est quelque chose de plus grand que la création des gens} (40 :57)
Il dit aussi : {Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-il pas capable de créer leur pareil ? Oh que si! Et Il est grand Créateur, l'Omniscient} (36 :81)
Ensuite, Il dit :
27. {qu' Il a pourtant construit}
Commentaire : Tout en expliquant ces propos par ce qui suit :
28. {Il a élevé bien haut sa voûte, puis l'a parfaitement ordonné}
Commentaire : C'est-à-dire qu' Il a fait du ciel une structure très élevée et immense et dont les côtés sont de mesures égales, puis Il l'a décoré d'étoiles qui brillent la nuit quand il fait sombre. Puis, Il dit :
29. {Il a assombri sa nuit et fait luire son jour}
Commentaire : C'est-à-dire qu' Il a fait de sa nuit une période de temps obscure et très noire et de son jour une période lumineuse, brillante et claire. Ibn Abbas dit que l'obscurcissement de sa nuit signifie qu'il a créé la nuit sombre. Moujahid, Ikrima, Saïd Ibn Joubayr et plusieurs autres exégètes dirent la même chose. Puis, Il dit :
29. {et fait luire son jour}
Commentaire : C'est-à-dire qu' Il illumina son jour.
30. {Et quant à la terre, après cela, Il l'a étendue}
Commentaire : Dieu explique ce fait en disant :
31. {Il a fait sortir d'elle son eau et son pâturage}
Commentaire : La terre a été crée avant le ciel, mais elle a été étendue qu' après la création du ciel. Ceci signifie que Dieu fit sortir ce qu'elle contenait par puissance. C'est d'ailleurs ce que dit Ibn Abbas et d'autres et c'est pour cette interprétation qu'opta ibn Jarir.
Ensuite, Dieu (le Très-Haut) dit :
32. {Quant aux montagnes, Il les a ancrées}
Commentaire : C'est-à-dire qu' Il les a établies là où elles sont et les installa fermement dans leur emplacement. Il est le Tout Sage, l'Omniscient et Il est bon et clément envers Ses créatures.
Il dit par la suite :
33. {pour votre jouissance, vous et vos bestiaux}
Commentaire : C'est-à-dire qu' Il étendit la terre, fit jaillir ses sources, fit apparaître ses bienfaits cachés, commanda les rivières de couler et la végétation de pousser. Il installa fermement les montagnes afin que la terre se stabilise et devienne un lieu pour le bien et la faveur des créatures de Dieu, en particulier l'homme à qui Il lui accorda les bêtes pour satisfaire ses besoins de subsistance, que ce soit pour la consommation ou le déplacement. Dieu lui octroie plusieurs autres bienfaits chaque fois qu'il en a besoin et selon les périodes, et cela se poursuivra tant qu'il vit dans ce monde.
Le jour du Jugement, ses plaisirs et son Enfer, Son temps n'est connu de personne :
Dieu (le Très-Haut) dit :
34. {Puis quand viendra le grand cataclysme}
Commentaire : Ceci se rapporte au jour de la Rétribution. C'est du moins l'avis d'Ibn Abbas selon certains récits. Ce jour porte ce nom, car il prime sur toute autre question. Ce jour là sera terrible et plein d'horreur. Dieu dit à cet égard :
Dieu (le Très-Haut) a dit : {et l'Heure sera plus terrible et plus amère} (54 :46)
Il dit aussi :
35. {le jour où l'homme se rappellera à quoi il s'est efforcé}
Commentaire : C'est-à-dire quand ce jour là, l'enfant d'Adam se souviendra de tous ses actes, bien ou mal. Dieu dit de même dans un autre verset : {ce jour-là, l'homme se rappellera. Mais à quoi lui servira de se souvenir ?} (89 :23)
Puis, Il dit ici :
36. {l'Enfer sera pleinement visible à celui qui regardera}
Commentaire : L’Enfer sera donc visible pour ceux qui regardent afin que les gens s'en rendent compte de leurs propres yeux.
37. {Quant à celui qui aura dépassé les limites (par mécréance et désobéissance à Dieu)}
Commentaire : Les rebelles et les arrogants
38. {et aura préféré la vie présente}
Commentaire : C'est-à-dire ceux qui ont donné la priorité à la vie aux affaires de la religion et à l'au-delà,
39. {alors, l'Enfer sera son refuge}
Commentaire : L’Enfer sera donc leur sort final, leur nourriture sera l'arbre amer d'Az-Zakoum et leur boisson sera de l'eau bouillante, Al Hamim.
40. {Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion}
Commentaire : C'est-à-dire qu'il a peur de se tenir debout devant Dieu, car il craint son jugement, par conséquent, il empêche son âme de suivre ses passions et la contraint d'obéir à Son Maître,
41. {le Paradis sera alors son refuge}
Commentaire : Ainsi son sort final sera le Paradis, le lieu de l'ultime retour;
42. {Ils t'interrogent au sujet de l'Heure : "Quand va-t-elle jeter l'ancre ? (quand viendra t elle ?)". 43. Quelle (science) en as-tu pour leur dire ? 44. Son terme n'est connu que de ton Seigneur}
Commentaire : Une telle connaissance n'est pas de ton ressort ni d'aucune autre créature. C'est plutôt du ressort exclusif de Dieu, car Il est le seul à savoir l'heure exacte de son avènement. Il dit par ailleurs :
Dieu (le Très-Haut) a dit : {Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement. Ils s'interrogent comme si tu en étais averti. Dis : Seul Dieu en a connaissance} (7 :187)
Ensuite, Dieu dit ici :
44. {Son terme n'est connu que de ton Seigneur}
Commentaire : Quand Gabriel demanda au Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) de l'informer sur le terme de l'Heure dernière, il lui répondit : "Celui à qui on le demande ne le connaît pas plus que celui qui le demande".
Dieu (le Très-Haut) dit :
45. {tu n'es que l'avertisseur de celui qui la redoute}
Commentaire : C'est-à-dire que Je (il s'agit de Dieu) t'ai envoyé pour avertir l'humanité et la mettre en garde contre le châtiment et le tourment de Dieu. Ainsi, celui qui craint Dieu, craindra se tenir debout devant Lui et craindra son avertissement et suivra Sa voie, il sera ainsi parmi ceux qui réussissent. Par contre, celui qui renie le Message et s'oppose au Messager (BSDL), souffrira d'une grande perte et du grand échec. Puis, Dieu (le Très-Haut) dit :
46. {Le jour où ils la verront, il leur semblera n'avoir demeuré qu'un soir ou un matin}
Commentaire : C'est-à-dire que quand ils se lèveront de leurs tombes pour se rendre au lieu du rassemblement, ils s'apercevront que la vie dans le monde ici-bas était courte, ils auront l'impression qu'ils n'y avaient demeuré qu'un après-midi. Joubayr rapporta qu'Ad-Dahhak relata qu'Ibn Abbas dit au sujet de ce verset :
46. {Le jour où ils la verront, il leur semblera n'avoir demeuré qu'un soir ou un matin}
qu' Al-Achiyya ou l'après midi est la période situé entre le milieu de la journée et le coucher du soleil,
46. {ou un matin}
Commentaire : Cest-à-dire la période située entre le lever du soleil et le milieu de la journée. Qatâda dit qu'il s'agit, en fait, de la période de la vie dans ce monde aux yeux des gens quand ils verront l'au-delà.
Ainsi s'achève l'exégèse de la sourate des "anges qui arrachent les âmes" (النازعات)
Louange et gratitude à Dieu Soubhanahou wa ta'ala.


Sourate 80 : Il s'est renfrogné ['Abasa]

1. Il s'est renfrogné et il s'est détourné
Commentaire : Un jour, alors que l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dialoguait avec un notable de Quraych, dans l'attende de sa conversion, voilà qu'Ibn Um Maktûm arriva. Ibn Um Maktûm, qui était musulman depuis longtemps, se mit à interroger l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- sur une chose, avec insistance. L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- aima à ce moment qu'Ibn Um Maktûm se tû pour qu'il pût parler avec l'autre homme, en vue de sa guidance. Il aima cela et il prit l'air sévère devant Ibn Um Maktûm, se détourna de lui et s'intéressa à l'autre. C'est pourquoi Dieu fit descendre : 1. Il s'est renfrogné et il s'est détourné 2.  Parce que l'aveugle est venu à lui.
3. Qui te dit : peut-être [cherche]-t-il à se purifier?  
Commentaire : Comment peux-tu savoir s'il ne va pas avec purification de son âme.
4. Ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite?
Commentaire : Et qu'il lui arrive de s'édifier et de se contrôler devant les interdits ?
5. Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse) 6. Tu vas avec empressement à sa rencontre
Commentaire : Quant au suffisant, tu l'abordes dans l'espoir qu'il se guide.
7. Or, que t'importe qu'il ne se purifie pas : tu ne vas pas être interrogé s'il ne se purifie pas. 8. Et quant à celui qui vient à toi avec empressement 9. Tout en ayant la crainte
Commentaire : Qui vient à toi et t'adopte comme chef (imam) pour bien se guider avec ce que tu dis.
10. Tu ne t'en soucies pas
Commentaire : Tu te fais occupé. Ainsi, Dieu ordonna à Son Envoyé  de ne plus donner l'alarme à quelqu'un de particulier, mais de la donner à tout le monde, au notable comme au faible, au riche comme au pauvre, au seigneur comme à l'esclave. Et c'est à Lui de guider ensuite qui Il veut.
Anas -qu’Allah l’agrée- : « Ibn Um Maktûm alla trouver le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- qui était en train de parler à Ubay b. Khalaf. Le Prophète  se détourna de lui : alors Dieu fit descendre Il s'est renfrogné et il s'est détourné. »
11. N'agis plus ainsi! Vraiment ceci est un rappel
Commentaire : Ce n'était qu'un rappel de cette recommandation de faire preuve d'égalité entre les gens lors de la communication de la science. Selon Qatâda, ce rappel est le Coran.
12. Quiconque veut, donc, s'en rappelle
Commentaire : Celui que le veut rappelle Dieu dans toutes ses affaires. Toutefois, le pronom peut référer aussi à la révélation, puisque le propos s'y prête.
13. Consigné dans des feuilles honorées, 14. Élevées, purifiées
Commentaire : Cette sourate, ou cette édification aux termes de feuilles honorées, respectées, très estimées, purifiées de souillure, de rajout ou de retrait.
15. Entre les mains d'ambassadeurs 16. Nobles, obéissants
Commentaire : Ces envoyés à la constitution noble et au caractère vertueux sont les anges. Quand ils descendent avec la révélation de Dieu, ils sont comme les ambassadeurs, les émissaires.
17. Que périsse l'homme! Qu'il est ingrat!
Commentaire : Maudit est l'homme qui dénie inlassablement. Ainsi Dieu blâme-t-il ceux qui démentent la résurrection. Après quoi Il explicite Sa création de l'homme d'une chose très faible et aussi Sa capacité à le ressusciter.
18. De quoi [Allah] l'a-t-Il créé? 19. D'une goutte de sperme, Il le crée et détermine
Commentaire : Il lui prédestine son délai de vie, sa rétribution (fortune), son œuvre, son bonheur ou son malheur.
20. Puis Il lui facilite le chemin
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Il lui facilite sa sortie du ventre de sa mère. »
Mujâhid : « Cette parole est synonyme de : « Nous l'avons guidé dans le chemin, qu'il soit reconnaissant ou ingrat » (76.3) » Autrement dit, Dieu lui explicite le chemin, le lui éclaircit, et lui facilite l'action dans ce chemin.
21. Puis Il lui donne la mort et le met au tombeau
Commentaire : Après sa création, Il lui donne la mort, pour qu'on le mette ensuite sous terre.
22. Puis Il le ressuscitera quand Il voudra
Commentaire : Après la mort, Il le fera ressusciter. Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-t-on, a dit : « Tout périra du Fils d'Adam, sauf le coccyx, duquel il fut créé et duquel il sera recomposé. »
23. Eh bien non! [L'homme] n'accomplit pas ce qu'Il lui commande
Commentaire : Personne n'accomplit jamais ce qui lui est imposé par Dieu.
24. Que l'homme considère donc sa nourriture
Commentaire : Qu'il regarde bien ce qu'il mange. Cela montre bien que les plantes poussent et vivent de la terre morte. Ainsi en sera-t-il des os, qui seront appelés à la résurrection.
25. C'est Nous qui versons l'eau abondante
Commentaire : C'est Nous qui la faisons tomber du ciel.
27. Et y faisons pousser grains, 28. Vignobles et légumes, 29. Oliviers et palmiers, 30. Jardins touffus, 31. Fruits et herbages
Commentaire : Où Nous faisons pousser toutes sortes de plantes et de fruits.
32. Pour votre jouissance vous et vos bestiaux
Commentaire : De cela Nous faisons votre existence, à vous et vos troupeaux, jusqu'au Jour de la résurrection.
33... le Fracas
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « C'est un nom parmi les noms donnés au Jour de la résurrection. »
Al-Bahawy -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « L'Assourdissante (le fracas) est appelée ainsi, car elle assourdira les oreilles, elle exagérera à se faire entendre, de telle sorte que les oreilles risqueront de devenir sourdes. »
34. Le jour où l'homme s'enfuira de son frère, 35. De sa mère, de son père, 36. De sa compagne et de ses enfants
Commentaire : Il les voit puis il les fuit, parce que l'horreur est énorme et la situation très grave.
Ikrima -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « L'homme rencontrera son épouse et il lui dira : "Ô toi ! Quel époux étais-je pour toi ? - Tu étais un excellent époux, lui dira-t-elle." Et elle fera son éloge du mieux qu'elle pourra. Il lui dira : "Je te demande alors aujourd'hui de me faire don d'une bienfaisance : peut-être que je serai sauvé de ce que tu vois. - Que c'est facile ce tu demandes, dira-t-elle, mais je ne peux rien te donner. Moi-même je redoute ce que tu redoutes." L'homme rencontrera son fils et lui demandera la même chose, mais le fils lui donnera la même réponse.
37. Chacun sera préoccupé de son sort.
Dans le Récit de l'intercession, il est dit : Même Jésus (‘aleyhi salam) fils de Marie dira : « Aujourd'hui je ne Lui demanderai que mon âme, je ne Lui demanderai pas Marie qui m'a pourtant enfanté ! »
Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-t-on, a dit : « Le Jour de la résurrection, les hommes seront ressuscités pieds nus, nus, non circoncis. - Ô Envoyé de Dieu, qu'en sera-t-il des parties honteuses ? a dit Aïcha. - car chacun d'eux, ce jour-là, a-t-il dit, aura son propre cas pour l'occuper. »
38. Ce jour-là, il y aura des visages rayonnants, 39. Riants et réjouis. 40. De même qu'il y aura, ce jour-là, des visages couverts de poussière, 41. Recouverts de ténèbres
Commentaire : Là-bas, les hommes seront répartis en deux groupes : ceux qu visage rayonnant (les hôtes du Jardin) et ceux au visage obscurci par la poussière (les hôtes du Feu).
42. Voilà les infidèles, les libertins
Commentaire : Ce sont eux les mécréants de cœur, les libertins par les actions.


Sourate 86 : L'astre nocturne [At-Tariq]


Dieu jure par l'existence de l'homme entouré d'un système divinement organisé.
1. Par le ciel et par l'astre nocturne.
Commentaire : Dieu jure par le ciel et ce qu'il y a placé d'étoiles lumineuses avant de dire. Il dit ensuite :
2. Et qui te dira ce qu'est l'astre nocturne ?
Commentaire : Puis, Il explique At-Tariq en disant
3. C'est l'étoile vivement brillante.
Commentaire : Qatâda et d'autres disent qu'il s'agit de l'étoile qui s'appelle At-Târiq, car elle est observée seulement de nuit, elle disparaît le jour. Cette opinion est soutenue par le hadith authentique qui interdit à l'homme de retourner chez lui, la nuit, sans annoncer son retour au préalable (Tarouk). Ensuite, Dieu dit  :{Vivement brillante}
Ibn Abbas -qu’Allah l’agrée-  dit : « Il est brillant. »
'Ikrima -qu’Allah l’agrée-  dit : « Il est lumineux et qu'il brûle satan. »
Puis Dieu dit :
4. Il n'est pas d'âme qui n'ait sur elle un gardien.
Commentaire : C'est à dire que chaque âme a un gardien envoyé par Dieu pour la protéger des cataclysmes. Dieu dit de même dans un autre verset : {Il (l'homme) a par devant lui et derrière lui des anges qui se relaient et qui veillent sur lui par ordre de Dieu} (13/11)
La création de l'homme est la preuve du pouvoir de Dieu de le ramener à lui :
5. Que l'homme considère donc de quoi il a été créé.
Commentaire : Il s'agit ici d'une mise en garde à l'homme qui a été créé d'une matière méprisable et faible. Cette mise en garde a pour but de guider l'homme à reconnaître la réalité de l'au-delà, car celui qui a créé et capable de recréé une nouvelle fois et de la même manière. Dieu dit à cet égard : {Et c'est Lui qui commence la création puis la refait ; et cela Lui est plus facile} (30/27)
Puis, Il dit ici :
6. Il a été créé d'une giclée d'eau.
Commentaire : C'est-à-dire du liquide qui contient le sperme éjaculé par l'homme lors du rapport sexuel avec la femme. Ainsi, l'enfant est le fruit des deux par la volonté de Dieu.
Dieu (le Très-Haut) dit :
7. Sortie d'entre les lombes et les côtes
Commentaire : C'est-à-dire des lombes ou des reins de l'homme et des côtes de la femme. Chibab Ibn Bichr rapporta de 'Ikrima qu'Ibn Abbas dit au sujet de ce verset {Sortie d'entre les lombes et les côtes}, Qu'il sort des lombes ou des reins de l'homme et des côtes de la femme. Ce fluide est jaune de couleur et fin de texture. Un enfant ne peut donc voir le jour sans les deux parents.
Ensuite Dieu (le Très-Haut) dit :
8. Dieu est certes capables de le ressusciter
Commentaire : Cela signifie qu'Il est capable de ramener à la vie cet homme qu'Il a crée d'un liquide éjaculé. Dans d'autres termes, Il est capable de refaire la création et ressusciter ses créatures à leur sort final. Ceci est donc faisable, car celui qui est capable d'initier la création en premier lieu est certainement capable de la refaire. Dieu a, en effet, cité cette preuve de recréation dans plusieurs endroits du Coran.
9. Le jour où les cœurs dévoileront leurs secrets
Commentaire : C'est-à-dire que le Jour du Jugement Dernier, les secrets seront dévoilés et examinés. Autrement dit, les secrets seront exposés et tout secret perdra cette qualité une fois révélés en public.
Al Boukhari et Mouslim rapportèrent que le Messager de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Chaque traître aura un drapeau hissé derrière lui et sur lequel Il sera inscrit "ceci est la traîtrise d'untel et untel, fils d'untel et untel" ».
10. L'homme n'aura ni force ni secoureur le jour du Jugement
Commentaire : Ensuite Dieu (le Très-Haut) dit : {il n'aura alors} c'est-à-dire l'homme le Jour du Jugement {ni force} en lui-même {ni secoureur} par quelqu'un d'autre. Ceci signifie que l'homme ne sera pas capable de se sauver du châtiment de Dieu et n'aura personne pour l'aider ou pour le sauver.
Dieu jure que Le Coran est véridique et que ceux qui s'y opposent sont voués à la perdition
11. Par le ciel qui fait revenir la pluie !
Commentaire : Ibn Abbas -qu’Allah l’agrée- dit : « Le terme Ar-Raj' signifie la pluie. »
On rapporta aussi qu'il dit qu'il signifie les nuées qui contiennent de la pluie.
Dieu dit  : {Par le ciel qui fait revenir la pluie !} C'est-à-dire qu'il pleut et pleut encore. Qatâda dit qu'elle revient pour assurer la subsistance des créatures de Dieu chaque Année. Si le cycle n'était pas ainsi, tout serait détruit, homme et bestiaux. Puis Dieu dit :
12. Et par la terre qui se fend !
Commentaire : Ibn Abbas -qu’Allah l’agrée- dit : « La terre se fend afin que les plantes poussent. » Ce fut aussi l'avis de Said Ibn Joubayr, 'Ikrima, Abi Malik, Ad Dahak, Al Hassan, Qatâda, As Soudi et d'autres.
Ensuite, Dieu dit :
13. Ceci (le Coran) est certes, une parole décisive
Commentaire : Ibn 'Abbas -qu’Allah l’agrée- dit : « Il s'agit de ce qui tranche entre le vrai et le faux. » Qatâda dit la même chose. Quelqu'un dit qu'il s'agit d'un verdict juste,
14. Et non point une plaisanterie frivole !
Commentaire : C'est donc une question sérieuse et vraie. Puis, Dieu nous parle des mécréants qui s'opposent à Lui et empêchent les autres d'emprunter Son chemin.
15. Ils se servent d'une ruse
Commentaire : C'est-à-dire qu'ils complotent contre les gens en les incitant à s'opposer au Coran. Puis, Il dit  :
16. Accorde donc un délai aux infidèles un répit d'une certaine période afin de ne pas précipiter les choses, accorde leur un cour délai
Commentaire : Un délai qui n'est pas long et tu verras le châtiment, le supplice et la destruction qui tomberont sur eux. Dieu dit par ailleurs : {Nous leur donnons de la jouissance pour peu de temps; ensuite nous les forcerons vers un dur châtiment} (31/24)
Ainsi s'achève l'exégèse de l'Astre Nocturne. Louange et gratitude à Dieu.


Sourate 99 : La secousse [Az-Zalzalah]

1. Quand la terre tremblera d'un violent tremblement
 
Commentaire : Ibn 'Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Quand la terre tremblera d'une violente secousse » signifie qu'elle bougera par dessous. ».  
 
2. Et que la terre fera sortir ses fardeaux
 
Commentaire : C'est-à-dire qu'elle fera sortir les cadavres qu'elle contient. Plusieurs savants du Salaf disaient également la même chose. Et Allâh a dit dans un autre verset : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur ! Le séisme qui précédera l'Heure est une chose terrible ! » [S.22-V.1] Il a dit également : « Et que la terre sera nivelée, et qu'elle rejettera ce qui est en son sein et se videra » [S.84-V.3,4].
 
3. Et que l'homme dira : « Qu'a-t-elle ?!
 
Commentaire : C'est-à-dire qu'il sera surpris par cet état étant donné qu'il est habitué à sa stabilité et à sa fermeté. Ceci (la parole de l'homme) est en rapport avec le changement de l'état des choses et au tremblement de la terre. Une telle secousse préparée par Allâh sera inévitable, car à son terme la terre fera sortir ses les morts, des premières générations jusqu'aux dernières. A ce moment-là, les gens seront surpris par les évènements en cours ainsi que par le changement de la terre par une autre et du ciel par un autre. Les gens se présenteront ensuite devant Allâh, Al Wâhid, Al Qahhâr.
 
4. Ce jour-là, elle racontera son histoire
 
Commentaire : C'est-à-dire qu'elle parlera et dira ce que les gens ont fait sur sa surface […]

Shabîb Ibn Bishr rapporta de 'Ikrimah que Ibn 'Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Ce jour-là, elle racontera son histoire » signifie que son Seigneur lui dira : « Parle ! », alors elle parlera. »

Mujâhid -qu’Allah l’agrée- a dit : « Allâh lui commandera de parler. »

Al Quradî -qu’Allah l’agrée- a dit : « Il lui commandera de se séparer d'eux. »
 
Ibn Kathîr rapporta ensuite que les Imâms Ahmad Ibn Hanbal, Abû 'Îsâ At Tirmidhî et et 'Abd Ur Rahmân An Nasâ°î -qu'Allâh leur fasse miséricorde- rapportèrent un hadîth relaté par Abû Hurayrah -qu'Allâh l'agrée- dans lequel le Messager d'Allâh -salla Allahou ‘alayhi wa salam- récita le verset « Ce jour-là, elle racontera son histoire » avant de dire : « Savez-vous ce qu'est son histoire ? »Les compagnons présents répondirent : « Allâh et Son Messager le savent mieux. » Il dit alors : « Son histoire est qu'elle témoignera contre l'ensemble des serviteurs et de ce qu'ils ont fait sur sa surface. Elle dira que telle personne a fait telle et telle chose tel et tel jour. Ainsi est donc son histoire. »
 
5. En fonction de ce que ton Seigneur lui aura révélé
 
Commentaire : Il est clair qu'ici, le sens voulu est qu'Allâh autorisera à la terre de parler.
 
6. Ce jour-là, les gens sortiront séparément afin que leur soient montrés leurs œuvres.
 
Commentaire : C'est-à-dire qu'ils reviendront de la station du jugement en groupe séparés. Autrement dit, ils seront divisés en différentes catégories, ceux qui seront malheureux et ceux qui seront bienheureux, ceux à qui il sera commandé d'entrer au paradis, et ceux à qui il sera ordonné d'entrer en enfer.

As Suddî -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « séparément signifie par groupes. ».

« Afin que leur soient montrés leurs œuvres », c'est-à-dire afin qu'ils soient rétribués selon ce qu'ils ont fait durant la vie d'ici-bas, en bien ou en mal. Par conséquent,

Allâh dit ensuite :

7. Quiconque fait un bien, fût-ce du poids d'un atome, le verra, 8. et quiconque fait un mal, fût-ce du poids d'un atome, le verra.
 
[...]

Commentaire : 'Adî Ibn Hâtim dans lequel le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit : « Craignez le feu ne serait-ce qu'en offrant la moitié d'une datte par charité, ou bien même en disant qu'un seul mot de bien. » [Al Bukhârî].
 
Al Bukhârî rapporta également, toujours par le biais de 'Adî que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Ne sous-estimez pas l'acte de bien même en offrant de l'eau de ton seau à celui qui en demande, ou bien en accueillant ton frère avec un visage radieux. »
 
Ahmad Ibn Hanbal rapporta aussi que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit : « Donnez quelque chose au mendiant, même s'il s'agit d'un sabot brûlé. »
 
Il rapporta également par le biais de 'Abdu Llâh Ibn Mas'ûd -qu'Allâh l'agrée- que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Prenez garde aux petits péchés, car ils s'accumulent dans un homme jusqu'à ce qu'ils le détruisent. »
 
Et certes, le Messager d'Allâh -salla Allahou ‘alayhi wa salam- illustra les péchés [pris à la légère] en disant qu'ils sont tels un peuple qui s'installe dans un désert. Leur chef vient et ordonne aux hommes de sortir un par un afin d'apporter chacun un bâton jusqu'à ce qu'ils rassemblent un grand nombre de bâtons. Puis, ils allument un feu par lequel ils brûlent tout ce qu'ils y jettent. [Ce hadîth est issu du Musnad de l'Imâm Ahmad.]


Sourate 101 : Le fracas [Al-Qâri'a]

1. Le fracas !
Commentaire : C'est un autre nom parmi les noms qui désignent le Jour de la résurrection.
2. Qu'est-ce que le fracas ?
Commentaire : Le Jour de la résurrection est grandiose, son affaire est horrible.
3. Et qui te dira ce qu'est le fracas ?
Commentaire : Est une interrogation permettant ensuite l'explicitation.
4. C'est le jour où les gens seront comme des papillons éparpillés
Commentaire : Dans leur course, leurs va-et-vient, leur éparpillement, dans leur désarroi, ils seront comme les sauterelles qui vont et viennent : se répandent comme des sauterelles.
5. Et les montagnes comme de la laine cardée
Commentaire : Les montagnes, dans leur mouvement vers la disparition, seront comme les touffes de laine (qui se déchirent facilement), qu'on carde. Puis, Dieu informe sur la destinée finale de chacun. Selon les actions faites, on se retrouvera honoré ou humilié.
6. Quant à celui dont la balance sera lourde 7. il sera dans une vie agréable
Commentaire : Celui dont les actions bonnes pèsent plus lourd que les actions mauvaises, celui-là triomphera du Jardin.
8. Et quant à celui dont la balance sera légère, 9. sa mère [destination] est un abîme très profond
Commentaire : Celui dont les actions mauvaises pèsent plus lourd que les actions bonnes, celui-là sera jeté dans la Géhenne.
10. Et qui te dira ce que c'est ?
Commentaire : Est une question qui permet de définir ensuite ce qu'est l'abîme
11. C'est un Feu ardent.
Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-t-on, a dit : « Le feu du Fils d'Adam que vous allumez est une partie d'entre les 70 parties de Géhenne. »


Sourate 102 : La course aux richesses [At-Takâthour]

1. La course aux richesses vous distrait 2. jusqu'à ce que vous visitiez les tombes
Commentaire : L'amour d'ici-bas et ses douceurs vous occupent de sorte que vous ne cherchez plus la vie dernière. Et cela perdure jusqu'à la venue de la mort qui vous emmène au cimetière. Al Hasan : La course aux richesses concerne les fortunes et les enfants.
Abdallah ibn ach Chukhayr -qu’Allah l’agrée- : «  Je suis arrivé après de l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au moment où il disait : La course aux richesses vous distrait Le Fils d'Adam dit : "Mon bien ! Mon bien !" De ton bien qu'est-ce que tu as ? Sauf ce que tu manges, de sorte à le réduire à néant, ou ce que tu portes comme habits, de sorte à l'user, ou ce que tu donnes en aumône et qui disparaît. L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-ton aussi, a dit : L'homme dit : "Mon bien ! mon bien ! "Il n'a plutôt de son bien que trois choses : ce qu'il mange et réduit à néant, ou ce qu'il porte comme habits et l'use ensuite, ou ce qu'il donne en aumône et qui disparaît. Ce qui est en dehors de cela est abandonné, laissé aux gens. ; Trois choses suivent le mort, puis deux reviennent, (en laissant) une qui reste avec lui. Sa famille, sa fortune, son œuvre le suivent, puis sa famille, sa fortune reviennent, et son œuvre reste. »
3. Mais non! Vous saurez bientôt! 4. (Encore une fois)! Vous saurez bientôt!
Commentaire : Al-Hasan Al Basri -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Cela est une menace suivie d'une seconde menace. »
5. Sûrement! Si vous saviez de science certaine
Commentaire : Si vous saviez de science sûre, rivaliser par le nombre ne vous divertirait pas.
6. Vous verrez, certes, la Fournaise. 7. Puis, vous la verrez certes, avec l'oeil de certitude
Commentaire : C’est l'explicitation de la menace précédente (v.3-4).
8. Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour-là, sur les délices
Commentaire : En ce Jour vous serez interrogés sur votre gratitude concernant les bienfaits de Dieu (santé, sécurité, attributions, etc.).

Abdallah b. Jâbir -qu’Allah l’agrée- : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a mangé avec Abou Bakr et Umar des dattes, puis ils ont bu de l'eau. Après quoi, l'Envoyé a dit : Cela fait partie du bonheur sur lequel vous serez interrogés. »

Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « (Vous serez interrogés) sur tout plaisir de l'ici-bas. »

Ibn Abbâs -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Le bonheur c'est la santé du corps, l'ouïe, la vue. Dieu interrogera les hommes en quoi ils auront utilisé cela, bien que de cela Il soit plus connaissant qu'eux : « L'ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé (17.36). » »


Sourate 103 : Le temps [Al-‘Asr]

1. Par le Temps !
Commentaire : Ubaydallah ibn Hafs -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « A l'époque, quand deux d'entre les compagnons se rencontraient, ils ne se séparaient qu'après que l'un d'entre eux eut récité cette sourate, et que l'autre eut ensuite lancé le salut. »

Ach Châfi'i -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Si les hommes méditaient sur cette sourate, elle leur serait suffisante. Dieu jure par le temps où se déroulent les actions de bien et celles de mal, Il jure par cela que l'homme court à sa perte, puis Il mentionne ceux qui sont exceptés. »
2. Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres
Commentaire : Exception faite de ceux qui croient avec le coeur, sincèrement, effectuent les actions salutaires avec les membres.
3. S'enjoignent mutuellement la vérité
Commentaire : Se conseillent mutuellement l'accomplissement des obéissances et l'abandon des choses prohibées, interdites.
3. 'enjoignent mutuellement l'endurance
Commentaire : Se conseillent la patience devant les malheurs, ce qui est prédestiné, ainsi que le mal provoqué par les mauvais.


Sourate 104 : Les calomniateurs [Al-Houmaza]

1. Malheur à tout calomniateur diffamateur,
Commentaire : Le calomniateur diffamateur est celui qui méprise les gens, les dévalorise.
2. Qui amasse une fortune et la compte
Commentaire : Qui amoncelle les biens, les comptabilisent.

Muhammad ibn Ka'b -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Celui là est occupé tout le jour par son bien. Et quand vient la nuit, il dort comme un cadavre puant. »
3. Pensant que sa fortune l'immortalisera
Commentaire : Et qui pense que l'accumulation des biens le rend éternel dans cette demeure.
4. Mais non! Il sera certes, jeté dans la Hutamah
Commentaire : Non ! Les choses ne se passent pas comme il le prétend. Il va, c'est sûr, retrouver ce qu'il accumule dans la Géhenne (la Destructrice). Elle est appelée ainsi parce qu'elle détruit tout ce qu'elle contient.
Et c'est pourquoi Dieu (le Très-Haut) dit : 5. Et qui te dira ce qu'est la Hutamah? 6. Le Feu attisé de Dieu. 7. Qui monte jusqu'aux coeurs
Commentaire : Thâbit al-Banâny -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Elle les brûle jusqu'au cœur, tandis qu'eux restent vivants. »
8. Il se refermera sur eux
Commentaire : Et les encerclent de partout.
9. En colonnes (de flammes) étendues
Commentaire : Les colonnes sont en fer.

As-Suddy -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Elles sont de feu. »

lbn Abbås -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ils auront au col des chaînes. »

Qatâda -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ils seront châtiés avec des colonnes, dans le Feu. »


Sourate 105. L'Eléphant [Al-Fil]

{N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant. N'a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? Et envoyé sur eux des oiseaux par volées, qui leur lançaient des pierres d'argile? Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée}. (105/1-5)
II s'agit ici de l'une des faveurs de Dieu aux Kouraychites. Il les sauva du peuple de l'Eléphant qui tenta de détruire la Kaaba et effacer toute trace d'elle. Dieu détruisit ce peuple, fit échouer son plan et rendit tous ses efforts vains et l'obligea à rebrousser chemin.
Ces gens étaient des chrétiens et, par conséquent, leur religion était plus proche à la vraie religion que celle des idolâtres de Kouraych. Or, la défaite de ces gens n'était qu'un moyen de préparer les idolâtres de l'avènement du Messager de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, car il naquit cette même année selon les estimations les plus fondées. C'était comme si le destin leur disait : Nous n'allons pas vous aider, 0 peuple de Kouraych parce que votre statut est supérieur à celui des Ethiopiens (abyssiniens), en fait, nous vous aidons afin de défendre la vieille Maison (la Kaaba) que Nous allons honorer et vénérer en envoyant le Prophète illettré, Mohammed -salla Allahou ‘alayhi wa salam- le dernier des Prophètes".
Résumé de l'histoire des gens de l'Eléphant
C'est l'histoire du peuple de l'Eléphant que nous allons voir en résumé. Nous l'avons déjà cité au cours de notre discussion du récit du peuple d'Al-Oukhdoud (les gens du fossé). Nous avons vu que Thou Nouwâs, le dernier des rois de la dynastie de Himyar était un polythéiste, il ordonna le massacre des gens d'Al-Oukhdoud qui étaient des chrétiens et dont le nombre atteignait environ vingt mille personnes. Ils furent tous tués, mais un seul homme put s'échapper. Il s'appelait Daws Thaalabân. Il prit la fuite vers la région d'Ach-Châm et se rendit auprès de César, l'empereur de la région qui était aussi un chrétien. Ce dernier adressa un au Négus, l'empereur d'Abyssinie qui était plus proche du pays de l'homme. Le Négus envoya avec lui une armée de chrétiens dirigée par deux gouverneurs : Aryât et Abraha Ibn As-Sabâh Abou Yaksoum.
L'armée entra au Yémen et investit les maisons à l'affût du roi de Himyar (Thou Nouwâs). Thou Nouwâs mourut noyé dans la mer. Après cela, le Yémen fut gouverné par les Abyssiniens avec Aryât et Abraha comme ses gouverneurs. Cependant, les deux hommes étaient en désaccord constant sur tant de questions et ne cessaient, par conséquent de se battre et de recourir au conflit armé. En fin de compte, l'un dit à l'autre :
"Il n'y a plus de raison pour que nos deux armées se battent. Je propose donc un duel entre nous deux et celui qui tue l'autre gouvernera seul le Yémen".
L'autre accepta le défi et le duel eut lieu. Il y avait un canal d'eau derrière chacun d'eux pour les empêcher de fuir dans le combat. Finalement, Aryât eut le dessus sur Abraha en le frappant avec son épée coupant ainsi son nez et sa bouche et une partie de son visage. Cependant, Atawdah, le gardien d'Abraha, attaqua Aryât et le tua. Ainsi, Abraha retourna blessé au Yémen où il fut soigné de ses blessures. Il devint ainsi le gouverneur de l'armée abyssinienne au Yémen.
Le Négus d'Abyssinie adressa un à Abraha lui reprochant ces événements (le duel qui l'opposa à Aryât) dans un ton plein de menace, il jura aussi de fouler le sol du Yémen lui-même et de le scalper. Abraha envoya un messager avec des cadeaux et des objets précieux pour apaiser sa colère ainsi qu'un sac plein de terre pris du sol du Yémen et une mèche de ses cheveux. Dans une lettre, il dit au roi :
"Que le roi foule le sol du Yémen afin qu'il honore son serment et voici une mèche de mes cheveux que j'envoie avec cette lettre".
Quand le Négus reçut cette lettre, il fut content d'Abraha et lui accorda son approbation sur ce qu'il avait fait. Ensuite, Abraha écrivit au Négus l'informant qu'il allait construire une église pour lui au Yémen qui n'avait pas de précédent. Ainsi, il se mit à construire l'église dans la cité de San'a. Elle fut d'une grande beauté qu'il orna de toute sorte de décorations.
Les Arabes l'appelaient Al-Kolayyas du fait de sa grande hauteur, si une personne tentait de regarder son toit, elle devait se pencher vers l'arrière et risquait de faire tomber son turban. Ensuite, Abraha Al-Achram décida de contraindre les Arabes de se rendre en pèlerinage à cette magnifique église tout comme ils se rendaient en pèlerinage à la Kaaba à Makka. Il annonça cette décision dans tout le royaume du Yémen, mais elle fut rejetée par les tribus arabes de Adnân et Kabtân. Les Kouraychites étaient furieux à tel point que l'un d'eux se rendit à l'église la nuit et y fit ses besoins naturels avant de prendre la fuite. Quand les gardiens de l'église informèrent le roi Abraha de l'incident en lui disant :
"Un Kouraychite a fait cela pour exprimer sa colère pour leur Maison que tu veux remplacer par cette église", il jura de marcher sur la Maison de Makka et de la détruire pierre par pierre.
Moukâtil Ibn Soulaymân raconta qu'un groupe de jeunes hommes Kouraychites entrèrent dans l'église et allumèrent un feu pendant une journée durant laquelle le vent soufflait très fort. L'église prit feu et s'écroula au sol. Par conséquent, Abraha se mit à préparer une puissante armée pour une expédition contre Makka. Il prit un grand éléphant avec lui au nom de Mahmoud qu'il avait reçu en cadeau du Négus. On dit aussi qu'il avait huit autres éléphants, certains avançaient le chiffre de douze en plus du grand éléphant Mahmoud, Dieu a le meilleur savoir.
Abraha avait l'intention d'utiliser l'éléphant pour démolir la Kaaba. Il avait planifié de placer des chaînes autour des fondements de la Kaaba et d'attacher les autres bouts autour du cou de l'éléphant, puis, il ferait avancer l'éléphant afin de tirer et démolir l'édifice d'un seul coup.
Quand les Arabes prirent connaissance de l'expédition, ils se rendirent compte que la situation était très grave, car ils estimaient qu'il était de leur devoir de défendre la Maison sacrée et de repousser toute attaque contre elle. Ainsi, le plus noble du peuple du Yémen et le chef le plus influent partit à sa rencontre. Il s'appelait Thou Nafr. Il appela son peuple et tous les Arabes, susceptibles d'entendre son appel, de partir en guerre contre Abraha afin de défendre la Maison Sacrée et d'empêcher Abraha de la démolir. Le peuple répondit à son appel et se lança contre l'armée d'Abraha pour l'arrêter, mais les Arabes furent battus dans la bataille. Ce fut la volonté de Dieu et Son plan d'honorer et de vénérer la Kaaba. Thou Nafr fut capturé et pris en tant que prisonnier par l'armée d'Abraha.
L'armée poursuivit son chemin jusqu'à la terre de Khath'am où elle dut confronter Noufayl Ibn Habib AI-Khath'arni et son peuple, les tribus de Chahrân et Nâhis. Mais, ils furent battus par Abraha qui emprisonna Noufayl Ibn Habib. Au début, Ilvoulait le tuer, mais il le pardonna et se servit de lui comme guide afin de lui montrer le chemin du Hijâz.
Quand ils s'approchèrent de la région de Tâïf, le peuple de Thakîf partit à la rencontre d'Abraha dans une tentative d'apaiser sa colère, car les gens craignaient pour un lieu de culte qu'ils appelaient Al-Lât. Abraha les traita avec de bonnes manières et ils envoyèrent un homme, du nom d'Abi Righâl, avec lui pour lui servir de guide. Quand ils atteignirent un lieu qui s'appelait Al-Moghammas, tout près de Makka, ils campèrent. Ensuite, des troupes furent envoyées pour capturer les chameaux et les troupeaux des habitants de Makka, ce qui fut fait. Parmi les troupeaux capturés, il y avait deux cents chameaux qui appartenaient à Abdoul-Mottalib. Le chef de cette expédition s'appelait Al-Aswad Ibn Mafsoud.
Selon les récits d'ibn lshâq, les Arabes avaient pour habitude de le satiriser à cause du rôle qu'il joua lors de cette expédition militaire historique.
Ensuite, Abraha envoya un émissaire du nom de Honâtah Al-Himyari le chargeant d'investir Makka et de lui apporter la tête de Kouraych. Il l'ordonna aussi de l'informer que le roi ne combattrait pas les habitants de Makka à moins qu'ils tentent de l'empècher de détruire la Kaaba. Honâtah partit vers la cité pour exécuter les ordres qu'il avait reçus. Quand il y arriva, ii se rendit chez Abdil-Mottalib Ibn Hichâm à qui il transmit le d'Abraha.
Abdoul-Mottalib répondit :
"Par Dieu! Nous n'avons aucun désir de le combattre et nous ne sommes pas non plus en position de le faire. Celle-ci est la Maison sacrée de Dieu et la Maison de Son Elu, Abraham. Si Dieu veut l'empêcher (Abraha) de la détruire, elle est sa Maison et Son sanctuaire sacré. Mais, si Dieu veut le laisser s'approcher d'elle, par Dieu, nous n'avons aucun moyen pour l'empêcher de le faire".
Honâtah lui dit : "Viens avec moi".
Abdoul-Mottalib partit avec lui auprès d'Abraha.
Quand Abraha le vit, il fut impressionné par lui, car Abdoul-Mottalib était un homme grand de taille et avait une bonne parure. Abraha descendit de son siège et s'assit avec lui sur un tapis. Puis, il demanda à son interprète de lui dire : "Que veux-tu ?".
Abdoul-Mottalib répondit : "Je veux que le roi retourne mes chameaux qu'il a capturés, ils sont au nombre de deux cents".
Abraha dit à l'interprète de lui dire : "Je suis impressionné par toi au moment où je t'ai vu, mais maintenant je ne le suis plus après avoir parlé avec toi. Tu me demandes de te restituer tes deux cents chameaux et tu négliges la question de la Maison qui constitue le fondement de ta religion et de celle de tes ancêtres et que je suis venu pour détruire sans que tu n'en parles ?".
Abdoul-Mottalib lui dit : "Certes, Je suis le propriétaire des chameaux. Quant à la Maison, c'est son Seigneur qui la défend".
Abraha dit : "Rien ne m'empêche de la détruire".
Abdoul-Mottalib répondit : "Alors, fais-le".
On dit qu'un nombre de chefs de tribus arabes accompagna Abdoul-Mottalib et chacun d'eux offrit à Abraha le tiers des biens de la tribu de Tihâma pour qu'il renonce de détruire la Maison, mais il refusa et restitua les chameaux de Abdoul-Mottalib. Ce dernier retourna à son peuple et l'ordonna de quitter Makka pour chercher refuge dans les montagnes de crainte d'un éventuel excès de la part de l'armée d'Abraha contre les gens. Ensuite, il prit l'anneau métallique de la porte de la Kaaba par la main avec d'autres notables de Makka et supplièrent Dieu de leur accorder la victoire sur Abraha et son armée.
Abdoul-Mottalib dit, en tenant l'anneau de la porte de la Kaaba :
"L'homme défend certes ses propriétés. Ô Seigneur ! Défends alors Ta propriété. Que demain leur croix et leur malice ne puissent point prendre le dessus sur Ton pouvoir".
Selon lbn Ishâq, Abdoul-Mottalib remit l'anneau de la porte de la Kaaba à sa place et quitta Makka avant de monter sur le sommet de la montagne. Moukâtil Ibn Soulaymân cita que les Kouraychites laissèrent cent chameaux attachés près de la Kaaba dans l'espoir que des soldats de l'armée s'empareront d'eux sans avoir le droit de le faire et seraient par conséquent, susceptibles de subir la vengeance de Dieu.
Le matin, Abraha mobilisa son armée pour investir la cité sacrée. L'éléphant Mahmoud fut préparé pour la démolition du sanctuaire et fut dirigé vers Makka. A ce moment-là, Noufayl
ibn Habib s'approcha de lui et le tint par l'oreille en lui disant : "Mets-toi à genou Mahmoud ! Puis, tourne-toi et retourne directement d'où tu es venu, car tu es dans la cité sacrée de Dieu". Puis, il relâcha l'oreille de l'éléphant qui se mit à genou. Noufayl se précipita vers les montagnes. Les hommes d'Abraha se mirent à frapper l'éléphant pour qu'il se lève, mais en vain. Ils le frappèrent sur la tête avec des instruments pointus et des bâtons à crochets pour le contraindre de se lever, mais il refusa.
Puis, ils le tournèrent en direction du Yémen et il se leva avant de commencer à marcher précipitamment. Ensuite, ils le tournèrent vers la région d'Ach-Châm, il fit de même, ils le tournèrent vers l'est et il fit de même, mais quand il le tournait vers Makka, il se mettait à nouveau à genou.
Ensuite, Dieu envoya des oiseaux de la mer qui ressemblaient à des hirondelles et des hérons. Chaque oiseau portait une pierre de la taille d'un petit poix ou d'une lentille dans chaque griffe et dans le bec. Tous les soldats qui furent touchés par ces pierres périrent. Les autres soldats prirent la fuite dans la panique qui s'empara de l'armée en cherchant Noufayl pour qu'il leur montre le chemin de retour. Ce dernier se trouvait sur le sommet d'une montagne avec les Kouraychites et les Arabes du Hijàz observant ce qui se passait et le châtiment de Dieu que les gens de l'éléphant subissaient. Noufayl dit : "Où fuiront-ils quand leur poursuivant n'est autre que le vrai Dieu, l'Unique ? Abraha Al-Achram est battu et n'a pas pu sortir vainqueur".
Ibn Ishâq rapporta que Noufayl improvisa ces vers de poésie à ce moment-là. Il dit :
"N'avez-vous pas vécu avec un soutien continu. Nous vous avions privilégié avec un œil qui ne cesse de bouger le matin (en tant que guide sur le chemin).
Si vous l'avez vu, mais vous ne l'avez pas vu à côté du rocher couvrant la montagne que nous avons vue.
Alors, vous m'excuserez et vous louerez ce que j'ai fait et ne regretterez point ce qui a été perdu entre nous.
Ainsi tout le monde cherche à savoir où se trouve Noufayl, comme si je devais quelque chose aux abyssiniens".
Atâ Ibn Yasâr et d'autres disent que l'armée ne fut pas touchée dans sa totalité par le châtiment à cette heure de rétribution. Certains soldats furent tués sur-le-champ, alors que d'autres furent blessés en tentant de fuir. Abraha eut les membres brisés et succomba à ses blessures dans la terre de Khath'am.
Ibn Ishâq dit que les soldats partirent de Makka après avoir essuyé une défaite cuisante et qu'Abraha essuya de graves blessures dues aux jets de pierres. Ses hommes durent le transporter. Il perdit ses membres pièces par pièces jusqu'au retour à San'a. Quand ils arrivèrent, il ressemblait déjà à un bébé d'oiseau et ne rendit l'âme qu'une fois son cœur sorti de sa poitrine comme les gens le disaient.
Ibn Ishâq dit que quand Dieu envoya Mohammed -salla Allahou ‘alayhi wa salam- en tant que Son Messager, il ne cessa de rappeler les Kouraychites de cette faveur de Dieu, entre autres, qui les sauva de l'attaque des Abyssiniens. Après ces événements, les Kouraychites furent permis de demeurer sains et saufs dans la cité pour une période de temps.
Ainsi, Dieu (le Très-Haut) dit : {Nas-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant. N'a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? Et envoyé sur eux des oiseaux par volées, qui leur lançaient des pierres d'argile ? Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée}. (105 : 1-5)
II dit aussi : {A cause du pacte des Kouraych, De leur pacte (concernant) les voyages d'hiver et d'été. Qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Maison (la Kaaba), qui les a nourris contre la faim et rassurés de la crainte} (106 :1-4)
Commentaire : C’est-à-dire que Dieu ne changerait pas leurs conditions, car Il voulait du bien pour eux à condition qu'ils L'acceptent.
Ibn Hichâm dit -qu’Allah l’agrée- : « Le terme Abâbîl signifie par volées, car les Arabes ne parlaient pas d'un seul oiseau. »
Il dit aussi : « Quant au terme As-Sijjîl, Younous An-Nahwi et Abou Obayda m'informèrent que selon les Arabes, il signifie quelque chose de dur et solide ».
Puis, il dit : « Certains commentateurs ont dit que ces deux termes sont en fait d'origine perse que les Arabes combinèrent en un seul mot. Le mot est donc composé de Sanj et Jîl, le premier signifie pierres, alors que le second signifie argile. Les rochers se composent de ces deux types : Pierres et argiles ».
Il dit par ailleurs : « Al-Asf sont les feuilles abandonnées après la récolte et que le singulier est Asfah. » [Ibn Hichâm : 1/51-56].
Hammâd Ibn Salama rapporta de Asim que Zirr relata que 'Abdoullah et Abou Salama Ibn Abdir-Rahmân disent que
3. des oiseaux par volées
Commentaire : Signifie par groupe.
Ibn Abbâs et Ad-Dahhâk -qu’Allah leur fasse Miséricorde- disent tous les deux : « Le terme Abâbîl signifie que les oiseaux volaient par file, les uns derrière les autres. »
Al-Hasan Al-Basri -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Abâbîl signifie par volées successives. »
Ibn Zayd -qu’Allah lui fasse Miséricorde- lui dit : « Abâbîl signifie différent venant de ci et de là, car les oiseaux venaient de tout part. » [At-Tabari : 24/605,606.21].
Al-Kasâï dit qu'il entendit des grammairiens dire qu'Abâbîl est le pluriel d'ibil.
Ibn Jarir -qu’Allah lui fasse Miséricorde- rapporta : « 'Ishâq Ibn Abdillah Ibn Al-Hârith Ibn Nawfal dit au sujet de ce verset "Et envoyé sur eux des oiseaux par volées" il s'agit de groupes similaires de chameaux quand ils marchent en groupes. » [At-Tabari : 24/606l].
On rapporta aussi qu'Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- dit à ce sujet "Et envoyé sur eux des oiseaux par volées" : « Ils avaient des trompettes comme des becs d'oiseaux et des pattes comme celles des chiens. » [At-Tabari : 24/6072].
On rapporta aussi que Ikrima -qu’Allah l’agrée- dit au sujet de ce verset "des oiseaux par volées" : « Ils étaient des oiseaux verts qui surgirent de la mer et qui avaient des têtes qui ressemblaient à celles des animaux prédateurs. » [At-Tabari : 24/607].
Pour sa part, Obayd Ibn Omayr -qu’Allah l’agrée- commenta ce verset "des oiseaux par volées" en disant : « Ils étaient des oiseaux noirs qui venaient de la mer et qui avaient des pierres dans leurs becs et les griffes. » [At-Tabari : 24/607].
La chaîne de narrateurs de ces récits est authentique.
On rapporta que Obayd Ibn Omayr -qu’Allah l’agrée-dit que quand Dieu voulut détruire les gens de l'Eléphant, il envoya sur eux des oiseaux qui venaient de la mer. Chaque oiseau tenait une pierre dans son bec. Ils se rassemblèrent en volées au-dessus des têtes des soldats et se mirent et jeter les pierres sur eux après avoir fait un cri effrayant. Toute pierre qui touchait un homme sur sa tête sortait par son derrière. C'est ainsi que chaque fois qu'une pierre touchait une partie du corps, elle sortait du côté opposé. Ensuite, Dieu envoya un vent violent qui intensifia les coups de pierres et leur donna plus de force. Ainsi, ils furent tous détruits.
5. Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée.
Commentaire : Saîd Ibn Joubayr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Cela signifie de la paille que le commun des gens appelle Habbour en arabe. »
Saîd -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit aussi : « Il s'agit des feuilles de blé. Il dit que le terme Asf signifie paille et que Ma'koul se réfère aux feuilles séchées que l'on donne aux animaux. » [Ad-Dorroul-Manthour : 8/633]
Al-Hasan Al-Basri dit la même chose.
Ibn Abbâs -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Al-Asf est la couverture de la graine qui ressemble à celle du blé. » [Al-Baghawi : 4/529].
Ibn Zayd -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Al-Asf sont des feuilles de légumes. Quand les bêtes les consomment, elles les sécrètent en crottes. » [At-Tabari : 24/699.3].
La signification de cela est que Dieu détruisit et annihila ces gens tout en faisant échouer leur plan. Ils ne purent donc accomplir leur mission, et Dieu fit d'eux un amas de soldats en perdition et aucun d'eux ne put retourner chez lui pour raconter ce qui s'était passé hormis les blessés. Leur roi Abraha connut le même sort, son corps fut ouvert faisant ainsi dévoiler son cœur quand il arriva à San'a. Il informa les gens de son récit avant qu'il ne succombe à ses blessures. Son fils Yaksoum lui succéda, ce dernier fut suivi par son frère Masrouk Ibn Abraha. Ensuite, Sayf Thou Yazin Al-Himyari se rendit auprès de Chosroes le roi de Perse pour lui demander de l'aide contre les Abyssiniens.
Chosroes envoya une armée avec Sayf qui réussit à récupérer le Yémen et le ramener à la souveraineté des Arabes comme cela était le cas du temps de leurs ancêtres. Beaucoup de délégations arabes lui rendirent visite pour le féliciter à la suite de sa victoire [La biographie d'Ibn Hichâm : 1/96-103].
Nous avons cité auparavant, dans l'exégèse de la sourate de la victoire éclatante (Al-Fath) que quand le Messager de Dieu () s'approcha du col montagneux qui menait vers Makka le jour du traité d'Al-Houdaybiyya, sa chamelle s'agenouilla. Les gens tentèrent en vain de la forcer à se lever. Ils dirent donc que la chamelle Al-Kaswâ était devenue têtue. Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- leur dit :
« Al-Kaswâ n'est pas devenue têtue, car cela ne fait pas partie de son caractère, elle a été arrêtée par Celui qui a retenu l'Eléphant". Puis, il dit : "Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, s'ils me demandent quoique ce soit sur les choses sacrées de Dieu, je l'accepterai ».
Ensuite, il ordonna la chamelle de se lever et elle s'exécuta de sitôt [Fat'houl-Bâri : 5/388].
Ce récit fut rapporté uniquement par Al-Boukhâri.
Al-Boukhâri et Mouslim rapportèrent que le jour de la conquête de Makka, le Messager de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dit :
« Certes, Dieu défendit l'Eléphant d'entrer à Makka, Il a accordé à Son Messager et aux croyants la permission d'y entrer. En fait sa sacralité est désormais retourné comme elle
l'était hier. Ainsi, que ceux qui sont présents informent ceux qui sont absents ».
[Fat'houl-Bâri : 1/248, Mouslim : 2/982]
Ainsi prend fin l'exégèse de la sourate de l'Eléphant (Al-Fîl), louange et gratitude à Dieu.


Sourate 106 : Les qouraychites (Qouraych)

1. A cause du pacte des Qouraych
Commentaire : Ne fût-ce que pour leur rassemblement en sécurité dans leur pays. Ce qui est visé, dit-on aussi, c'est que les Quraïch étaient habitués au commerce des caravanes qui partaient au Yémen en hiver et en Syrie en été, puis revenaient en toute sécurité. Car les gens respectaient les Quraïch en tant qu'habitants du Sanctuaire de Dieu. Cela était leur situation dans leurs voyages d'hiver et d'été, dans leur situation de résidents à la Mecque, c'est comme Dieu (le Très-Haut) dit : Ne voient-ils pas que Nous avons institué une aire interdite et sûre, quand tout autour on se pourchasse ?
Et c'est pourquoi il est dit : 1. A cause du pacte des Qouraych, 2. De leur pacte [concernant] les voyages d'hiver et d'été.
3. Qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Maison
Commentaire : Qu'ils vouent à Lui une adoration de monothéiste, étant donné qu'il leur a instauré un Sanctuaire de sécurité et une Maison sacrée : Moi j'ai seulement reçu l'ordre d'adorer le Seigneur de ce territoire.
4. Qui les a nourris contre la faim et rassurés de la crainte!
Commentaire : C'est Lui le Seigneur de cette Maison, qui leur fournit nourriture en place de faim leur fait don de sécurité en place de crainte. Qu'ils vouent donc adoration de monothéiste, sans Lui associer d'idoles.

Usâma b. Zayd -qu’Allah l’agrée- a dit : « J'ai entendu l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- dire : A cause du pacte des Qouraych, De leur pacte [concernant] les voyages d'hiver et d'été. Malheur à vous ! ô les Quraych. Adorez le Seigneur de cette Maison qui vous fournit nourriture en place de faim, sûreté en place de crainte. »


Sourate 107 : L’ustensile [Al-Mâ'oûn]

1. Vois-tu celui qui traite de mensonge la Rétribution?
Commentaire : Muhammad -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, ne vois-tu pas celui qui dément le Rendez-vous et la rétribution ?
2. C'est bien lui qui repousse l'orphelin
Commentaire : C'est le même qui réprime l'orphelin, ne lui fournit pas de nourriture, ne lui fait pas de bien.
3. Et qui n'encourage point à nourrir le pauvre
Commentaire : Est synonyme de : non plus que vous n'exhortez à nourrir l'indigent.
4. et 5. Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salat
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Ceux-là sont les hypocrites qui ne font la prière que publiquement. »
Atâ' b. Dinar -qu’Allah l’agrée- a dit : « Louange à Dieu qui a dit : à ceux priant sont distraits de leur prière (même verset), au lieu de dire : à ceux priant sont distraits pendant leur prière- Ceux-là la retardent, ou ne la font pas selon ses piliers et ses conditions. »
L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-t-on, a dit : « Celle-là est la prière de l'hypocrite ! Celle-là est la prière de l'hypocrite ! Celle-là est la prière de l'hypocrite ! Il s'assit en surveillant le soleil, et quand ce dernier se retrouve entre les deux antennes du diable, (l'hypocrite) se met debout pour becqueter quatre rak'a dans lesquelles il ne rappelle Dieu que trop peu. Celui-là fait de telles prières par dissimulation devant les gens, et non en vue de Dieu. C'est comme s'il ne fait point de prière : « Les hypocrites cherchent à tromper Dieu, mais Dieu retourne leur tromperie (contre eux-mêmes). Et lorsqu'ils se lèvent pour la Salat, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens. A peine invoquent-ils Dieu. » (4.142)
Et dans cette sourate, Il dit : 6. Qui sont pleins d'ostentation
Commentaire : L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, rapporte-t-on, a dit : « Il y a une vallée dans la Géhenne. Chaque jour, la Géhenne demande refuge contre cette vallée 400 fois. Cette vallée est apprêtée à ceux usant de fausse piété d'entre la communauté de Muhammad. »

Saïd b. Ubay Waqqâç -qu’Allah l’agrée- a dit : « J'ai interrogé l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- sur Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salat, et il m'a dit : "Ce sont ceux qui retardent la prière après son temps." »
7. Et refusent l'ustensile
Commentaire : (attention !) ceux-là refusent non seulement le bel-agir de l'adoration de Dieu mais aussi le bel-agir envers les hommes. Ils refusent d'aider leurs semblables, soit en ne donnant pas de leurs biens, soit en ne prêtant pas de chose.


Sourate 108 : L'abondance [Al-Kawthar]

Anas ibn Mâlik -qu’Allah l’agrée- a dit : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- étant parmi nous dans la mosquée, il fit un somme, puis releva la tête en souriant. Nous lui dîmes : "Qu'est-ce qui te fait sourire, ô Envoyé de Dieu ?" Il dit : "On vient de faire descendre une sourate." Après quoi, il récita Nous t'avons certes, accordé l'Abondance. Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité, puis il dit : "Savez-vous ce qu'est l'abondance ?" Nous dîmes : "Dieu est plus connaissant, ainsi que Son Envoyé." Ildît : "C'est une rivière. Mon Seigneur me l'a promise. Elle contient de nombreux biens." »
Anas ibn Mâlik -qu’Allah l’agrée- a dit : « Après son ascension dans le ciel, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : "Je suis arrivé à une rivière aux rives de perles évidées. Alors j'ai dit : " Qu'est-ce que c'est, ô Gabriel ?" Il a dit : " C'est l'abondance. "". Dans un autre hadith : C'est l'abondance que ton Seigneur garde pour toi. »
Aïcha -qu’Allah l’agrée- a dit : « L'abondance est une rivière dans le Jardin. Ses deux rives sont de perles évidées. »
Saïd ibn Jubayr -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « La rivière se trouvant au Jardin fait partie du bien que Dieu lui a donné. Cette exégèse est beaucoup plus générale : la rivière est un élément partitif de l'abondance. »
Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « L'abondance est la profusion de biens dans l'ici-bas et dans la vie dernière. »
Ikrima -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « C'est la prophétie, le Coran et la (belle) rétribution de la vie dernière. »
1. Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie.
Commentaire : Comme Nous t'avons donné beaucoup de biens dans l'ici-bas et la demeure dernière (entre autres, la rivière), voue pour ton Seigneur tes prescrites et tes surérogatoires, ainsi que tes sacrifices. Adore-Le sans rien Lui associer, sacrifie en Son nom seul : Dis : ‹En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, Seigneur de l'Univers. A Lui nul associé! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre. » (6/162-163)
Ibn Abbâs -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Le sacrifice visé c'est regorgement rituel. »
2. Celui qui te hait sera certes, sans postérité
Commentaire : Muhammad -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, celui-là qui te hait, et hait le Vrai que tu apportes est lui-même l'amoindri, l'humilié dont la citation est inexistante.
Ibn Abbâs et Mujâhid -qu’Allah leur fasse Miséricorde- ont dit : « Cela est descendu à propos d'al-'Aç b. Wâ'il. »

Yazîd ibn Rûmân -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Quand al-'Aç b. Wâ'îl entendait parler de l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, il disait : "Laissez-le. C'est un homme mutilé, qui n'a pas de descendance (masculine). Quand il mourra, son souvenir sera à jamais rompu." C'est pourquoi Dieu a fait descendre cette sourate. »
Un autre avis : Elle est descendue à propos de Uqba b.
Abu Ma'it. A ta' -qu’Allah lui fasse Miséricorde- ont dit : « Elle est descendue à propos d'Abou Lahab. Quand le fils de l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- mourut, Abou Lahab s'en alla dire aux associateurs : "Muhammad a été mutilé cette nuit !" C'est pourquoi Dieu a fait descendre à ce sujet Qui te veut du mal, le mutilé c'est lui ! »
Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Elle est descendue à propos Abou Jahl. »
3. Celui qui te hait
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « C'est ton ennemi. »
3... sans postérité
Commentaire : Ikrima  -qu’Allah l’agrée- a dit : « C'est celui qui reste seul. »
Les dénégateurs ont imaginé que l'Envoyé allait être oublié après la mort de ses fils, et qu'ainsi on allait ne plus entretenir son souvenir. Mais Dieu a maintenu le souvenir de Son Envoyé, en instaurant Sa religion parmi Ses adorateurs.


Sourate 109 : Les infidèles [Al-Kâfiroûn]

Cette sourate est la Sourate de la rupture avec les œuvres que font les polythéistes ; et elle ordonne le monothéisme. Et lorsqu’Il dit : « Dis Ô vous les mécréants » cela englobe tout mécréant sur toute la surface de la terre.  
Jâbir -qu’Allah l’agrée- : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a récité cette sourate et la sourate Al Ikhlas dans les deux rak'a des tournées. »
Abu Hourayra -qu’Allah l’agrée- : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a récité ces deux sourates dans les deux rak'a du fajr. Il est rapporté dans le hadith que cette sourate équivaut au quart du Coran. »
At Tabarâni -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Quand l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- se mettait au lit, il récitait cette sourate. »
Al Hâri th ibn Jabla -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Ô Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- ai-je dit, apprends-moi quelque chose que je dirai à mon sommeil. - Quand tu te mets au lit la nuit, a-t-il dit, récite Dis : Ô vous les infidèles : elle est dénonciation de l'associance. »
Celle-là est la sourate qui dénonce les actions des associateurs.
1. Dis : ‹Ô vous les infidèles!
Commentaire : Parle de tout mécréant sur la terre. Mais ceux à qui s'adresse ce discours sont les mécréants des Quraïch. Ces derniers ont appelé l'Envoyé -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a l'adoration de leurs idoles pendant une année, pour qu'eux adorassent son Adoré durant une année. C'est pourquoi Dieu fit descendre cette sourate dans laquelle Il ordonnait à Son Envoyé de se déclarer innocent de leur croyance.
2. Je n'adore pas ce que vous adorez.
Commentaire : Je n'adore pas les idoles.
3. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.
Commentaire : Non plus que vous n'êtes adorateurs de Dieu l'Unique.
4. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez.
Commentaire : Je ne suis pas votre voie d'adoration. Moi j'adore Dieu de la manière que Dieu aime et accepte.
5. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.
Commentaire : Vous ne suivez pas les préceptes de Dieu, pour l'adorer, vous avez plutôt inventé des choses : « Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes. » (53.23). L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a en effet dénoncé la croyance des associateurs, et c'est pourquoi le principe de l'Islam est : il n'est de dieu que Dieu, et Muhammad est l'Envoyé de Dieu. Autrement dit, il n'y a pas d'adoré en dehors de Dieu et il n'y a pas de voie d'adoration en dehors de celle apportée par l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-.
6. A vous votre religion, et à moi ma religion.
En effet, le messager et ceux qui le suivent adorent Allah d’après Sa Loi ; et c’est pour ça que le témoignage de l’Islam est « Il n’y a de vrai dieu qu’Allah et Mouhammad est le messager d’Allah » c'est-à-dire que nul ne mérite d’être adoré si ce n’est Allah ; et aucun chemin ne mène à Lui si ce n’est le chemin enseigné par le messager ; qu’Allah le bénisse et le salue. Quant aux polythéistes ; ils adorent autre qu’Allah d’après un culte qu’Allah n’a pas permis, c’est pour ça que le messager leur a dit : « à vous votre religion et à moi ma religion », c’est comme lorsqu’Allah a dit : « Et s’ils te démentent ; dis « à moi mon œuvre et à vous vos œuvres ; vous êtes innocents de ce que je fais et je suis innocent de ce que vous faites » [sourate 10 verset 41] ».
Les associateurs vouent à des déités une adoration condamnée par Dieu. C'est pourquoi il est dit : A vous votre religion, et à moi ma religion. Ce verset est synonyme de : Et s'ils te traitent de menteur, dis alors : ‹A moi mon œuvre, et à vous la vôtre [...] (10/41)
Selon Al-Boukhari -qu’Allah lui fasse Miséricorde-, votre religion désigne la mécréance, et la mienne désigne l'Islam. Selon un autre savant, Je n'adore pas ce que vous adorez signifie : je n'adore pas ce que vous adorez, aujourd'hui et le temps qui me reste à vivre, Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. Selon des spécialistes de la langue arabe, cette manière de dire fait fonction de confirmation.


Sourate 110 : Les secours [An-Nasr]

Ibn 'Omar -qu’Allah l’agrée- : « Cette sourate descendit sur l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au milieu des journées d'at Tachrîq. Il sut alors que c'étaient les adieux. Après quoi il tint un discours aux gens. Il avait prononcé son célèbre discours. »
Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « A la descente de cette sourate, l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- appela Fâtima et lui dit : Le deuil de mon âme vient de m'être annoncé. Alors elle pleura. »
Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « "Comme 'Omar prit l'habitude de me laisser entrer avec les personnages de Badr, quelques-uns d'entre eux virent la chose d'un mauvais œil et lui dirent : "Pourquoi laisses-tu celui-ci rester avec nous ? Nous aussi, nous avons des fils comme lui. -Mais il est de ceux que vous savez ! répondit 'Omar." Un jour, 'Omar invita ces personnages. Il invita aussi Ibn Abbâs. "Et il ne fit cela, dit Ibn Abbâs, que pour leur montrer ce que je savais." Que dites-vous à propos de la parole de Dieu Lorsque vient le secours de Dieu ainsi que la victoire ? -(ici), essaya d'expliquer l'un d'eux, on nous ordonne de louer Dieu, de Lui demander pardon si nous sommes secourus et que nous avons le dessus." D'autres gardèrent le silence et ne dirent rien du tout. Alors, 'Omar s'adressa à moi et me dit : "Ô Ibn Abbâs ! est-ce l'explication que tu donnes (à cette sourate) ? -Non, répondis-je -Et qu'en dis-tu ? -Il s'agit là de la mort de l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Dieu le lui fit savoir ; Il dit Lorsque vient le secours de Dieu ainsi que la victoire, ce sera le signe (de l'approche) de ton terme ; alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir. -Au sujet de cette (sourate), dit enfin 'Omar, je ne sais que ce que tu viens de dire." »
Ibn Abbâs encore -qu’Allah l’agrée- : « A la descente de Lorsque vient le secours de Dieu ainsi que la victoire, l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : Le deuil de mon âme m'a été annoncé, et qu'il serait rappelé cette année. »
Mujâhid, ad-Dahhâk et bien d'autres donnent le même avis qui dit que cette sourate annonce à l'Envoyé sa disparition.
Aïcha -qu’Allah l’agrée- : « Dans son roukou' et son soujoud, l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- disait abondamment : Gloire à Toi, ô mon Dieu, notre Seigneur, grâce à Ta louange. Ô mon Dieu, accorde-moi Ton pardon. »
La victoire (ou ouverture) dont il s'agit est la prise de la Mecque.
Amrû ibn Salam -qu’Allah l’agrée- : « Quand il y eut l'ouverture, chaque peuple a pris l'initiative de déclarer son islam à l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. »


Sourate 111 : Les fibres [Al-Masad]

Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Les Quraïch se rassemblèrent devant l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : "Que penseriez-vous, leur dit-il, si je vous disais qu'un ennemi vous attaquerait un certain matin ou un certain soir ? Me croiriez-vous ?
- Oui, dirent-ils.
- Alors, dit-il, je suis pour vous un donneur d'alarme au sujet d'un châtiment terrible qui est imminent." Sur ce, Abou Lahab dit : "C'est pour cela que tu nous as rassemblés ? Puisses-tu périr !" Alors Dieu fit descendre cette sourate. »
Cet Abou Lahab est un oncle d'entre les oncles de l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Son nom est Abdal'uzza ibn Abdalmuttalib. Il faisait trop de mal à l'Envoyé, avait de la haine, rabaissait l'Envoyé et sa religion.
1. Que périssent les deux mains d'Abu-Lahab et que lui-même périsse.
Commentaire : Ses mains ont perdu, son action s'est abîmé dans l'égarement, sa perte s'est réalisée.
2. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu'il a acquis.
Commentaire : Ce qu'il a acquis c'est sa progéniture.
Quand l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam-  appela son peuple à croire en Dieu, Abou Lahab a dit : "Si ce que dit mon neveu est vrai, le Jour de la résurrection je donne en rançon ma fortune et ma progéniture pour éviter le châtiment." Alors Dieu fit descendre ce verset.
3. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes.
Commentaire : Il brûlera d'un feu plein d'étincelles, et d'un feu très brûlant.
4. De même sa femme, la porteuse de bois.
Commentaire : Le Jour de la résurrection, elle servira comme aide dans le châtiment de son mari. Elle apportera du bois et le jettera dans le feu, pour l'attiser. Elle était une noble des Quraïsh, ayant pour nom Arwâ bint Harb ibn Umaya. Soeur d'Abu Sufyan, elle était un soutien pour son mari Abou Lahab dans sa dénégation et son entêtement. Elle ne faisait que médire.
Mujâhid et Ikrima -qu’Allah leur fasse Miséricorde- ; « Elle jetait des épines sur le chemin de l'Envoyé. » (Ibn Abbâs, az Zahhâk)
5. A son cou, une corde de fibres.
Commentaire : Mujâhid -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « La corde de fibres sera de feu. »
Saïd ibn al Musayb -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « elle avait un collier splendide. Alors elle a dit : "Sûr que je le dépenserai contre Muhammad." C'est pourquoi Dieu lui mettra à la place une corde de fibres au cou. »
Des savants : dans cette sourate il y a un miracle manifeste, une preuve claire sur la prophétie. Depuis la descente de Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes. de même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres, tout deux n'ont pas pu accéder à la croyance, non plus que l'un d'entre eux.


Sourate 112 : Le monothéisme pur [Al-Ikhlâs]

Ubay ibn Ka'b -qu’Allah l’agrée- : « Les associateurs (moushrikoune) ont dit au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : "Ô Muhammad, définis-nous l'origine de ton Seigneur." Alors Dieu subhana wa ta'ala a fait descendre {Dis : ‹Il est Dieu, Unique. Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus - C'est Dieu qui n'engendra ni ne fut engendré, car toute chose engendrée meurt, et toute chose qui meurt est héritée. Tandis que Dieu Tout-Puissant, Très-Haut ne meurt pas, et n'est pas hérité, - Et nul n'est égal à Lui›}. »
Aïcha -qu’Allah l’agrée- : « Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- avait envoyé une fois un homme à la tête d'une expédition. Au cours du déplacement, cet homme présidait à la prière et la terminait par Dis : ‹Il est Dieu, Unique. A leur retour, les membres de l'expédition racontèrent la chose au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : "Interrogez-le pourquoi il faisait cela" dit-il. On l'interrogea effectivement et alors il dit : "Parce que c'est l'attribut du Tout Miséricordieux et j'aime en faire la récitation." Après quoi, le Prophète dit "Informez le que Dieu l'aime." ».
Abu Saïd -qu’Allah l’agrée- : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit à ses compagnons : "L'un de vous serait-il capable de réciter le tiers du Coran en une nuit ?" Ayant trouvé cela difficile, ils répondirent : "Lequel de nous est-il capable de cela, ô Envoyé de Dieu ?" Alors l'Envoyé a dit que cette sourate était le tiers du Coran. ».
Ubay ibn Ka'b -qu’Allah l’agrée- : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : Celui qui récite Dis : ‹Il est Dieu, Unique. Dieu..., c'est comme s'il récitait le tiers du Coran. ».
Aïcha -qu’Allah l’agrée- : « Lorsque l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- se mettait au lit chaque nuit, il réunissait ses deux mains, y soufflait, puis y récitait Al Ikhlas, Al Falaq, An nâs. Après quoi, il essuyait de ses paumes ce qu'il pouvait de son corps. Il commençait par sa tête et son visage, et ce qui fait face de son corps. Il faisait cela trois fois. ».
Ikrima : -qu’Allah l’agrée- : « Les juifs ont dit : "Nous adorons 'Uzayr, fils de Dieu." Les chrétiens ont dit "Nous adorons le Christ, fils de Dieu." Les mazdéens ont dit "Nous adorons le soleil et la lune." et les associateurs ont dit "Nous adorons les idôles." Alors Dieu fit descendre sur Son Envoyé : Dis : ‹Il est Dieu, Unique. »
1. Dis : ‹Il est Dieu, Unique.
Commentaire : Il est l'Unique, l'Un, qui n'a pas d'homologue, de semblable, ou de ministre, parce qu'Il est le Parfait en tout Ses attributs et Ses actes.
2. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
Commentaire : C'est Lui dont les créés ont besoin, pour leurs affaires et demandes.
Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- : « Il est le Maître dont la prédominance est bien accomplie, le Noble dont la noblesse est bien accomplie, le Majestueux dont la majesté est bien accomplie, le Tout indulgence dont l'indulgence est bien accomplie, le Connaissant dont la connaissance est bien accomplie, le Sage dont la sagesse est bien accomplie, et c'est Lui dont sont accomplis tous les genres de noblesse et de prédominance. C'est Lui Dieu. Transcendance à Lui. »
Al A'mach -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Il est le Maître dont la prédominance a atteint la plénitude. »
Qatâda, al Hasan -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Il est Celui qui reste après ce qu'Il a créé. »
Al Hasan aussi -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « C'est le Vivant, l'Agent Suprême, qui n'a pas de fin. »
Ar Rabî' ibn Anas -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Il est Celui qui n'engendra ni ne fut engendré. On dirait que cette suite : Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus est une explication de ce qui précède. Ceci est une bonne exégèse. »
Ibn Mas'ud, az Zahhâk, as Suddy -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons c'est Celui qui n'a pas de trou. »
Ach Chub'by -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « C'est Celui qui ne mange ni ne boit. »
Al Hâfidh Abou al Qâsim at Tabarâni -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Tous ces avis sur les attributs de notre Seigneur sont justes. »
3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.
Commentaire : Il n'a pas d'enfants et il n'a pas de géniteur, et Il n'a pas non plus de compagne : « Créateur de cieux et de la terre. Comment aurait-Il un enfant, quand Il n'a pas de compagne? C'est Lui qui a tout créé, et Il est Omniscient. » (6/101) Et ils ont dit : ‹Le Tout Miséricordieux S'est attribué un enfant!› Vous avancez certes là une chose abominable! (19/88-89); Et ils dirent : ‹Le Tout Miséricordieux s'est donné un enfant. Pureté à Lui! Mais ce sont plutôt des serviteurs honorés. Ils ne devancent pas Son Commandement et agissent selon Ses ordres. › (21/26-27)
L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Dieu (le Très-Haut) dit : Le Fils d'Adam me dément, pourtant il ne devrait pas le faire. Il me fait des injures, pourtant il ne devrait pas le faire. Son démenti consiste à dire que Je ne peux le faire recommencer comme Je l'avais fait au début. Quand à son injure, elle consiste à dire : "Dieu a adopté un enfant". Or, Je suis Dieu l'Absolu, qui n'engendra ni ne fut engendré, et de qui nul n'est l'égal. ».


Sourate 113 : L'aube naissante [Al-Falaq]

1. ...l'aube naissante
Commentaire : Est traduit selon l'avis d'Ibn Abbâs. Cela est comme Sa parole : « Fendeur de l'aube » (6/96) Et c'est le choix d'Al-Boukhari.
2. Contre le mal des êtres qu'Il a créés
Commentaire : Contre le mal causé par toutes Ses créatures.
Al Hasan al Basri -qu’Allah lui fasse Miséricorde- : « Géhenne, Iblîs et sa progéniture font partie de ce qu'Il a créé. »
3. Contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit
Commentaire : Est traduit selon l'avis d'al Hasan et Qatâda. Ces derniers disent : c'est la nuit, quand elle arrive avec son obscurité.
4. Contre le mal de celles qui soufflent sur les noeuds
Commentaire : Contre le mal des sorcières.
Aïcha -qu’Allah l’agrée- a dit : « L'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- fut ensorcelé au point où il croyait avoir eu des rapports avec ses épouses, sans qu'il ait vraiment fait cela. (c'est la pire des sorcelleries, dit Sufyan) Il me dit "Sais tu que Dieu vient de me montrer ce que je Lui avais demandé ? Deux hommes sont venus à moi. L'un s'est assis près de ma tête et l'autre près de mes pieds. Celui qui se tenait près de ma tête dit "Quel est le mal de cet homme ? -Il est ensorcelé -Et qui l'a ensorcelé ? -Labîd ibn A'çam (un homme de Zurayq qui était un hypocrite et un allié des juifs) -Avec quoi ? -Avec un peigne et quelques cheveux. -Où sont-ils ? -Dans des spathes de palmiers mâle placés sous la pierre du puits de Dharwân." Après quoi, le Prophète saws se dirigea vers le puits et en retira (les spathes). Il dit en outre : "C'est ce puits qu'on m'a montré. Son eau paraît avoir la couleur du henné et ses palmiers paraissent être des têtes de serpents / démons. -Et pourquoi ne retires-tu pas (le contenu des spathes) ? lui demandai-je. -Non. Dieu m'a guéri et je ne veux causer quelque mal aux gens. ».

 

Sourate 114 : Les hommes [An-Nâs]

Voilà trois attributs d'entre les attributs de Dieu. Il est le Seigneur et le Roi et le Dieu de toute chose. Toutes les choses sont créées par Lui, pour Lui, et elles Lui appartiennent. Donc celui qui demande refuge a reçu ordre de le demander à Celui qui possède ces attributs.
4. ...mauvais conseiller, furtif
Commentaire : Est le diable détaché à chaque humain. Car tout fils d'Adam a un partenaire (un diable) qui lui embellit les turpitudes. L'Envoyé a dit : Le diable peut atteindre en l'homme ce que le sang peut atteindre, et c'est pour cela que j'ai eu peur qu'il ne lance quelque chose dans vos cœurs.
5. Au sujet de qui souffle le mal dans les poitrines des hommes
Commentaire : Ibn Abbâs -qu’Allah l’agrée- a dit : « Le diable est juché sur le cœur du fils d'Adam. Quand celui-ci se distrait, est inattentif, l'autre lui chuchote (dans la poitrine). Et quand il fait le Rappel de Dieu, l'autre fait le dos rond. »
6. Qu'il (le conseiller) soit un djinn, ou un être humain
Commentaire : Explicite le verset qui parle du mauvais conseiller, furtif qui, d'entre les diables des humains ou des djinns, souffle le mal dans les poitrines des hommes : Ainsi, à chaque Prophète avons-Nous assigné un ennemi : « des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées. » (6/112)
Abu Dhar -qu’Allah l’agrée-: « Je suis allé à l'Envoyé -salla Allahou ‘alayhi wa salam- pendant qu'il était dans la mosquée. Je me suis assis, il m'a dit : "Ô Abou Dhar, as tu fait la prière ?" J'ai dis : "Non." Il a dit : "Lève toi et prie." Je me suis levé pour la prière ensuite. Puis je me suis assis. Alors il m'a dit : "Demande refuge auprès de Dieu contre le ravage des diables d'entre les humains et les djinns." J'ai donc dis "Ô Envoyé de Dieu, est-ce-qu'il y en a parmi les humains et les djinns ?" Il m'a dit "Oui." ».