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Autor :

www.islamicbulletin.org

Fecha :

Sat, Sep 27 2014

Categoría :

Por qué me convertí en musulmán

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Carla, ancienne catholique

Carla, ancienne catholique

(partie 1 de 3)

 

Lorsque quelqu’un m’a demandé, récemment, ce qui m’avait amenée à l’islam, j’ai été un peu embêtée par sa question.  Car je n’ai jamais trouvé qu’il y avait eu un moment particulier où j’étais devenue musulmane; c’est plutôt quelque chose qui est venu de manière très progressive.  Pour répondre à cette question, j’ai dû réfléchir beaucoup plus que je ne l’aurais cru nécessaire.  Et remonter très loin, dans ma vie, pour bien faire comprendre l’évolution de ma pensée et le cheminement qui m’a amenée vers cette conversion.  Je suis officiellement devenue musulmane à l’âge de 67 ans et je remercie Dieu de m’avoir guidée vers l’islam.

 « Quiconque Dieu veut guider, Il fait que son cœur s’ouvre à l’islam.  Et quiconque Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et comprimée, comme s’il était en train de monter au ciel.  Ainsi Dieu inflige-t-Il l’humiliation à ceux qui ne croient pas. » (Coran 6: 125)

J’ai été élevée au sein d’une famille catholique très pratiquante; j’étais la cadette de trois enfants.  Mon père travaillait de longues et dures journées; il quittait très tôt, le matin, et revenait tard, le soir.  Cela pour que ma mère puisse demeurer à la maison et s’occuper de mes sœurs et moi.  Je me souviens de ce jour très triste où notre mère nous annonça que mon père venait de décéder subitement dans un accident de voiture.  Tout notre univers en fut chamboulé.  Et ma mère nous dit qu’elle n’aurait d’autre choix que d’aller travailler.  Comme elle avait un diplôme d’infirmière, elle trouva un emploi dans un hôpital, où elle travaillait souvent deux périodes d’affilée.  Comme elle était rarement à la maison, elle faisait moins attention à notre éducation.  Elle nous envoyait dans une école catholique, mais son travail l’accaparait et elle ne pouvait nous surveiller autant qu’elle l’aurait voulu.

J’eus alors beaucoup plus de temps libre, que je passais, le plus souvent, dans des cafés avec des amies.  C’est là que je fis la rencontre d’un musulman, qui allait plus tard devenir mon mari.  Il va sans dire que ma mère ignorait que je passais du temps avec cet homme.  En fait, lorsque je lui avouai enfin que j’étais amoureuse d’un homme et que je souhaitais l’épouser, elle ne se fâcha pas, mais me mit en garde contre le fait que nous provenions tous deux de cultures différentes, ce qui allait finir par nous causer des problèmes.  Elle ajouta que si nous avions des enfants, plus tard, la religion, au sein de leur éducation, deviendrait inévitablement un sujet de mésentente.  Mais, à vingt ans, on ne s’imagine pas que des problèmes puissent survenir au sein d’un mariage avec l’être aimé.  J’étais si amoureuse et si heureuse qu’un homme veuille bien prendre soin de moi!  À l’époque, mon mari n’était pas vraiment religieux et, au fond de mon cœur, je nourrissais l’espoir qu’il finirait par se convertir au catholicisme.  Et pour ce qui était de notre différence de culture, la perspective de découvrir un nouvel univers me réjouissait.

Les premières années de notre mariage se déroulèrent de manière presque parfaite.  Nous étions heureux et la différence de culture et de religion ne nous causèrent aucun problème.  Dieu nous envoya un superbe fils et, plusieurs années plus tard, une jolie petite fille.  Nous coulions des jours paisibles et, à partir d’un certain moment, je commençai même à amener les enfants à l’église avec moi. 

Jamais, au fil des ans, mon mari ne m’avait interdit d’assister à la messe du dimanche.  Mais, après que j’y eus amené les enfants à quelques reprises, il me fit savoir qu’il préférait que je ne les amène pas à nouveau.  J’avoue que je fus choquée et fâchée, sur le coup.  « Et pourquoi pas? », demandai-je.  « Il est mieux, pour eux, d’avoir une religion que pas de religion du tout », ajoutai-je.  Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi et comment le fait de les amener à l’église pouvait constituer un problème.  Jusqu’à cet instant, nous n’avions même jamais parlé de religion, entre nous.  Et, pour dire la vérité, je n’avais même jamais considéré qu’il puisse y avoir d’autres options que le catholicisme.  J’étais née au sein d’une famille catholique et, pour moi, c’était nécessairement la bonne religion.

Pour une raison que j’ai du mal à cerner, à partir de ce jour, tout changea.  Les disputes, entre nous, devinrent plus fréquentes.  Nous nous disputions au sujet de tout et de tout le monde.  Chaque petit problème devenait vite une montagne.  Et la religion, comme nos différences culturelles, devint un de nos sujets de disputes.  Nous nous disputions également au sujet des membres de sa famille et, comme il fallait s’y attendre, au sujet de l’éducation de nos enfants.  Tout ce contre quoi ma mère m’avait mise en garde se réalisait.

La seule paix et la seule harmonie encore présentes, dans nos vies, provenaient de la sagesse, de la sincérité, du souci réel et de l’amour du père de mon mari, mon beau-père.  Celui-ci aimait profondément son fils et ses petits-enfants et je sais qu’il m’aimait sincèrement et qu’il me voyait comme sa fille.  C’était un homme très religieux, un musulman pieux et un homme très sage.  Et cet homme fut mon tout premier contact avec l’islam.  Il priait cinq fois par jour, jeûnait le mois de Ramadan et se montrait très généreux envers les plus démunis.  On sentait, en le regardant et le côtoyant, sa profonde connexion avec Dieu.  Il était si bon envers les démunis que, chaque jour, au moment de rentrer chez lui, après la prière du dhour, il invitait une personne démunie à venir partager son repas du midi, à la maison.  Et il faisait cela chaque jour, sans exception.  Sa famille se souvient qu’il le fit jusqu’à sa mort, à l’âge de 95 ans.

Mon beau-père se désolait de la mésentente entre mon mari et moi et tenta, à plusieurs reprises, de trouver une solution afin, disait-il, que les enfants ne souffrent pas de nos disputes constantes.  Il conseilla à mon mari de me laisser pratiquer librement ma religion, mais au stade où nous étions, il ne s’agissait même plus de religion.  La situation était devenue intolérable et j’avais grand besoin d’éloignement et de répit.  Nous décidâmes de nous séparer temporairement.  Vous connaissez le dicton qui dit « l’absence renforce les liens du cœur »?  Ce ne fut pourtant pas le cas pour nous.  En fait, notre séparation ne fit qu’élargir l’écart, entre nous, et nous décidâmes qu’il était préférable de divorcer.  Même si je tenais désespérément à ce que mes enfants vivent avec moi, nous décidâmes qu’il était préférable qu’ils vivent chez leur père.  En effet, il était financièrement beaucoup plus à l’aise que moi et je n’avais, de mon côté, pas grand-chose à leur offrir.  Comme ils me manquèrent, chaque soir!  Je retournai vivre avec ma mère et continuai de voir mes enfants chaque weekend.  Mon ex-mari les conduisait chez ma mère le vendredi après-midi et revenait les chercher le dimanche matin.  Même si je souffrais beaucoup de cette situation, c’était mieux que de ne pas les voir du tout.

 (partie 2 de 3)

Chaque soir, avant d’aller au lit, je lisais un peu la Bible.  Et quand mes enfants me rendaient visite, je leur en lisais un passage, même si je savais que parfois, ils n’en saisissaient pas le sens.  Puis, chaque soir, après la lecture du passage biblique, je demandais l’aide d’une entité différente.  Un soir, je demandais l’aide de Jésus, le lendemain, je demandais l’aide des anges, le surlendemain, l’aide de tel ou tel saint ou de la vierge Marie, etc.  Puis, un soir, comme j’avais fait le tour de tous les saints, j’hésitai.  Alors je dis à mon fils : « Ce soir, nous demanderons l’aide de Dieu ».  Mon fils me dit : « D’accord.  Mais qui est Dieu, au juste? »  Je dis : « C’est Lui qui nous a créés, toi et moi.  Et Il est toujours près de nous. »  Je vis qu’il réfléchissait à ces paroles et, tandis que je le regardais, je jouai machinalement avec la croix que je portais au cou.  Il regarda la croix et me demanda : « Maman… Qui est-ce? »  Je dis : « C’est Dieu… C’est le fils de Dieu. »  Il dit : « Tu viens de me dire, il y a une minute, qu’Il est toujours près de nous.  Mais celui-là, sur cette croix, il est mort. »  C’était la première fois de toute ma vie que je réalisais ce fait.  Mon fils me demanda d’où venait ce dieu.  Je lui dis qu’il était né de la vierge Marie.  Il me dit : « Oh, ainsi il est né à un certain moment… »  Je hochai la tête.  Il me dit : « Mais tu m’as dit qu’il était toujours près de nous.  Donc il ne peut être né, puis mort. »  Puis, mon fils, qui avait alors huit ans, me dit : « Maman… Pourquoi ne demandes-tu pas l’aide de Dieu, tout simplement? »  Je restai hébétée et quelque peu choquée qu’il semble remettre en question ma religion.  Je lui dis que je demandais aussi l’aide de Dieu.  Je ne me doutais guère, alors, que mon fils, en grandissant, n’allait plus me laisser de répit en me rappelant constamment l’obligation de n’adorer que Dieu, de manière exclusive.  Je remercie Dieu pour mon fils.

Je finis par me remarier, quelques années plus tard, et déménageai en Australie avec mon nouveau mari.  Mon ex-mari, qui s’était également remarié, était retourné vivre en Arabie (avec nos enfants).  Mes enfants me manquaient terriblement.  Mon mari et moi déménageâmes à nouveau, en Italie, cette fois, et c’est dans ce pays que je donnai naissance à trois autres enfants, toutes des filles.  Et, chaque soir, je continuais de prier « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».  Les années passèrent rapidement.  Puis, un été, je reçus la bonne nouvelle de la visite imminente de mes enfants; mon fils et ma fille venaient passer les vacances chez moi.  Plusieurs pensées traversèrent mon esprit : seraient-ils heureux de me voir, après une si longue absence?  De quoi allions-nous parler?  Je priai Dieu de m’aider.  Mais toutes mes craintes s’évaporèrent à la seconde où je posai les yeux sur eux, à l’aéroport.  Rien ne peut rompre le lien particulier qui unit une mère à ses enfants et c’était comme si très peu de temps s’était écoulé depuis notre dernière rencontre.  Mon fils était le plus extraverti des deux.  Il s’assura de me rappeler qu’ils ne mangeaient pas de porc ni de mets cuisinés avec de l’alcool.  Je lui dis que je ne mangeais pas de porc et ne buvais pas d’alcool non plus, une habitude qui m’était restée du temps de mon premier mariage.  Et pour ce qui était des mets cuisinés avec du vin, je les évitai tout simplement.

Nous passâmes un superbe été à apprendre à nous connaître, à faire des pique-niques et diverses sorties…  Je ne voulais pas que l’été se termine, mais je savais qu’ils avaient leur vie, en Arabie, et qu’ils devraient inéluctablement retourner chez eux.  Je posai à ma fille la question qui me torturait, à savoir comment elle était traitée par sa belle-mère, et je fus totalement soulagée lorsqu’elle me dit qu’elle la traitait comme si elle était sa propre fille.

Après cet été, mes enfants vinrent me rendre visite à deux autres reprises.  Puis, quand mon fils eut 21 ans, il vint vivre chez moi durant 6 mois.  Et durant tout ce temps, nous nous disputâmes régulièrement au sujet de la religion.  Mon fils et moi avons des personnalités similaires, tout en ayant nos différences… très évidentes!  Lors de discussions animées, j’ai tendance à m’emporter rapidement, tandis que lui a plutôt tendance à demeurer calme, mais si calme que cela me rend dingue!  En dépit de cette différence, ou plutôt grâce à elle, nous arrivons tout de même à trouver un certain équilibre lors de nos discussions.  Nous sommes tous deux aimants, généreux et altruistes.  Et ce que j’admire le plus, chez mon fils, est son dévouement total dans tout ce qu’il entreprend.  Il est doux et gentil, mais il est aussi extrêmement déterminé; lorsqu’il se fixe un objectif, il le poursuit sans relâche et c’est un trait, chez lui, que je respecte beaucoup.  Il est très logique et ne s’attarde pas inutilement sur un problème; il tente de trouver rapidement une solution et de neutraliser le plus possible les situations problématiques. 

De mon côté, je continuai de prier pour que mon fils se convertisse au catholicisme.  J’aurais tant aimé qu’il devienne prêtre; je me disais qu’il ferait un excellent prêcheur.  C’est un très bon garçon, avec une profonde conscience de Dieu.  Lorsqu’un jour, je lui dis qu’il ferait un excellent prêtre, il sourit et me répondit qu’il serait plus probable que sa mère devienne musulmane que lui devienne prêtre catholique.

Six mois plus tard, mon fils me dit qu’il souhaitait quitter pour les États-Unis, où il s’installa en Floride.  Entretemps, je devins veuve alors qu’une seule de mes filles vivait encore avec moi.  Mon fils insista pour que nous allions le rejoindre aux États-Unis, ce que nous fîmes.  J’appréciai beaucoup ma nouvelle vie, là-bas, et ma fille commença à y construire sa vie et son avenir.  Par ailleurs, rien n’avait changé entre mon fils et moi : nous avions toujours nos discussions animées sur le catholicisme et l’islam et chacun restait sur ses positions.  Parfois, lorsque nous abordions le sujet de la trinité et que je ne trouvais aucune réponse à ses arguments, je levais la main pour signifier que le sujet était clos et je m’éloignais.  Il m’arrivait, dans ces moments-là, de devenir très fâchée, car je n’aimais pas qu’il attaque ma religion.

« Pourquoi ne peux-tu pas être comme les autres? », lui dis-je, un jour.  « Les autres musulmans m’acceptent telle que je suis et n’essaient pas de me convertir. »  « Je ne suis pas comme les autres », me répondit-il, « parce que je suis ton fils; je t’aime et je veux que tu ailles au Paradis. »  Je lui rétorquai que j’irais de toute façon au Paradis, que j’étais une femme bonne et honnête, qui n’avait jamais commis de péchés majeurs.  Mon fils me répondit que ces qualités étaient bonnes et nécessaires dans la vie d’ici-bas, mais que le Coran affirmait à plusieurs reprises que Dieu ne pardonne pas le shirk (polythéisme), que le seul et unique péché que Dieu ne pardonne jamais est le fait de Lui attribuer des associés.  À part cela, Il pardonne ce qu’Il veut à qui Il veut.  Mon fils me supplia de lire le Coran et d’apprendre l’islam.  Il m’apporta des livres; je refusai de les lire.  J’étais née catholique et je mourrais catholique.

 

Durant les dix années suivantes, j’habitai à proximité de mon fils, de son épouse et de sa famille.  Je voulus, à un certain moment, passer un peu de temps avec ma fille aînée, qui habitait toujours en Arabie.  Obtenir un visa ne fut pas facile.  Mon fils plaisanta en me disant que si je me convertissais à l’islam, je pourrais obtenir un visa plus facilement, car je pourrais demander un visa pour la oumrah (petit pèlerinage).  Je lui répondis, sévèrement, que je n’étais pas musulmane.  Après beaucoup d’insistance, j’obtins enfin un visa de visiteur pour rendre visite à ma fille, qui était maintenant mère de trois enfants.  Avant que je ne quitte les États-Unis, mon fils me serra très fort dans ses bras, me dit à quel point il m’aimait et à quel point il voulait me voir entrer au Paradis.  Puis il poursuivit en disant qu’il avait obtenu tout ce qu’il désirait, dans cette vie, sauf une mère musulmane.  Il m’avoua qu’il priait Dieu chaque jour de bien vouloir changer mon cœur et me faire accepter l’islam.  Je lui répondis que cela n’arriverait jamais.

(partie 3 de 3)

     J’allai rendre visite à ma fille, en Arabie, et tombai en amour avec le pays, le climat et les gens.  Lorsque les six mois de mon visa se furent écoulés, je ne voulus pas quitter le pays; alors je fis une demande de prolongation.  Là-bas, j’entendais le adhan (appel à la prière) cinq fois par jour et voyais les fidèles fermer leurs commerces et se rendre à la mosquée pour prier.  Même si je trouvais cela très touchant, je continuais de lire ma Bible matin et soir et récitais chaque jour mon chapelet.  Ni ma fille ni aucune des personnes rencontrées ne me parla d’islam à aucun moment.  Tous me respectaient et me laissaient pratiquer ma religion sans mot dire.

Un jour, mon fils m’appela pour me dire qu’il venait me rendre visite en Arabie.  J’étais heureuse, car il commençait à me manquer beaucoup.  Mais il était à peine arrivé qu’il recommença à me harceler, me parlant sans cesse de religion et de monothéisme.  J’étais hors de moi.  Je lui dis que j’étais en Arabie depuis près d’un an et que personne ne m’avait parlé de religion, pas même une seule fois; et lui, dès le deuxième jour suivant son arrivée, commençait déjà à me sermonner!  Il s’excusa et réitéra à quel point il souhaitait me voir embrasser l’islam.  Je lui répondis, à nouveau, qu’il était hors de question que j’abandonne le christianisme.  Il me demanda comment je pouvais croire à la trinité, un concept qui n’avait aucune logique.  Et il me rappela que je m’étais déjà moi-même interrogée à ce sujet.  Je lui dis que tout ne devait pas nécessairement être sensé et logique et que certaines choses ne dépendent que de la foi.  Il me donna l’impression d’accepter cette réponse et je savourai secrètement la satisfaction d’avoir enfin remporté une discussion sur le sujet de la religion.

Mon fils me demanda alors de lui expliquer le miracle de Jésus.  Aha! pensai-je à part moi; je vais enfin réussir à le convaincre!  Je lui expliquai le miracle de la naissance de Jésus, de la vierge Marie, de Jésus mort pour nos péchés, de Dieu lui insufflant Son esprit, de Jésus en tant que divinité et de Jésus en tant que fils de Dieu.  Il demeura silencieux tout le temps de mon explication, ce que je trouvai suspicieux.  Lorsque j’eus terminé, il me demanda, calmement : « Maman, si Jésus est mort pour nos péchés un vendredi et qu’il est ressuscité, comme tu le dis, trois jours plus tard, qui s’est occupé de diriger l’univers durant ces trois jours?  Peux-tu m’expliquer cela? »  Je cherchai une réponse logique à lui fournir et, à ce moment, je compris qu’il n’y avait pas de réponse, que tout cela n’avait aucun sens.

Je m’efforçai tout de même de répondre.  « Jésus était le fils de Dieu.  Jésus et Dieu forment une seule et même entité ».  Mon fils répliqua : « Les vaches ont des veaux, les chats ont des chatons, les êtres humains ont des enfants.  Si Dieu a un fils, comment l’appelle-t-on?  Un petit dieu?  Et l’on se retrouve alors avec deux Dieux? »  Il me demanda ensuite : « Maman, es-tu capable de devenir un Dieu? »  Je sentis la colère monter en moi et lui répondis qu’il devenait de plus en plus ridicule.  Il poursuivit : « Jésus était-il un être humain? »  Je répondis par l’affirmative.  Il dit : « Donc, il ne pouvait être Dieu.  Et prétendre que Dieu s’est fait homme est une absurdité.  Il ne sied pas à Dieu d’emprunter des caractéristiques humaines, car cela signifierait que le Créateur est devenu Sa création.  La création est le produit de l’acte de créer du Créateur.  Si le Créateur devient Sa création, cela voudrait dire que le Créateur s’est Lui-même créé, ce qui est évidemment absurde.

Pour être créé, il faudrait qu’Il soit d’abord dans un état de non-existence et si tel était le cas, comment pourrait-Il alors créer?  Par ailleurs, s’Il avait été créé, cela signifierait qu’Il a eu un commencement, ce qui contredit Son attribut d’éternité.  Par définition, un créateur précède une création.  Pour que des êtres créés existent, ils doivent avoir un créateur pour les amener à l’état d’existence.  Dieu ne peut avoir besoin d’un créateur, car Il est Lui-même le Créateur.  Ainsi, affirmer que Dieu est devenu Sa création implique qu’Il ait eu besoin d’un créateur, ce qui contredit le concept fondamental de Dieu en tant qu’Être non-créé. »  Comme je savais que je n’avais aucune réponse à fournir à mon fils sur ce sujet, je lui dis : « Laisse-moi réfléchir à tout cela. »

Ce soir-là, je pensai longuement à ce que m’avais dit mon fils.  L’idée de Jésus en tant que fils de Dieu avait de moins en moins de sens, pour moi, tout comme celle de Jésus et de Dieu ne faisant qu’une seule et même entité.  Avant d’aller dormir, mon fils me conseilla de demander à Dieu, sincèrement, de me guider vers la bonne voie.  Je lui promis de le faire.  Je me rendis dans ma chambre et lus quelques pages d’un livre sur l’islam que mon fils m’avait donné.  Ensuite, j’ouvris le Coran et commençai à le lire.  Et je sentis rapidement un grand poids quitter mon cœur.  Je me sentis différente et je compris que l’islam était la vérité.  Pourquoi m’étais-je donc battue contre cette vérité durant autant d’années?

Ce soir-là, je n’adressai ma prière qu’à Dieu – non pas à Jésus ni à Marie, ni aux anges ni aux saints ni au Saint-Esprit.  Je ne m’adressai qu’à Dieu et je Lui demandai, à Lui seul, de me guider vers la bonne voie.  Je Lui dis que si l’islam était la bonne voie, alors qu’Il change mon cœur et mon esprit afin que j’en sois clairement consciente.  J’allai me coucher et, le lendemain matin, je me levai et j’allai trouver mon fils pour lui dire que j’étais prête à embrasser l’islam.  Il demeura bouche bée et nous nous mîmes tous deux à pleurer.  Nous appelâmes ma fille et ma petite-fille et, devant elles et mon fils, je prononçai la profession de foi (shahada) : il n’y pas de dieu méritant d’être adoré en dehors d’Allah et Mohammed est Son messager et dernier prophète.  Je me sentis totalement transformée et heureuse, comme si quelqu’un venait de retirer un voile d’obscurité de sur mon cœur.  Tous les gens qui me connaissaient eurent du mal à croire que je venais de me convertir.  Il faut dire que j’avais moi-même du mal à y croire!  Mais, en tant que musulmane, je sentais que j’étais sur la bonne voie, la voie de la sérénité et de la paix.

Mon fils retourna aux États-Unis et je demeurai en Arabie, où j’appris à réciter la sourate al-Fatiha en arabe et à accomplir les prières quotidiennes.  Je mène la même vie qu’auparavant à la différence près que je suis maintenant musulmane.  J’ai toujours aimé participer à des réunions de famille ou à des événements culturels avec ma fille – mariages, showers de bébés, aqiqah et funérailles.  Environ six mois après ma conversion, nous assistâmes à des funérailles très émouvantes, qui me firent apprécier la beauté de l’islam.  Un jeune garçon était décédé des suites d’une maladie.  Comme ma fille se préparait pour aller assister aux funérailles, je lui demandai si elle connaissait bien cette famille.  Elle me dit qu’elle ne les connaissait pas.  Je lui demandai pourquoi elle prenait la peine, alors, d’aller offrir ses condoléances.  Elle me dit : « Parce que la famille éprouve du chagrin et qu’il est de mon devoir, en tant que musulmane, de lui offrir mon soutien. »

Je décidai donc de m’habiller et de l’accompagner.  J’allai, avec elle, offrir mes condoléances à la famille du garçon et fus très étonnée du nombre de personnes sur place.  Cela me surpris, mais me toucha également.  Et je ne pus m’empêcher de penser à quel point l’islam est une belle religion pour qu’autant de gens sentent qu’il était de leur devoir d’aller offrir leur soutien à cette famille.

      Je suis musulmane depuis maintenant trois ans, alhamdoulillah (gloire à Dieu).  Depuis, j’ai fait la oumrah (petit pèlerinage) à deux reprises avec mon fils et ma fille.  Nous avons visité la Ka’bah et la mosquée du Prophète, à Médine.  Je viens d’avoir soixante-dix ans.  Parfois, je pense aux maux de tête et à la peine que j’ai dû causer à mon fils; mais mon fils est très heureux d’avoir servi d’intermédiaire à ma conversion à l’islam.  Il me dit, un jour, que le prophète Mohammed avait dit, à une personne, que le Paradis se trouve aux pieds des mères.  Ce hadith signifie que chacun doit être au service de sa mère et prendre bien soin d’elle.  Il m’est par ailleurs arrivé de me demander si je me serais convertie plus tôt si ma fille avait fait un peu pression sur moi.  Mais mon fils m’a rappelé que Dieu est Celui qui planifie tout et qu’Il a décidé de me guider au moment qu’Il jugeait opportun.

 « C’est Dieu qui guide qui Il veut.  Et Il connaît le mieux ceux qui sont dans la bonne voie. » (Coran 28:56) 

Dieu m’a totalement honorée en me guidant vers l’islam et en faisant de moi une musulmane et, incha’Allah (s’Il le veut), j’entrerai au Paradis avec mon fils.  Ameen.